Cette résine bis-acryl bleue en cartouche d’automélange permet de réaliser confortablement, et en quelques minutes, des clés d’occlusion rigides et des guides implantaires.
Les clés d’occlusion en silicone ne sont jamais très fiables. Le matériau se déforme car même les plus fermes conservent une légère élasticité. C’est l’une des raisons pour lesquelles je privilégie, chaque fois que possible, les empreintes sectorielles en mordu. Malheureusement, il est des situations où cela n’est guère envisageable. On peut certes utiliser la bonne vieille résine autopolymérisable : elle devient très rigide après la prise, d’où un faible risque d’erreur de positionnement des modèles. Mais le mélange, effectué à la main, est visqueux, collant, avec un temps de prise difficilement contrôlable.
La société française Elsodent commercialise depuis quelques années un matériau très intéressant pour le même usage, dont la chimie est toute différente. Sa nouvelle présentation, en cartouches de 10 ml pour pistolet mélangeur de petite taille, était une occasion d’en reparler ici. Le Duroc, de couleur bleu foncé, est un composite bis-acryl, de même nature que ceux qui servent à réaliser des couronnes et bridges provisoires. Il est au départ assez fluide, mais pas trop, comme ses homologues – Rest Automix et Phoenix – de la société yvelinoise. Le pistolet mélangeur, plus maniable que celui pour grosses cartouches, est très agréable à utiliser, offrant une meilleure accessibilité de l’embout assez court. Si son diamètre réduit limite le gaspillage, on apprécierait – a priori – une taille supérieure pour couvrir plus rapidement les faces triturantes.
En fait, le temps de travail – de l’ordre de 2 minutes – autorise largement plusieurs passages sur les reliefs occlusaux. Mieux : si l’on constate des manques après la prise, il suffit de rajouter un peu de produit fluide là où c’est nécessaire et de refaire serrer les dents dessus. Aucune surocclusion n’est à redouter, les maxillaires retrouvant immédiatement leur position initiale. Les rajouts polymérisés se soudent aux parties durcies pour former un bloc compact. Le retrait de la clé est relativement aisé, pourvu que l’on soit précautionneux, car le matériau est encore un peu souple et n’acquiert sa rigidité finale qu’au bout de quelques minutes. Comme avec la résine autopolymérisable, il faut parfois meuler, à la fraise diamantée ici, les zones fines qui s’opposeraient à son repositionnement correct sur les modèles en plâtre.
Duroc peut servir à d’autres applications plus intéressantes encore, en prothèse implantaire. Les clés de repositionnement de piliers vissés sur modèles sont très facilement réalisées avec ce produit. L’opération ne demande que quelques minutes, dans un confort incomparable par rapport aux contraintes de la résine autopolymérisable. Certains l’utilisent en bouche pour solidariser des transferts. Je n’ai pas eu l’occasion de le tester dans cette situation. Un produit innovant et prometteur donc, qui présente tout de même un léger inconvénient : un film gras et collant en surface juste après la prise, comme c’est souvent le cas avec ces résines, mais qui s’élimine aisément à l’alcool ou à l’eau tiède savonneuse.
+
• Grand confort d’utilisation
• Prise rapide et grande rigidité finale
• Rebasages et rajouts possibles
–
• Film gras en surface après la prise
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 95 €