Clinic n° 02 du 01/02/2013

 

ACTU

ACD  

Élu président de l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD) en novembre dernier, Gauthier Dot a abordé pour Clinic les grands dossiers sur lesquels l’union étudiante travaille cette année, dans le prolongement du précédent mandat. Il s’agit en particulier de l’accès de tous aux études de chirurgie dentaire et de l’amélioration des conditions d’études et de stage des étudiants.

Tout juste élu, Gauthier Dot s’est opposé comme le reste de la profession à l’ouverture de l’université portugaise privée Fernando Pessoa à Toulon, qui propose des études dentaires hors numerus clausus pour 9 500 euros par an. « Nous ne voulons pas d’un système à deux vitesses et d’une sélection par l’argent », a expliqué le nouveau président.

Coût des études

L’accès aux études dentaires est un thème cher à l’UNECD qui, grâce à une enquête sur le coût des études, a montré de très fortes disparités pour les étudiants selon leur faculté. « Il faut agir. Nous n’avons pas les solutions, mais nous pensons qu’elles passent par le dialogue avec les doyens et les décideurs ministériels qui tiennent les budgets des universités. » Quelques pistes sont proposées pour améliorer la gestion du matériel. « On pourrait imaginer d’unifier les achats des facs dans toute la France pour obtenir des prix moins élevés. » Le président de l’UNECD espère en tout cas une suite à ce dossier. Fait encourageant : les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur, sensibilisés à cette question, s’informent directement auprès des citoyens.

L’UNECD projette aussi deux autres enquêtes. Pour l’une, il s’agit de faire un point d’étape de la réforme des études dentaires qui touche actuellement la troisième année. « Nous allons faire un état des lieux de l’application dans chaque fac, de l’évolution des méthodes d’apprentissage, de l’implication clinique des étudiants, du nombre d’heures d’enseignement et des parcours personnalisés », explique Gauthier Dot. L’autre enquête a pour objectif de mieux connaître les conditions dans lesquelles les étudiants effectuent leur stage hospitalier et, ainsi, de nourrir la réforme du statut de l’étudiant hospitalier en médecine et en odontologie qui est justement prévue cette année. « Dans plusieurs villes, les étudiants ne se sentent pas à leur place, des enseignants ne sont pas disponibles… », remarque le président de l’UNECD.

La PACES toujours en question

Mais c’est aussi la première année commune aux études de santé (PACES) qui continue de poser des problèmes. Les projets de réforme se multiplient et des expériences pilotes sont menées. « Pour le moment, on n’a pas trouvé de meilleure méthode que la sélection en fin de première année. Une présélection serait en opposition avec le principe d’égalité des chances ; une sélection progressive en 3 ans ne ferait que repousser l’échéance », explique Gauthier Dot. L’UNECD milite pour une amélioration du modèle actuel. D’une manière générale, elle souhaite plus de TD afin de mieux encadrer les étudiants, une diminution de la masse d’enseignements de certains centres et un développement des possibilités de passerelles de réorientation, en particulier pour les étudiants qui ne sont pas classés à quelques places près. Un second axe d’amélioration devrait concerner l’enseignement dentaire spécifique. Aujourd’hui, ce sont des cours théoriques sur des sujets « qui ne donnent pas envie de choisir la filière , contrairement à l’idée de départ. Et puis, le coefficient attaché à la filière a été minimisé pour ne pas pénaliser ceux qui veulent en préparer plusieurs en même temps. « On perd tout l’avantage des enseignements spécifiques qui étaient sensés être la grande novation. Ce n’est pas forcément un drame mais on nous a vendu la PACES avec l’idée que chacun pourrait faire un vrai choix de filière » remarque, déçu, le président de l’UNECD.