Après la pluie, le beau temps

Je suis fan des brossettes interdentaires. Et je trouve que l’on n’insiste pas assez sur leur intérêt. Ne me dites pas le contraire : combien de vos nouveaux patients connaissent leur existence ? Passé l’âge de 40 ans et quelquefois avant, la brossette est le complément indispensable de la brosse à dents pour presque tout le monde. Il en existe plusieurs marques, dont les GUM, parmi le mieux représentées dans le commerce. Celles-ci n’ont jamais eu ma préférence. Elles sont assez fragiles et les patients les tordent facilement. Il faut dire que leur âme métallique assez fine se déforme à la moindre sollicitation maladroite.

Un éventail multicolore

J’ai récemment reçu un kit de nouvelles brossettes de la même société qui ont, cette fois-ci, attiré mon attention. Sensible à leurs belles couleurs et à leur aspect, j’ai décidé de les essayer. Les Trav-Ler® existent en 8 tailles différentes. Elles se distinguent par un joli manche, long et souple en bimatière de couleur vive. L’ensemble forme un magnifique arc-en-ciel qui ne peut laisser indifférent. La brosse proprement dite est de forme classique, avec une tige de fil métallique torsadé recouvert de Nylon bleu. Sa longueur n’est pas considérable : 14 mm au total, dont 10 de partie active. La texture du manche, long de près de 6 cm et en forme de sablier, est extrêmement agréable. Elle présente des zones souples et striées pour une préhension irréprochable. On peut plier la tige métallique, ou même le manche dans sa région la plus étroite, de façon à faciliter l’accès en bouche.

Nomenclature inhabituelle

Les couleurs permettent de distinguer les différentes tailles : 0,8 ; 0,9 ; 1,1 ; 1,3 ; 1,4 ; 1,6 et 2 mm. Cette nomenclature définit en réalité le rayon de la brossette. Un code différent de celui d’autres fabricants, sans doute plus flatteur, mais moins parlant. Il faut multiplier ces valeurs par deux et rajouter un petit dixième pour obtenir le diamètre nominal de la brossette. Les 0,8 et 0,9 ne sont pas plus fines que celles de 2 mm de marques concurrentes. Curieusement, les formes sont disparates : cylindriques pour les deux premières, la quatrième, la sixième et la dernière, elles sont tronconiques pour les trois autres. De quoi s’y perdre et compliquer inutilement la prescription de ces très beaux instruments.

Efficaces et solides

À l’usage, ces brossettes se sont révélées très efficaces, mais guère plus que d’autres. La tige est assez solide pour résister à plusieurs passages, ainsi que les brins. Le fabricant annonce jusqu’à 25 % de plaque dentaire éliminée en plus grâce à des brins de forme triangulaire. Un examen attentif à très fort grossissement ne m’a pas permis de constater cette forme particulière. Leur matière serait imprégnée de chlorhexidine pour « maintenir la brossette propre entre chaque utilisation ». Peut-on raisonnablement se fier à un tel argument ? Quoi qu’il en soit, utiliser les brossettes à sec n’est pas une bonne chose. Elles sont incomparablement plus efficaces si on les trempe dans une solution antiseptique ou du dentifrice avant de s’en servir.