À la page
Les apnées-hypopnées du sommeil sont regroupées abusivement sous le terme syndrome puisque le processus physiopathologique est maintenant bien connu. Il s’agit donc bien d’une maladie qui se caractérise, pour les apnées, par l’arrêt du débit aérien pendant au moins 10 secondes consécutives, en présence d’efforts respiratoires. Si le débit ventilatoire est diminué de 50 % ou en présence de désaturation en oxygène pendant 10 secondes au moins, ou parlera...
Les apnées-hypopnées du sommeil sont regroupées abusivement sous le terme syndrome puisque le processus physiopathologique est maintenant bien connu. Il s’agit donc bien d’une maladie qui se caractérise, pour les apnées, par l’arrêt du débit aérien pendant au moins 10 secondes consécutives, en présence d’efforts respiratoires. Si le débit ventilatoire est diminué de 50 % ou en présence de désaturation en oxygène pendant 10 secondes au moins, ou parlera d’hypopnées.
L’indice d’apnées-hypopnées (IAH) correspond au nombre d’apnées-hypopnées par heure enregistrée au cours d’une polysomnographie (PSM). On parlera de SAHOS léger si cet indice est compris entre 5 et 15, de SAHOS modéré s’il est compris entre 15 et 30 et de SAHOS sévère s’il est supérieur à 30.
L’ouvrage de Cyrille Tison offre une synthèse actualisée abordant des notions de prime abord éloignées des préoccupations du chirurgien-dentiste. Le lecteur trouvera toutes les informations sur la physiopathologie, la prévalence (4 % chez l’homme adulte, 2 % chez la femme) et, bien entendu, les facteurs de risque. Ainsi, la surcharge pondérale, détectée à l’aide de l’indice de masse corporelle (IMC), reste l’indicateur majeur. La prise excessive d’alcool et de tabac ou de benzodiazépines est également pointée comme facteur de risque important. Des comorbidités sont régulièrement observées avec le bruxisme et les maladies cardio-vasculaires.
Moins connus, mais particulièrement destructeurs, sont les SAHOS chez l’enfant et l’adolescent, plus difficiles à repérer car la somnolence diurne est moins fréquente que chez l’adulte. La prise en charge précoce de cette maladie évitera le cortège d’effets désastreux sur la vie sociale (timidité, fatigue, difficultés d’apprentissage, obésité, retard staturo-pondéral).
On observera des situations intermédiaires comme les ronflements (ronchopathies) ou le syndrome de haute résistance des voies aériennes supérieures (SHRVAS), qui ne présentent pas la gravité des apnées mais qui se caractérisent essentiellement par des micro-éveils altérant la qualité du sommeil.
L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM), issue du dispositif de Pierre Robin, se propose de modifier le positionnement de la langue et améliore significativement la ventilation lors du sommeil. Elle peut remplacer dans certains cas le traitement de référence, la pression positive, dont le principe est d’insuffler de l’air sous pression au moyen d’une pompe et d’un masque appliqué durant le sommeil.
L’auteur évoque également les solutions chirurgicales des tissus mous ou osseux visant à éviter le collapsus des parois pharyngées. On étudiera avec précision le bénéfice par rapport aux risques et aux effets secondaires, en particulier esthétiques, lors d’une avancée chirurgicale souvent bimaxillaire.
L’ouvrage de Cyrille Tison, étayé par une bibliographie actualisée, offre une mise au point très claire sur les mécanismes et la prise en charge de ces troubles fonctionnels que constituent les SAHOS et les ronchopathies. À lire et à recommander !
TISON C. Traitement des apnées du sommeil (et des ronflements) par orthèse d’avancée mandibulaire. Malakoff : Éditions CdP ; 2015 (Mémento)