La profession s’engage

L’objectif de cette charte sur les soins bucco-dentaires aux personnes en situation de handicap est double, a tenu à préciser Sophie Dartevelle, présidente de l’UFSBD^*, lors de la signature du document le 26 août par l’Ordre, la CNSD^*, la FSDL^* et l’UJCD^* : il s’agit non seulement de « mobiliser la profession et faire comprendre le handicap » mais aussi de « montrer que soigner le handicap est de la responsabilité de tous, à l’hôpital, dans la famille, parmi les aidants… ». Les 7 piliers de la charte sont le résultat d’une réflexion et d’un engagement de la profession sur la démarche à adopter pour soigner la personne handicapée.

1. Mobiliser tous les acteurs du parcours santé. Les professionnels médi?caux, de santé, les intervenants du monde du handicap, les familles, les aidants familiaux, les personnes en situation de handicap elles-mêmes participent à la construction et au suivi du parcours santé.

2. Veiller à la prise en compte la plus précoce possible de la santé bucco-dentaire au sein du parcours santé. Cette dimension passe par la formation initiale et continue des professionnels médicaux et de santé à la prise en charge et au suivi de la santé bucco-dentaire des personnes handicapées. Ces dernières et leur famille doivent être sensibilisées à la nécessité d’un maintien en bonne santé bucco-dentaire pour leur permettre d’être les acteurs de leur santé.

3. L’éducation à la santé et la prévention sont les piliers du parcours santé bucco-dentaire. La prévention doit, en partie, être confiée à l’entourage de la personne en situation de handicap (personnel, encadrants) afin de faciliter l’acceptation des pratiques de prévention par la personne handicapée et de garantir la pérennité de la démarche. Les personnes handicapées et leur famille doivent recevoir toutes les informations utiles et nécessaires pour leur permettre de maintenir une bonne santé bucco-dentaire.

4. Faciliter et développer l’accès aux soins ambulatoires. Les chirurgiens-dentistes continuent à s’engager afin de favoriser l’accessibilité aux soins ambulatoires, tant en termes d’aménagement des locaux que d’organisation et d’offre de soins. Ils reconnaissent le rôle du « référent handicap » mis en place par chaque conseil départemental de l’Ordre en 2010 pour orienter le patient vers le praticien le plus « adapté ».

5. Créer une habitude de visite régulière chez le chirurgien-dentiste, dès le plus jeune âge, en favorisant le « milieu ordinaire ». Si certaines difficultés de soins ne permettent pas ou plus les soins en « milieu ordinaire », le chirurgien-dentiste oriente le patient vers les professionnels de santé adéquats au sein ou en dehors de réseaux.

6. Les établissements médico-sociaux sont des partenaires du parcours santé. Leur implication dans le suivi de la santé bucco-dentaire sera liée à la place qu’ils occupent dans la vie de la personne handicapée : de la sensibilisation à la prise en charge complète au sein d’un projet d’établissement.

7. Coordinateur des soins et de la prévention – correspondant en santé orale : les garants du suivi du parcours de santé. Il s’agit d’identifier et de former un correspondant en santé orale dans les établissements médico-sociaux. Le coordinateur des soins et de la prévention de toute personne handicapée vivant à son domicile est sensibilisé à l’importance du maintien en bonne santé dentaire et met en œuvre tous les moyens pour assurer un suivi dentaire de qualité.