Presse internationale
L’essentiel
La mise en place d’implants dans le secteur maxillaire antérieur est limitée par la cavité nasale. Diverses techniques existent pour l’augmentation du volume osseux dans cette région : greffe d’os en onlay, greffe d’os interposé par une ostéotomie de Lefort et élévation du plancher nasal. Le but de cette étude est de présenter un suivi à long terme à grande échelle de la pose d’implants et d’une élévation simultanée de plancher nasal utilisant des substituts...
La mise en place d’implants dans le secteur maxillaire antérieur est limitée par la cavité nasale. Diverses techniques existent pour l’augmentation du volume osseux dans cette région : greffe d’os en onlay, greffe d’os interposé par une ostéotomie de Lefort et élévation du plancher nasal. Le but de cette étude est de présenter un suivi à long terme à grande échelle de la pose d’implants et d’une élévation simultanée de plancher nasal utilisant des substituts ostéoconducteurs d’os bovin.
Les 67 patients inclus dans cette étude ont reçu 203 implants en association avec l’élévation de leur plancher nasal entre 2007 et 2012, dans trois centres dentaires. Le soulèvement de la muqueuse nasale est conduit avec soin par une approche latérale, à l’aide d’une curette angulée qui épouse la forme du bord de l’orifice piriforme. L’espace ainsi créé est rempli de matériau osseux (Cerabone, Botiss), sans dépasser une hauteur de 6 mm à moins que le cornet inférieur n’ait été retiré. Les implants sont placés simultanément. La hauteur d’os disponible préopératoire est mesurée sur un scanner. Les paramètres et les taux de survie des implants sont enregistrés.
Aucune perforation de muqueuse nasale n’a été observée. La hauteur d’os disponible avant l’augmentation osseuse est en moyenne de 8,89 ± 1,1 mm (de 5 à 11,2 mm) et une hauteur supplémentaire moyenne de 3,65 ± 0,9 mm (de 1,1 à 7 mm) est apportée par l’élévation du plancher nasal. Durant la période de suivi, aucun implant n’a été perdu. Le taux de survie est donc de 100 %. Les implants ont une longueur qui varie entre 10 et 16 mm. Le présent rapport montre une méthode prédictible à long terme et relativement simple, praticable au fauteuil. Pour certains cas de cette étude, l’utilisation d’implants courts aurait pu probablement suffire mais, en raison de l’étroitesse de la crête alvéolaire, un implant plus long a été préféré.
Dans la recherche de méthodes d’augmentation osseuse moins invasives, plus prédictibles à long terme et qui peuvent être combinées avec la pose d’implants, l’élévation du plancher nasal peut constituer un outil important pour résoudre un problème de hauteur d’os résiduel insuffisante. Cette méthode est simple et peut être utilisée au fauteuil avec une anesthésie locale, sans besoin d’os autogène ou d’autres chirurgies lourdes. Une des explications du taux élevé de survie observé dans cette étude serait le fait que les chirurgies ont été réalisées par des spécialistes hautement qualifiés et expérimentés. Pour assurer une survie à long terme, il faut aussi une préparation méticuleuse du patient, une bonne hygiène orale et de fréquentes visites de maintenance. La forme et l’état de surface des implants peuvent être également des facteurs de réussite significatifs. Une surface modérément rugueuse, telle que celle utilisée ici, favorise un taux de survie supérieur à celui d’implants simplement usinés.
Le fait d’un ancrage bicortical de l’implant, qui traverse l’os cortical de la crête alvéolaire et celui du plancher nasal, explique aussi une meilleure ostéo-intégration, même si une restauration prothétique provisoire est mise en place immédiatement.