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L’essentiel
Dans le cas de prothèses implantaires scellées, un excès de ciment éjecté dans le péri-implant pose un problème en favorisant la formation d’un biofilm, lui-même conduisant à l’inflammation des tissus environnants. Une étude précédente a décelé du ciment autour de 81 % des implants avec des signes de souffrance péri-implantaire. Après élimination du ciment, 74 % de ces implants ne montraient plus d’inflammation. Avec un ciment de type provisoire, l’excès de ciment...
Dans le cas de prothèses implantaires scellées, un excès de ciment éjecté dans le péri-implant pose un problème en favorisant la formation d’un biofilm, lui-même conduisant à l’inflammation des tissus environnants. Une étude précédente a décelé du ciment autour de 81 % des implants avec des signes de souffrance péri-implantaire. Après élimination du ciment, 74 % de ces implants ne montraient plus d’inflammation. Avec un ciment de type provisoire, l’excès de ciment est observable autour de 59,5 % des implants. Le but de cette étude est de déterminer quels signes cliniques peuvent être associés à un excès de ciment et si la durée de persistance de cet excès est elle-même associée à l’état clinique du péri-implant.
L’étude porte sur 198 implants (105 patients) restaurés avec des prothèses fixées, scellées avec un ciment résine (Premier Implant Cement, Premier Dental Products). Quelques mois après ces scellements, certains patients présentent des saignements et des suppurations autour des implants. Cent soixante et onze suprastructures, piliers compris, sont déposées et révisées. Le ciment en excès est éliminé et les pièces sont désinfectées à la chlorhexidine à 0,12 %. Ensuite, les supra-structures sont rescellées avec un ciment provisoire (Temp Bond, Kerr Sybron Dental Specialities). Trois à 4 semaines plus tard, les inflammations ont disparu. Les patients sont divisés en 2 groupes : un groupe G1 pour ceux qui sont retraités dans les 2 ans après la pose des prothèses (71 patients) et un groupe G2 pour les 22 autres patients retraités plus tard.
La fréquence de saignements au sondage est plus grande dans le groupe G2 (97,8 % des implants du groupe) que dans le groupe G1 (54,8 %). Les suppurations autour des implants sont significativement plus fréquentes dans le groupe G2 (64,4 %) que dans le groupe G1 (12,7 %). Dans ce dernier, 17,6 % des implants sans excès de ciment présentent des saignements au sondage tandis que, en présence d’excès de ciment, 80 % des implants sont affectés. Quand le délai avant révision s’allonge (dans le groupe G2), les taux de saignement augmentent jusqu’à 100 % parmi les implants avec excès de ciment et jusqu’à 94,1 % parmi ceux sans excès de ciment. En cas de descellement puis de rescellement avec le ciment provisoire Temp Bond, les signes d’inflammation se réduisent.
Le risque que représente un excès de ciment non décelé est bien connu mais peu d’études ont montré ses conséquences cliniques sur les tissus péri-implantaires.
De nombreuses études scientifiques ont décrit des techniques pour permettre d’éviter ces excès de ciment mais il faut admettre qu’il est cliniquement impossible d’y arriver complètement. Dans les limites de cette étude clinique rétrospective, les résultats montrent que des excès de ciment sont présents dans une large proportion de restaurations fixées supra-implantaires (60 %). Ce taux élevé peut s’expliquer par la nature du ciment utilisé (ciment résine) qui, à l’époque de l’étude, était radio-clair et non détectable à la radiographie. Des signes d’inflammation sont présents autour d’une large proportion d’implants, à court ou moyen terme. La présence d’excès de ciment non détecté est associée avec une prévalence croissante d’inflammation et, en particulier, d’un saignement au sondage et d’une suppuration. Plus le délai de révision du péri-implant est long et plus le saignement est important. L’élimination du ciment en excès et des mesures anti-infectieuses basiques réduisent significativement et rapidement les signes d’inflammation.