DE BOUCHE À OREILLE
Dernièrement j’envisageais que le Gouvernement utilise une police politique afin d’intimider ceux qui se mobilisent contre les transformations en cours de notre mode de travail, qui pourraient se révéler dramatiques si on n’y apportait pas les corrections nécessaires.
Peu après, les Services de la répression des fraudes ont conduit des « opérations de visite et saisie » (des perquisitions !) dans quatre conseils départementaux de l’Ordre, au Conseil national, dans...
Dernièrement j’envisageais que le Gouvernement utilise une police politique afin d’intimider ceux qui se mobilisent contre les transformations en cours de notre mode de travail, qui pourraient se révéler dramatiques si on n’y apportait pas les corrections nécessaires.
Peu après, les Services de la répression des fraudes ont conduit des « opérations de visite et saisie » (des perquisitions !) dans quatre conseils départementaux de l’Ordre, au Conseil national, dans les locaux d’un syndicat dentaire et chez ses dirigeants, ainsi que chez un fournisseur d’implants. Ces opérations s’inscrivant dans le cadre d’une enquête, il n’y a pas lieu d’apporter de commentaires sur les méthodes employées. Chacun en tirera les conclusions qui lui plairont.
L’origine de ces opérations est une plainte pour « appel au boycott » déposée par une société prétendant éclairer la santé de nos concitoyens, que la censure nous interdit de nommer. Deux conclusions s’imposent.
Primo, les sbires qui ont essayé de nous terroriser se sont tiré une balle dans le pied. D’une part, la réaction de la profession est unanime pour condamner ces méthodes inquisitoires et brutales. D’autre part, dans l’immense majorité des cas, les documents saisis ne font que se référer au Code de la santé publique, les rendant inattaquables.
Secundo, le plaignant s’estime lésé parce que son développement n’est pas conforme à ses prévisions. Cette société propose à des complémentaires d’analyser des devis de professionnels de santé, l’argument étant que les adhérents de ces complémentaires font des économies sur leurs frais de santé (dentaire, optique, etc.). Comme toute société privée, elle est soutenue par des actionnaires. Or, il y a fort à parier que les prévisions de croissance vendues par avance à ces derniers ne correspondent pas à son état actuel de développement. Réagissant alors comme un enfant pris en faute et jamais responsable de rien, la dirigeante de cette société préfère rejeter sur une prétendue tentative de boycott son retard de développement.
Or, avec un peu de courage et de clairvoyance, les raisons de cette stagnation lui crèveraient les yeux : elle est en panne parce que les conditions qu’elle veut imposer aux professionnels de santé sont inacceptables ! Peut-être aidée par des cadres issus de la grande distribution, qui pensent que l’on peut pressurer des professionnels de santé comme de braves agriculteurs, elle tente d’imposer aux chirurgiens-dentistes des tarifs indigents, entraînant une réduction importante de leurs revenus, voire les faisant disparaître dans le cas de l’implantologie. De telles propositions iniques ne permettront jamais le développement de réseaux de soins dans notre pays.
Il est à espérer que cette triste histoire, digne des plus sombres heures du stalinisme, entraînera les fournisseurs de réseaux à revoir leur copie et à proposer des contrats plus équitables, dans lesquels les praticiens seront impliqués afin de ne pas se faire laminer par des financiers sans scrupule.
Comme par hasard, mon cabinet et le conseil départemental de l’Ordre de la Dordogne font l’objet d’un contrôle URSSAF. En attendant pire ?