Depuis 2009 et la possibilité pour les chirurgiens-dentistes de coter des actes radiologiques réalisés avec des appareils cone beam, une formation spécifique est obligatoire. Depuis peu, elle est exigée lors des inspections de l’Agence de sécurité nucléaire (ASN) spécifiquement ciblées vers les utilisateurs de cone beam.
Les conclusions du rapport d’évaluation des technologies de santé de la Haute Autorité de santé (HAS) daté de décembre 2009(1) étaient très favorables à l’utilisation du cone beam en médecine bucco-dentaire.
Les performances techniques et dosimétriques de l’examen CBCT peuvent permettre de le proposer dans certaines indications cliniques bien sélectionnées, soit pour le diagnostic de pathologies et pour un bilan préopératoire en endodontie, chirurgie buccale et implantaire, voire parodontale, quand l’étude des tissus mous n’est pas requise. Dans tous ces cas, des principes fondamentaux de justification et d’optimisation doivent être respectés. Le CBCT ne peut se substituer aux autres examens d’imagerie s’il n’améliore pas la prise en charge des patients et si son intérêt dosimétrique n’est pas démontré.
C’est sur la base de ce rapport que la prise en charge de ces actes par la Sécurité sociale a été actée.
Il était également indiqué qu’une formation est indispensable, ce qui sous-entend en France la mise en place de formations spécifiquement consacrées à cet outil.
Ce même rapport reprend in extenso les 20 principes de l’Association européenne de radiologie dento-maxillo-faciale publiés début 2009. Ils indiquent en particulier que les utilisateurs d’un équipement CBCT doivent avoir reçu une formation théorique et pratique adéquate pour la pratique radiologique et une compétence suffisante en radioprotection. Les chirurgiens-dentistes responsables d’un équipement CBCT qui n’ont pas reçu préalablement de formation adéquate théorique et pratique doivent subir une période additionnelle de formation théorique et pratique validée par une institution académique (université ou équivalent). Ces principes mentionnent également que des champs de vue 8 × 8 ou inférieurs sont à privilégier par les chirurgiens-dentistes.
Un document publié en 2012 par la Commission européenne(2) donne plus d’informations sur le programme de cette formation. Celle-ci comporte une partie sur les grands principes de la technique cone beam, les éléments de justification, les moyens d’optimisation et une approche systématique de la lecture des examens.
Cette formation est réalisée en une journée et n’a pas pour ambition de faire d’un chirurgien-dentiste un radiologue. Mais il doit savoir quand le recours à un examen cone beam est justifié et connaître comment tirer le meilleur parti de son appareil. Une approche systématique de la lecture permet d’exploiter toute la richesse des informations apportées par ces examens. Et en cas de doute, il est toujours recommandé d’adresser le patient à un spécialiste.
→ (1) Haute Autorité de santé. Tomographie volumique à faisceau conique de la face (cone beam computerized tomography). Rapport d’évaluation des technologies de santé. Saint-Denis-la-Plaine : HAS, 2009
→ (2) European Commission. Radiation protection n° 172. Cone beam CT for dental and maxillofacial radiology (evidence-based guidelines). Luxembourg : Commission européenne, 2012.