Clinic n° 08 du 01/09/2015

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Plusieurs études ont établi que la zircone constitue un matériau céramique fiable pour des prothèses fixées et que son taux de survie est similaire à celui des restaurations céramo-métalliques, aussi bien pour les couronnes unitaires que pour les prothèses fixées plurales. Les restaurations céramo-métalliques sont encore l’option la plus sûre pour les patients bruxomanes puisque leur couche cosmétique s’écaille ou se fracture moins que celle des couronnes tout céramique....


Plusieurs études ont établi que la zircone constitue un matériau céramique fiable pour des prothèses fixées et que son taux de survie est similaire à celui des restaurations céramo-métalliques, aussi bien pour les couronnes unitaires que pour les prothèses fixées plurales. Les restaurations céramo-métalliques sont encore l’option la plus sûre pour les patients bruxomanes puisque leur couche cosmétique s’écaille ou se fracture moins que celle des couronnes tout céramique. Une option pour éviter la grande tendance des couronnes tout céramique à s’écailler consiste à réaliser des couronnes tout en zircone sans couche cosmétique superficielle de céramique. Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer les résultats des couronnes unitaires en zircone en 4 ans de suivi clinique.

Matériel et méthode

Entre 2007 et 2010, des étudiants en dentisterie en Finlande ont réalisé 190 couronnes unitaires en zircone sur 66 patients. Après leur scellement avec un ciment résine autoadhésif à prise duale, leur joint marginal est évalué et les patients doivent exprimer leur opinion sur la teinte et l’esthétique des couronnes. Les infrastructures en zircone sont soit fraisées manuellement avec une épaisseur minimale de 0,40 mm dans le secteur antérieur et de 0,7 mm dans le secteur postérieur, soit fabriquées par CFAO en ménageant un espace uniforme pour la céramique cosmétique de recouvrement. Une couronne est considérée comme survivante si elle est en place le jour du contrôle, indépendamment d’un éventuel rescellement ou d’une fracture de la céramique cosmétique.

Résultats et discussion

Les complications observées les plus communes sont l’écaillage de la couche cosmétique de céramique (4 %) et le descellement des couronnes (4 %). Trois fractures de grade 3 de la couche de céramique ont nécessité le remplacement des couronnes. Six fractures superficielles (grade 1) de la céramique, n’affectant ni l’esthétique ni la fonction, n’ont nécessité qu’un polissage. Le taux de succès des couronnes unitaires en zircone au bout de 2 à 6 ans est de 80 % et le taux de survie est de 89 %. La plupart des patients sont satisfaits de l’esthétique, de la teinte, des contours et du brillant de leurs couronnes. L’hiatus marginal des restaurations à base de zircone est comparable à celui des céramo-métalliques mais le sondage provoque plus de saignement autour des couronnes en zircone qu’autour des dents controlatérales naturelles.

L’ESSENTIEL

La couche cosmétique en céramique des couronnes en zircone s’écaille plus fréquemment que celle des couronnes céramo-métalliques. Des écaillages précoces même réparables de la céramique cosmétique peuvent augmenter ultérieurement le risque d’un dégât irréparable. Pour obtenir une épaisseur suffisante de céramique cosmétique, la dent naturelle doit être réduite d’une manière adéquate. Les rapports occlusaux doivent être réglés avec soin. Les parafonctions existantes doivent être prises en compte dans le plan de traitement. Un même patient peut cumuler les complications car, par exemple, les habitudes parafonctionnelles etles dents dépulpées augmentent le risque d’échec. La zircone accumule moins de plaque bactérienne que d’autres céramiques et les zircones fabriquées par CFAO présentent des joints marginaux acceptables et comparables à ceux des couronnes céramo-métalliques. Le taux de succès des couronnes unitaires en zircone réalisées par des étudiants dans cette étude est de 80 % au bout de 2 à 6 ans et le taux de survie est de 89 %. Le fait que les couronnes en zircone ont été réalisées par des étudiants constitue la principale limite de cette étude.