Etching visuel

J’ai profité de mon passage à l’IDS pour acquérir un filtre très spécial sur le stand du revendeur américain PhotoMed. J’avais entendu parler depuis quelque temps du polar_eyes sans vraiment y prêter trop attention. La visite à Cologne étant l’occasion de faire son marché auprès de fournisseurs pas toujours faciles à joindre, j’ai sauté le pas sans savoir si le système en question me servirait vraiment ou non. Dire qu’il m’a bluffé, époustouflé, subjugué serait un brin exagéré. D’abord parce que, comme dit plus haut, je savais déjà ce qu’il permettait d’obtenir et ensuite parce que, passé l’effet de surprise du premier cliché, l’émotion s’estompe très vite.

Des images toutes mates

Avant de passer à la technique et puisque vous êtes impatients de savoir ce dont il s’agit, disons que l’effet visuel, lorsque l’on photographie des dents en gros plan avec ce dispositif, est celui d’un etching complet des couronnes. Les reflets du flash ou de l’éclairage ambiant disparaissent totalement et les surfaces apparaissent entièrement mates, révélant les teintes brutes, leur transition, les taches quand il y en a, les zones translucides, les fissures, en l’absence de toute image parasite liée à la source de lumière. On pourrait penser qu’il s’agit d’un gadget, j’en conviens. Seuls les initiés exigeants sauront tirer profit de telles informations. Naturellement, le prothésiste, auquel les clichés s’adressent en premier lieu, doit savoir les exploiter. Une preuve de son intérêt ? La publication d’une page Facebook entière sur le site « Style Italiano » dont les esthètes de l’odontologie se repaissent à longueur de journée.

Montage astucieux

Comment obtenir une telle prouesse ? Eh bien, grâce à l’utilisation de filtres polarisants judicieusement disposés devant le flash annulaire. Le système polar_eyes est conçu pour plusieurs marques de flash différentes très répandues. Sa forme n’est pas tout à fait la même selon les modèles, mais la conception est identique : tout est intégré dans une plaque de fibre de carbone et de résine, découpée aux exactes dimensions du flash et de l’objectif. Celle-ci est fixée sur le flash au moyen de 4 aimants munis d’une petite pastille adhésive. La mise en place et le retrait du dispositif sont extrêmement simples, comme tout le reste d’ailleurs, qui n’exige aucun réglage particulier. Deux fenêtres rectangulaires gauche et droite abritent chacune un filtre polarisant qui recouvre les ampoules du flash tandis qu’un autre, circulaire, vient devant l’objectif. L’orientation prédéfinie des filtres permet d’éliminer entièrement les reflets pour obtenir les images voulues. Le prix de l’ensemble peut sembler un peu élevé étant donné sa simplicité de conception, mais le niveau de finition et la facilité d’emploi compensent largement cela. Fabriquer soi-même un tel dispositif est sans doute possible, mais pas à la portée du premier bricoleur venu, fût-il chirurgien-dentiste. Vous dire que l’ustensile m’est devenu indispensable serait exagéré. Je n’en ai, loin s’en faut, pas encore exploré toutes les facettes ni exploité tous les avantages. Mais il est permis de s’instruire et de progresser à tout âge, n’est-ce pas ?