Clinic n° 05 du 01/05/2015

 

ACTU

Au cours de débats parlementaires à la Comission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale puis dans l’Hémicycle, les syndicats se sont exprimés. Voici les thèmes mis en avant dans leur communication.

La CNSD* demande « une pause » à la ministre

Une semaine après le début des débats dans l’Hémicycle, la CNSD, comme une grande partie des organismes du collectif « La santé pour tous », a adressé à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, une lettre dans laquelle le syndicat demandait « la suspension de la discussion du projet de loi de santé pour permettre un retour vers la concertation ».

Ce projet de loi « ne règle toujours en rien la problématique de la prise en charge des soins bucco-dentaires ; il risque même d’avoir l’effet inverse, à savoir une diminution de l’accès aux soins », prévient la CNSD dans sa lettre. De plus, « alors qu’il est désormais reconnu qu’un bon état de santé bucco-dentaire contribue à un bon état de santé générale, la prévention reste une grande oubliée : le rejet, il y a quelques jours en séance, des amendements relatifs à l’éducation à la santé bucco-dentaire, ainsi qu’à la prévention et à l’éducation thérapeutique, en est la preuve manifeste ».

« La maigreur des mannequins passionne davantage que la prévention des caries et autres pathologies buccales », regrette le syndicat qui pointe aussi, « comme les autres professionnels de santé », les effets néfastes du projet « pour les fondements du système de santé, pour la médecine libérale, la liberté de choix des Français et l’indépendance de leurs soignants ».

La CNSD demande de retirer le projet de loi de la discussion parlementaire dans l’attente des conclusions d’une prochaine « grande conférence de santé » annoncée par le Premier ministre.

L’UJCD* : un « Gouvernement sourd »

« Le Gouvernement est sourd à l’opposition des professionnels de santé libéraux », constate l’UJCD après le vote du tiers payant généralisé par la commission des Affaires sociales. Et ce « malgré la réussite éclatante de la manifestation » du 15 mars. L’UJCD prédit une « gestion kafkaïenne » de cette mesure pour la profession.

En revanche, le syndicatvs’est félicité du vote à l’unanimité, par la même commission, de l’amendement inscrivant le métier d’assistant dentaire au Code de la santé publique : c’est « une victoire incontestable pour l’UJCD qui est à l’origine de cette réforme », affirme-t-il.

Un « passage en force » pour la FSDL*

La FSDL a de son côté dénoncé le « passage en force » de l’article sur le tiers payant généralisé adopté le 19 mars par les députés à la commission des Affaires sociales. « Ce n’est pas en promettant la “gratuité” des soins que l’on va résoudre le problème du blocage des remboursements sur les prothèses dentaires depuis 27 ans et celui des honoraires de soins opposables indignes d’un pays civilisé », réaffirme le syndicat. La FSDL demande la démission de la ministre et envisage des actions pour lutter contre l’application de la loi.

SFCD* : une « remise en question » de la liberté de choix thérapeutique

Pour le SFCD, la convergence des lois sur la santé depuis 2002 avec celle qui est actuellement examinée « menace la liberté de choix thérapeutique ». Pourquoi ? Parce que ces lois laissent la place « aux grands groupes » et annoncent « le retrait de l’État dans la prise en charge des soins ». Pour le SFCD, la liberté de choix thérapeutique, c’est pour le patient, le choix de se faire soigner ou non, le choix de son praticien et le choix des options thérapeutiques. Pour le praticien, cette liberté, c’est le choix des outils, des moyens et des protocoles thérapeutiques, explique le SFCD. C’est cette liberté qui donne « sens à la relation humaine » entre un patient et son praticien ; et qui est aujourd’hui menacée.

  • * CNSD : Confédération nationale des syndicats dentaires ; UJCD : Union des jeunes chirurgiens-dentistes ; FSDL : Fédération des syndicats dentaires libéraux ; SFCD ; Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes.