Gyslaine Tormo organise des expositions artistiques au sein de cabinets dentaires. À Paris et en région parisienne, elle a fait de sa passion pour l’art contemporain une activité qui bénéficie autant aux artistes qu’à ceux qui les exposent.
J’étais responsable du personnel et de l’organisation d’un important cabinet d’orthodontie lorsque j’ai rencontré un chirurgien-dentiste qui exposait au sein de son propre cabinet dentaire dans l’Essonne. Il faisait office de précurseur. J’ai suivi son exemple et j’ai commencé à organiser mes premières expositions en 1993, dans les locaux du cabinet pour lequel je travaillais comme salariée.
L’art, que j’ai découvert à cette époque-là, est rapidement devenu plus qu’une passion : une véritable religion ! J’ai rencontré beaucoup d’artistes (peintres, sculpteurs, photographes) et me suis dit qu’il fallait les aider à vivre de leur art. Je n’avais qu’une envie : transmettre mon goût pour l’art contemporain, créer la rencontre entre artistes et acheteurs potentiels.
Dès les premiers vernissages organisés au cabinet, j’ai vu dans le regard des gens que cela fonctionnait et j’ai compris que c’était une formule d’avenir. Grâce à la notoriété du cabinet d’orthodontie dans lequel je travaillais, j’ai été très vite contactée par des chirurgiens-dentistes qui souhaitaient que j’organise la même chose chez eux. J’ai créé une association en 1996 puis une SARL en 2002 : Mecenavie.
Les premiers clients étaient des orthodontistes et des cabinets dentaires puis, grâce au bouche à oreille, d’autres professions libérales et de petites et moyennes entreprises ont suivi. En s’adressant spontanément à moi, les professionnels prouvent la sincérité et la profondeur de l’intérêt qu’ils portent à cette démarche.
Je vais chercher moi-même les œuvres dans les ateliers des artistes, je les accroche et décroche, j’organise le vernissage… Le nombre d’œuvres exposées varie de 5 à plus de 30 en fonction de la surface disponible. Généralement, l’accrochage se fait dans la salle d’attente mais cela peut concerner aussi les salles de soins.
La durée d’exposition d’un artiste est le plus souvent de 3 ou 4 mois. Le cabinet rémunère l’artiste sous la forme d’une location de ses œuvres, à raison de 20 € par mois et par œuvre. Si le cabinet expose un artiste pendant une année complète, il se voit offrir une œuvre.
Il a la possibilité d’apporter autre chose à ses patients. Il leur offre un confort d’accueil et leur témoigne ainsi une grande estime, au-delà des questions habituelles liées au traitement, à l’ordonnance et au règlement.
Le préalable, c’est l’amour de l’art. Mais c’est aussi un très beau projet que de contribuer à aider des artistes à vivre de leur travail. De plus, grâce aux dispositions fiscales relatives au mécénat d’entreprise, le cabinet a la possibilité de se constituer une collection d’œuvres originales en déduisant du résultat de l’entreprise 100 % de leur prix d’acquisition*.
Dans les salles d’attente, à côté des œuvres, il y a toujours moyen de mieux faire connaissance avec l’artiste. On y découvre son CV, ses techniques, ses autres créations, les lieux où il est possible de le rencontrer… C’est un champ de découverte, une ouverture à l’art contemporain. Et puis, ils peuvent bien entendu acheter !
* Article 238 bis AB du Code général des impôts.
Ils trouvent là l’occasion d’accéder à un public très large, composé d’acheteurs potentiels. Car n’oublions pas que la seule reconnaissance effective pour un artiste, c’est l’achat de ses œuvres ! C’est vraiment la galerie du XXIe siècle.
Pour en savoir plus : www.mecenavie.com