Clinic n° 12 du 01/12/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

De nombreuses études ont décrit des cas cliniques de bridges supportés à la fois par des implants et par des dents naturelles. Elles ont montré de bons résultats. Mais d’autres études ont rapporté une perte d’os marginal prononcée et même une perte de l’ostéo-intégration, spécialement quand ces bridges sont proches de dents naturelles. L’objectif principal de cet article est de passer en revue la littérature disponible concernant l’incidence, sur une période...


De nombreuses études ont décrit des cas cliniques de bridges supportés à la fois par des implants et par des dents naturelles. Elles ont montré de bons résultats. Mais d’autres études ont rapporté une perte d’os marginal prononcée et même une perte de l’ostéo-intégration, spécialement quand ces bridges sont proches de dents naturelles. L’objectif principal de cet article est de passer en revue la littérature disponible concernant l’incidence, sur une période d’observation de plus de 5 ans, des complications biologiques et techniques pouvant survenir sur des bridges dento-implantoportés.

Matériel et méthode

Cette revue systématique de la littérature est réalisée à partir d’articles appropriés publiés entre janvier 1980 et mai 2010 et trouvés dans MEDLINE (PubMed). En outre, une recherche manuelle a été effectuée dans des revues publiées entre 1990 et 2010. La péri-implantite et l’ingression dans l’os de la dent connectée à l’implant sont considérées comme des complications biologiques. Les complications techniques concernent toutes sortes de dommages mécaniques affectant la dent pilier, l’implant, les composants implantaires et la suprastructure prothétique.

Résultats et discussion

Les articles analysés concernent 1 740 implants et 950 bridges. Le taux de survie estimé des bridges dento-implantoportés est de 94,73 % à 5 ans et de 77,77 % à 10 ans, ce qui est notablement inférieur à celui de bridges uniquement implantoportés. Après 5 ans, la perte estimée des piliers est de 2,72 % pour les dents naturelles et de 2,53 % pour les implants. Après 10 ans, ces taux sont respectivement de 5,65 % et de 1,98 %. La différence à 10 ans, entre les taux de perte des 2 types de piliers est significative. Le taux de péri-implantites sur 5 ans est de 9,6 %. Après 10 ans il est de 13,6 %. Quand une charge statique est appliquée d’une manière prolongée, l’os péri-implantaire court plus de risques que l’os alvéolaire péri-dentaire. Il apparaît ainsi que le ligament parodontal joue un rôle clé dans la distribution des contraintes lors d’une connexion dent-implant. Le phénomène d’ingression de la dent naturelle dans l’os alvéolaire est un problème potentiel dans la combinaison dent/implant. Après 5 ans, ce phénomène est observé dans 0,00 % à 3,36 % des cas. Il est plus important avec des connexions non rigides entre les 2 types de piliers.

L’ESSENTIEL

Les bridges sur piliers mixtes implants-dents naturelles ont un taux de survie estimé à 94,73 % sur 5 ans et à 77,77 % sur 10 ans. La proportion estimée de perte de pilier dentaire est de 2,72 % sur 5 ans et de 5,65 % sur 10 ans. Pour le pilier implantaire, le taux estimé de perte est de 2,53 % sur 5 ans et de 1,98 % sur 10 ans. Ainsi, le taux plus important d’échecs des piliers naturels serait le responsable des taux de survie relativement bas des bridges sur une période de 10 ans. L’analyse de la littérature suggère que, chaque fois qu’ils sont possibles, les bridges implantoportés doivent être préférés aux bridges dento-implantoportés. La longévité de ces derniers serait très satisfaisante mais cependant inférieure à celle des bridges réalisés uniquement sur implants. Quand les bridges implantoportés sont impossibles à réaliser, la connexion de dents parodontalement saines avec des implants semble être une alternative relativement satisfaisante. L’ingression de la dent naturelle est une complication possible et, pour tenter de réduire son taux d’incidence, il vaut mieux que la connexion des différents piliers soit rigide. Il est préférable de prévenir le patient et d’obtenir son consentement avant de débuter un tel traitement.