Clinic n° 12 du 01/12/2012

 

DÉMOGRAPHIE

ACTU

ACD  

Un dispositif de mesures incitatives en faveur de la démographie se met progressivement en place alors que la profession avait jusqu’à présent été un peu laissée pour compte. La séance des questions des conseillers de l’Ordre, réunis en congrès le 26 octobre dernier à Paris, a permis de faire le point.

L’extension à la profession de chirurgien-dentiste du contrat d’engagement de santé publique (CESP), jusqu’à présent ouvert aux seuls médecins, est en bonne voie. Un amendement soutenu par le gouvernement a été voté en première lecture à l’Assemblée nationale fin octobre. En signant un tel contrat, l’étudiant perçoit une allocation mensuelle pendant ses études en contrepartie de l’engagement d’exercer 5 ans minimum dans une zone identifiée où l’offre de soins fait défaut. Sur 400 contrats proposés chaque année aux étudiants en médecine, seuls 200 ont été signés en 2011 et 150 en 2012. L’amendement prévoit de proposer 36 contrats aux étudiants chirurgiens-dentistes, mesure applicable l’an prochain. Cette ouverture à la profession est « une victoire du Conseil national », a estimé Christian Couzinou, président de l’Ordre national, qui plaide pour cette extension depuis plusieurs années.

L’Ordre promeut aussi l’ouverture de centres de soins dentaires permettant de former des étudiants de 5e et de 6e année dans des villes éloignées de la fac, qui manquent de praticiens. Deux centres ont d’ailleurs été mis en place l’an dernier à Rouen et au Havre et reçoivent des étudiants de la fac de Lille. Celui de Dijon, ouvert en 2008, montre que « la plupart des étudiants restent ensuite fidèles à la Bourgogne ». Myriam Garnier, présidente de la Commission démographie, espère d’autres ouvertures, à Besançon et Amiens notamment.

D’autres dispositifs nouvellement mis en place donnent aussi de bons espoirs. Deux types de bourses proposés en début d’année par le Conseil général de la Lozère (financement des études contre l’engagement d’exercer 5 ans en Lozère et financement du stage d’étude ainsi que des déplacements) sont « efficaces », juge Jean-François Lafont, vice-président de l’Ordre de la Lozère : 4 contrats ont déjà été signés avec des étudiants de Montpellier et 2 autres sont en cours de signature.

Toujours au chapitre des incitations, Jean-François Seret, conseiller de Picardie, a rappelé que l’avenant 2 à la convention instaure des aides à l’installation et au maintien des chirurgiens-dentistes dans 330 bassins de vie (ils seront publiés au Journal officiel début 2013). Avec ce dispositif, l’Assurance maladie compte sur l’installation de 600 praticiens dans des zones « sous-dotées ».

L’inscription des étrangers

Dans l’immédiat, l’arrivée d’un nombre croissant de chirurgiens-dentistes roumains constitue un « excellent ballon d’oxygène », remarque le président de l’Ordre de la Vienne, Pierre Fronty, qui en dénombre 23 sur les 180 chirurgiens-dentistes de son département. Elle pose cependant « la question de la responsabilité de l’Ordre » qui doit décider leur inscription au tableau à l’issue d’une demi-heure d’entretien… Une difficulté qui touche de nombreux départements car leur nombre progresse fortement depuis 2 ans. Aujourd’hui, 399 chirurgiens-dentistes roumains exercent en France contre 44 en 2002. L’Ordre national prépare un guide pour aider les responsables ordinaux à mener un entretien qui leur permette de juger de la maîtrise des connaissances linguistiques du candidat.