Tout à la maison

L’allemand Voco vient de commercialiser un ensemble de produits pour la réalisation d’inlays ou d’onlays en composite au cabinet dentaire. Le concept existait déjà depuis longtemps mais c’est la première fois que l’on trouve rassemblé dans un seul coffret absolument tout le nécessaire pour cette intervention, depuis la coulée des modèles jusqu’au collage des restaurations en bouche : une spécialité du groupe de Cuxhaven, qui propose périodiquement aux praticiens ces assortiments « tout compris » afin de leur simplifier la vie.

Une meilleure rentabilité

C’est sans doute sous la pression des nouvelles lois germaniques en matière de prise en charge des restaurations dentaires, inspirées semble-t-il de notre brillante NGAP, qu’a germé l’idée de ce système dans le cerveau des concepteurs. Les restaurations directes étant bien moins honorées que celles indirectes, à tarifs libres, ces dernières constituent une manne pour tout praticien soucieux d’améliorer son ordinaire. Les travaux réalisés au laboratoire sont cependant plus coûteux puisqu’il faut payer le prothésiste. Aussi, fabriquer soi-même les inlays dans son cabinet peut s’avérer plus rentable.

Des produits astucieux

Le premier produit contenu dans le coffret est un silicone en cartouche de 50 ml pour pistolet mélangeur. De consistance fluide à l’extrusion, ce silicone sert à couler le modèle. Une fois sa prise achevée au bout de quelques minutes, il durcit, mais reste assez souple pour se passer de dies : l’extraction des pièces prothétiques s’effectue sans le moindre effort. De plus, le composite n’adhérant pas au silicone, aucun vernis d’espacement n’est nécessaire. Le matériau est d’un rouge intense, presque fluo. Une couleur inattendue, peut-être un peu trop éloignée de celle de la dentine pour apprécier le rendu final des restaurations. Étant donné sa nature, le fabricant recommande d’enregistrer les préparations à l’aide d’un simple alginate et non d’un silicone. Les polyéthers sont également possibles car ils ne collent pas à ce matériau. Précaution indispensable dans tous les cas : éviter les bulles d’air en maintenant l’embout mélangeur bien au contact de l’empreinte. Il n’est pas envisagé d’enregistrement de l’arcade antagoniste ni de mise en occluseur. La méthode trouve ici ses limites par rapport à celle, conventionnelle, faisant appel au prothésiste.

Seulement pour les artistes

Le reste du coffret contient des produits plus connus : des capsules de GrandioSO, excellent composite nanohybride dans les teintes A2, A3 et A3,5, des dosettes d’adhésif automordançant FuturaBond DC, une seringue de composite de collage Bifix QM et ses embouts mélangeurs, ainsi que quelques pointes et meulettes de polissage Dimanto. Si l’ensemble est parfaitement cohérent, la réalisation de restaurations vraiment réussies n’est pas forcément à la portée du premier venu. Le silicone pour die est intéressant pour d’autres travaux également. Je m’en suis servi pour réaliser une attelle de contention en composite et fibres de verre que j’ai pu coller en bouche d’une manière plus confortable et rapide qu’en méthode directe.

Les étapes nécessaires à la confection de ces prothèses indirectes réclament un certain temps, même si l’on peut confier celle de la coulée à son assistante. Logiquement, le praticien devrait recevoir la même rémunération horaire, qu’il travaille au fauteuil ou au laboratoire. Il n’est pas sûr, de ce fait, que la rentabilité de l’opération soit assurée. Quoi qu’il en soit, le coffret GrandioSO Inlay System existe et il est plutôt bien conçu. Libre à ceux qui le souhaitent de l’adopter dans leur cabinet.