L’ÉVÉNEMENT
Parallèlement aux discussions sur les dépassements d’honoraires, la maîtrise des dépenses de l’Assurance maladie est sous les projecteurs en cette rentrée de septembre. Le nouveau gouvernement est entré rapidement dans le vif du sujet dès le début de l’été en fixant un objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) en croissance de 2,7 % en 2013, en retrait par rapport aux 3 % prévus par le candidat Hollande mais supérieur aux 2,5 % recommandés pour...
Parallèlement aux discussions sur les dépassements d’honoraires, la maîtrise des dépenses de l’Assurance maladie est sous les projecteurs en cette rentrée de septembre. Le nouveau gouvernement est entré rapidement dans le vif du sujet dès le début de l’été en fixant un objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) en croissance de 2,7 % en 2013, en retrait par rapport aux 3 % prévus par le candidat Hollande mais supérieur aux 2,5 % recommandés pour parvenir à l’équilibre des comptes en 2018. Malgré tout, de nouvelles coupes sont nécessaires pour freiner la progression spontanée des dépenses de 4 % par an. Quelles seront-elles ? Si le gouvernement entend « maîtriser durablement les dépenses », c’est en « préservant le niveau de protection des assurés ». La ministre de la Santé écarte ainsi d’emblée « tout déremboursement [ou] accroissement de franchise ». L’option d’un déremboursement par blocs des soins dentaires adultes relancée par le rapport des inspections générales des Affaires sociales et des Finances (IGAS et IGF), publié au début de l’été, tomberait. Malgré l’économie substantielle immédiate de 2,4 milliards d’euros, cette suggestion n’emportait déjà pas l’enthousiasme des rédacteurs. Qui se sont empressés de gommer son attrait en reconnaissant que plutôt que de risquer un renoncement aux soins, il était préférable de « privilégier le maintien, voire l’amélioration de la prise en charge collective ».
Pour éviter tout déremboursement, ce même rapport, accueilli « avec intérêt » par la ministre, suggère des mesures drastiques pour les 5 prochaines années : des restructurations importantes à l’hôpital, une diminution du nombre de pharmacies ( – 10 %), la baisse des honoraires de certaines spécialités médicales, la mise en place d’objectifs annuels de prescriptions, la baisse des prix des médicaments, en même temps qu’un blocage des honoraires…