PRESSE INTERNATIONALE
L’ESSENTIEL
La mise en place d’une membrane barrière pour fermer la fenêtre latérale d’un sinus greffé a été considérablement controversée. Cette technique est coûteuse et peut nécessiter une seconde étape chirurgicale si la membrane n’est pas résorbable ou si elle est fixée avec des punaises en titane. Dans l’étude présente, la technique de repositionnement, sur son site de prélèvement et sur le matériau de greffe, d’un volet osseux circulaire détaché de la paroi latérale...
La mise en place d’une membrane barrière pour fermer la fenêtre latérale d’un sinus greffé a été considérablement controversée. Cette technique est coûteuse et peut nécessiter une seconde étape chirurgicale si la membrane n’est pas résorbable ou si elle est fixée avec des punaises en titane. Dans l’étude présente, la technique de repositionnement, sur son site de prélèvement et sur le matériau de greffe, d’un volet osseux circulaire détaché de la paroi latérale du sinus greffé, sans utilisation de membrane barrière, est décrite en détail.
L’étude porte sur 23 patients présentant un édentement postérieur maxillaire. Sur la paroi latérale du sinus, un volet osseux circulaire est découpé à l’aide d’une fraise boule, soulevé vers l’extérieur puis détaché, en veillant à le séparer délicatement de la membrane sinusienne. Le matériau d’allogreffe, un os lyophilisé (SureOss™, HansBiomed), est délicatement tassé dans le sinus. Si la hauteur d’os alvéolaire résiduel est supérieure à 0,5 mm, l’implant peut être placé simultanément. Le volet osseux détaché est ensuite repositionné sur l’ouverture d’accès avec une légère pression sur la zone greffée, sans l’aide d’un élément de fixation. Aucune membrane n’est utilisée pour recouvrir le site, malgré l’existence d’un interstice entre le volet repositionné et le reste intact de la paroi latérale du sinus. Le lambeau mucopériosté est rabattu et suturé. Des examens cliniques et radiologiques sont effectués à 6 mois postopératoires.
L’étude a débuté en mai 2009 ; depuis, aucun implant n’a été perdu. Sur les 23 patients de l’étude, aucun n’a subi de complications. À 6 mois postopératoires, les volets osseux repositionnés ne montrent aucune résorption ni perte de vitalité. Aucune mobilité des volets ni aucune interférence des tissus fibreux environnants ne sont observées. Le volet osseux repositionné joue avec succès le rôle d’une membrane barrière chez la plupart des patients (19/23). Même si des particules résiduelles d’os lyophilisé sont décelées chez 4 patients, aucune résorption ou perte de vitalité des volets correspondants n’est observée. Plus la paroi osseuse latérale est mince, plus le modèle de cicatrisation sera meilleur pour un délai donné. Le volet agit comme une greffe d’os autogène avec des effets ostéogéniques. La fraise boule d’ostéotomie sera de préférence une n° 2 plutôt qu’une n° 4, afin d’éviter un trop large interstice.
Dans les greffes de sinus, un volet osseux obtenu par ostéotomie complète de 360° puis détaché de la paroi latérale et repositionné sur le matériau de greffe pourrait fonctionner comme une membrane barrière. Dans les limites de cette étude clinique rétrospective, il peut être avancé que ce repositionnement destiné à remplacer une membrane sur les sites otéotomisés et greffés montre 3 modèles de guérison à 6 mois postopératoires : guérison complète de l’os ; réduction de l’interstice périphérique ; particules résiduelles du matériau de comblement. Dans la plupart des cas étudiés, la guérison complète ou la réduction de l’interstice entre le volet repositionné et la paroi latérale intacte du maxillaire est observée. Même dans les sites qui montrent des particules résiduelles du matériau de greffe, aucune mobilité ou résorption du volet osseux repositionné n’est observée. Les CT-scan postopératoires ne montrent pas d’invaginations épithéliales. Il existe une corrélation entre l’épaisseur de la paroi latérale du sinus et le type de cicatrisation de l’interstice entre le volet et le maxillaire intact. Si la membrane sinusienne venait à être endommagée, l’utilisation d’une membrane barrière serait alors absolument indiquée pour sa guérison.