Elle fond dans la bouche

Quelle que soit la technique employée, la gutta-percha reste le matériau de choix en endodontie. Si l’on veut rester classique, la méthode la plus simple et la plus économique consiste à obturer les canaux à l’aide de pointes calibrées. Autrefois, nous disposions de cônes non standardisés pour l’obturation à la gutta chaude, ou de conicité ISO pour la condensation latérale.

Avec l’essor des préparations en rotation continue, des fabricants nous proposent aujourd’hui des pointes de 4 ou 6 % de conicité, bien adaptées à la condensation verticale à l’aide d’un fouloir chauffant ou d’un thermocompacteur mécanique. Quoique donnant des résultats moins fiables, puisque les canaux n’ont jamais une section rigoureusement circulaire, la technique du monocône est souvent préférée pour sa simplicité. Quelques études montrent qu’avec une préparation canalaire adéquate et une seule pointe fortement conique, on obtient une obturation plus efficace et plus rapide qu’en condensation latérale.

Parfaites pour la compaction thermomécanique

À court de pointes n° 25 en conicité 6 %, j’ai commandé, chez Megadental, de la gutta sans marque pour la tester. Ma technique de prédilection est la compaction thermomécanique. C’est une méthode simple, rapide, fiable et sans danger pourvu qu’elle soit bien maîtrisée. Comme l’ont montré certaines études jadis, toutes les guttas ne se comportent pas de la même manière au contact du compacteur : certaines sont raides et peu compressibles, d’autres, plus souples, se ramollissent plus vite et fusent mieux dans le canal. Quelle que soit la forme de préparation, si le cône est rigide et occupe l’essentiel de l’espace, il est difficile d’introduire le compacteur très profondément dans le canal. Du coup, l’échauffement ne s’effectue que dans le tiers cervical. Un résultat guère supérieur à celui d’une obturation à froid en monocône, voire pire, si l’on n’a fait qu’enduire la pointe de ciment sans employer un lentulo pour remplir de pâte le canal.

Souples et bien calibrées

Il faut donc une gutta suffisamment souple pour s’écraser sous la pression d’un spreader et autoriser la pénétration du compacteur assez loin avant de le faire tourner. Les pointes de gutta-percha Healthcare se sont révélées absolument parfaites à tous les points de vue pour ce travail. Très bien calibrées comme j’ai pu le constater à l’aide d’une filière, le diamètre de leur extrémité varie très peu, ce qui est rassurant pour éviter les dépassements. Leur souplesse remarquable rappelle celle des anciens cônes Mynol pour la technique de Schilder. Pourvu que l’entrée des canaux soit bien élargie, elles glissent sans difficulté jusqu’à l’apex et se laissent aisément compacter au fouloir manuel. Le Gutta-Condensor (Maillefer) les ramollit en un clin d’œil et l’on voit bien le matériau glisser rapidement dans les profondeurs de la racine. Leur radio-opacité, dans la bonne moyenne, n’appelle aucune critique. Un produit réellement enthousiasmant et sans défaut, donc, à un prix plus que raisonnable.