Tout le génie et le savoir-faire de 3M ESPE dans une pâte astringente d’éviction gingivale avant la prise d’empreinte : efficacité et simplicité sont enfin au rendez-vous.
L’enregistrement des limites cervicales des préparations infragingivales est un problème crucial en prothèse. Beaucoup de méthodes ont été proposées pour cela. La plus ancienne, et sans nul doute la plus efficace, consiste à utiliser un ou, mieux, deux cordonnets rétracteurs, associés ou non à une solution hémostatique qui supprime le saignement du sulcus. La technique est malheureusement laborieuse, pas toujours aisée et parfois douloureuse pour les patients.
Afin d’obtenir des résultats à peu près similaires, mais d’une manière plus simple et plus confortable, divers fabricants commercialisent des pâtes astringentes que l’on introduit dans l’espace entre la dent et la gencive à l’aide de dispositifs plus ou moins sophistiqués. Au bout de 2 ou 3 minutes, le produit est éliminé au jet d’air et d’eau avant de réaliser l’empreinte. Beaucoup de praticiens sont des inconditionnels de cette technique indolore, plus rapide et moins traumatisante pour le parodonte que celle du fil intrasulculaire, malgré un dispositif d’injection peu pratique. Son efficacité est cependant très inférieure à celle du double cordonnet, qui reste le gold standard chaque fois que la situation l’exige.
Après quelques années d’observation, le géant germano-américain 3M ESPE s’est décidé à produire un système avec les mêmes visées. L’ARP Cap est un produit très similaire au plus connu d’entre eux, à la couleur près : la pâte en question, à base de kaolin pour la consistance et de chlorure d’aluminium pour l’hémostase, est d’un joli bleu foncé.
L’originalité de l’ensemble tient à son conditionnement : le produit est contenu dans des capsules pour pistolet à composite munies d’une buse longue et fine, vendues dans des emballages métalliques individuels, qui assurent à la pâte une viscosité constante. Elles peuvent s’utiliser sur n’importe quel pistolet, équipement banal présent dans tous les cabinets. Chacune d’elles contient assez de produit pour 1 à 3 dents.
L’extrusion du matériau n’est pas trop difficile, du moins en début d’intervention, mais il ne faut pas mollir en appuyant sur la poignée. La buse s’introduit sur 1 ou 2 mm dans le sulcus assez aisément. En revanche, mais c’est une constante avec cette méthode, la pâte en ressort très facilement puisque rien ne s’y oppose. L’adjonction d’un capuchon de coton sur lequel le patient peut serrer les mâchoires semble un complément utile pour compléter l’action mécanique du produit. Son élimination au bout de 2 ou 3 minutes n’est pas trop difficile, même s’il faut parfois insister en inspectant parfaitement le pourtour des préparations pour ne pas en laisser : les sels d’aluminium perturbent la prise des polyéthers mais ne gênent pas celle des silicones. Son pouvoir hémostatique est tout à fait acceptable, même si les solutions à base de sulfate ferrique s’avèrent supérieures. L’évasement du sulcus m’a semblé similaire à celui obtenu avec les autres produits sur le marché. J’avoue ne pas être un adepte de cette méthode mais, eu égard à sa simplicité et à son ergonomie inégalée, je recommanderais sans réserve l’ARP Cap à tous ceux qui l’affectionnent. Dommage que son prix soit un peu élevé à mon goût, surtout pour une couronne unitaire.
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• Ergonomie et simplicité d’utilisation inégalées
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• Éviction gingivale modérée
• Prix de revient
• 91,70 € la boîte de 25 capsules