X-tra base (VOCO)
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Un composite fluide, agréable et performant pour remplir rapidement les deux tiers des cavités profondes : comment lui résister ?
L’X-tra base de l’allemand VOCO, est un composite fluide de teinte neutre utilisable comme base de volumineuses restaurations. Ce concept, élaboré il y a un peu plus de 2 ans, est l’une des tendances lourdes en dentisterie restauratrice.
Lorsque les cavités sont très profondes, la technique consistant à superposer des couches de 2 mm d’épaisseur polymérisées les unes après les autres n’a rien de séduisant. Pour encourager l’utilisation de leurs matériaux, les fabricants font preuve de trésors d’ingéniosité. La simplification des procédures est l’un de leurs principaux objectifs. Nous trouvons désormais des composites capables de durcir sur des épaisseurs de 4 mm, ce qui permet de diviser par deux le nombre de couches et le temps de mise en œuvre. Malheureusement, pour parvenir à ces performances, le matériau doit être beaucoup plus translucide qu’un composite classique, avec des propriétés esthétiques forcément en retrait.
Combiner base translucide et couverture à l’aide d’un composite esthétique conventionnel représente un compromis intéressant. Actuellement, les quel ques produits de ce type sont disponibles en capsules pour pistolet à composite ou en serin gues. L’avantage d’un composite relativement fluide en sous-cou che, c’est qu’il s’adapte facilement aux parois de la cavité et la remplit rapidement. Je suis un inconditionnel des capsules pour pistolet. Mais lorsqu’il s’agit de combiner un produit fluide puis un autre de haute viscosité, la meilleure ergonomie, à mes yeux, consiste à utiliser un flow en seringue.
Celles d’X-tra base sont munies d’un système antigoutte, présenté à l’IDS 2009, qui s’avère particulièrement agréable. Les embouts métalliques un peu larges facilitent l’écoulement du matériau. Rien à dire sur sa consistance, idéale, et sa thixotro pie, bien étudiée : une fois en place, il n’a pas trop tendance à s’étaler, ce qui est bien rassurant. Ce composite est disponible en deux teintes : universal et A2. C’est la première que j’ai testée. Contrairement à ses concurrents, celle-ci est légèrement jaune et non pas gris blanc.
L’esthétique de cette sous-cou che est donc, en soi, très accep table. Selon le fabricant, la teinte universal peut être polymérisée pendant 10 secondes sur une épaisseur de 4 mm, alors que l’A2 réclame au minimum 20 secondes. Même si les notices d’utilisation annoncent de chiffres miri fiques, il faut accueillir ces recommandations avec réserve. Je n’ai donc pas hésité à laisser ma lampe durant 20 secondes même pour des couches de faible épaisseur. N’oublions pas que sur les molaires, notamment lorsqu’une matrice est mise en place, la surface frontale de la lampe à polymériser se situe à plusieurs millimètres de la face supérieure du composite. La quantité de lumière reçue dans le fond de la cavité est bien plus faible que lors d’expériences de laboratoire dans des conditions optimales. Une fois recouvert du composite de son choix, l’X-tra base passe totalement inaperçu. Les performances annoncées par le fabricant sont impressionnantes : 75 % de charges, rétraction plus faible que celle de ses deux principaux concurrents, dureté largement supérieure. Cliniquement en tous cas, le produit remplit parfaitement son office, et ce pour un prix tout à fait attractif.
Erratum : dans le numéro précédent, il fallait lire 23,50 € le dévidoire de 244 cm de cordonnet Ultrapak et non 120 €.
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• Présentation en seringue très pratique
• Consistance agréable
• Esthétique acceptable
• Prix compétitif
–
• Performances à évaluer sur le long terme PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 128 € la boîte de 6 seringues de 2 g + embouts applicateur