C’est mon avis
De tout temps, la profession de chirurgien-dentiste a assuré l’organisation et la gestion de sa formation continue, permettant à chaque praticien de trouver près de son lieu d’exercice une formation pratique, adaptée à son activité,
Mais notre profession a évolué : le savoir-faire, le « coup de patte » et l’expérience, s’ils sont indispensables et inhérents à notre quotidien professionnel, ne sont plus suffisants aujourd’hui. Chaque geste, chaque traitement,...
De tout temps, la profession de chirurgien-dentiste a assuré l’organisation et la gestion de sa formation continue, permettant à chaque praticien de trouver près de son lieu d’exercice une formation pratique, adaptée à son activité,
Mais notre profession a évolué : le savoir-faire, le « coup de patte » et l’expérience, s’ils sont indispensables et inhérents à notre quotidien professionnel, ne sont plus suffisants aujourd’hui. Chaque geste, chaque traitement, chaque protocole doit être guidé par un fondement scientifique. Nul praticien n’est obligé d’être un chercheur ou un scientifique, d’autres le font pour nous et notre rôle à nous, société scientifique, est de faire le lien permanent entre le scientifique et le clinicien.
Toutes les séances que nous vous proposons (travaux pratiques, conférences, séances interactives) sont basées sur une assise, sur une justification scientifique au service de notre pratique quotidienne pour nous permettre, au contact des meilleurs conférenciers, d’évoluer au rythme des avancées de notre profession.
Nous avons ainsi créé ensemble un espace d’échanges et d’épanouissement où chacun s’enrichit au contact et à travers l’expérience et le regard de l’autre.
Malheureusement avec le développement professionnel continu (DPC), les chirurgiens-dentistes risquent fort de ne plus être les acteurs de leur formation continue. Le type de formation auquel nous sommes tous attachés est maintenant menacé. Le vrai danger, à trop vouloir encadrer, est la déresponsabilisation avec des conséquences qui dépassent le simple cadre de la formation continue.
Toutefois, au delà des thèmes imposés et des remboursements attribués, il convient de rappeller ici que les praticiens n’ont pas attendu l’obligation de formation et l’attribution des points pour se former de manière régulière. Il appartient à notre profession de prendre son destin en main si elle veut garder la maîtrise de sa formation postuniversitaire, et je pense qu’elle le peut.
Je ne crois pas, pour ma part, que la cause soit entendue et que les textes d’application de la loi hôpital, patients, santé et territoires (HPST) portent un coup de grâce à notre formation continue odontologique. Car au-delà des thèmes imposés et des remboursements attribués, il convient de rappeler ici que les praticiens n’ont pas attendu l’obligation de formation et l’attribution des points pour se former de manière régulière.
En particulier, la profession serait bien inspirée de rédiger une charte de la formation continue qui nous engage tous à prendre nos responsabilités :
• chaque praticien doit continuer à se former par envie, par amour de sa profession, indépendamment d’une quelconque obligation ;
• les sociétés scientifiques doivent continuer à proposer des formations pratiques, des formations permettant d’élever le niveau de compétence des praticiens ;
• si les instances professionnelles (ordre, université, sociétés scientifiques) ne peuvent s’opposer ou se substituer au législateur, elles doivent prendre clairement parti pour défendre la formation continue odontologique et inciter les praticiens à continuer de se former de manière régulière tant au niveau local (ADFOC) qu’au niveau national (ADF, SOP…).
Plus que jamais, l’unité professionnelle, qui a permis au CNFCO d’exister, doit se manifester et exister au-delà des textes de loi car, bien au-delà des textes et des obligations, il nous reste encore la liberté de suivre et d’encourager la formation que nous avons toujours choisie.