Dans le vif du sujet

Bien que nous possédions tous une lampe à polymériser, combien d’entre nous savent l’utiliser correctement ? Trop confiants dans sa puissance, nous appliquons l’embout lumineux à la surface du composite sans nous demander si la quantité de lumière reçue est suffisante pour une polymérisation parfaite. Si le problème ne se pose guère s’agissant d’une obturation antérieure parfaitement accessible, les choses se compliquent lorsqu’il s’agit de faire durcir parfaitement un composite postérieur au fond d’une cavité proximale. Lors des restaurations à tenons fibrés, quelques fabricants recommandent d’appliquer l’adhésif sur les parois du logement canalaire, puis de l’exposer quelques secondes à la lumière pour amorcer sa prise. Ici encore, impossible de se contenter du faisceau diffus de la lampe, placé à près de 1 cm du fond du canal. Car, nous l’avons tous appris en physique, la puissance de la lumière décroît en fonction du carré de la distance.

Miniguide de lumière

Pour améliorer le rendement de sa lampe VALO, le fabricant Ultradent nous propose une série d’embouts qui se placent à l’extré mité de sa lentille frontale. Munis d’un aimant circulaire, ces différents accessoires s’y fixent sans effort et y adhèrent spontanément. Deux modèles m’ont paru dignes d’intérêt : ce sont le Proxicure et le Proxipoint. Les premiers reprennent un peu le même principe que ceux disponibles dans le passé, pour les lampes à fibre optique, mais avec une forme, ici, mieux étudiée. L’embout, coni que, se termine par une petite tige ronde, de 2,5 mm de diamètre surmontée d’une boule. Lors qu’on actionne la lampe, la lumière suit ce conduit translucide et diffuse parfaitement à son extrémité. Ce dispositif s’avère intéressant pour polymériser le composite dans les cavités larges et profondes. Il est aussi très effi cace pour atteindre la surface du matériau lorsqu’une matrice et son anneau écarteur contraignent d’éloigner la lampe de la surface occlusale. J’ai pensé un temps m’en servir également pour repousser la matrice contre la dent adjacente, mais j’ai rapidement déchanté : la fixation aimantée de l’embout n’est pas assez puissante, celuici se déso lidarise facilement de la tête sitôt qu’on exerce une pression latérale trop forte.

Vers le fond du canal

Le Proxipoint, lui, ressemble au Proxicure, mais sa tige cylindrique est très courte : 2 mm seulement. Il est très pratique pour polymériser un adhésif dans un logement de tenon canalaire. Si la cavité est assez large, il suffit d’appliquer son extrémité à l’entrée du canal.

Ne pas oublier, dans tous les cas, la perte de luminosité engendrée par ces dispositifs en plastique, certes transparents mais qui ne sont pas des fibres optiques. Il convient de multiplier par 3 ou 4 au moins le temps initial d’insolation. Des résultats scientifiques manquent pour évaluer leur efficacité réelle. Parfaitement conçus et d’utilisation très simple, ils améliorent de toute évidence le rendement de la déjà très puissante VALO dans les conditions précitées, ce qui n’est déjà pas si mal, finalement.