À deux doigts du succès

Les matrices Apis – du Dr Andres à Cologne – sont les premières que j’ai connues au cours de mes études. À cette époque, nous ne posions que des amalgames. Le matériau, tassé par le fouloir, poussait sans effort la bande métal lique contre la dent voisine. Réaliser des points de contact proximaux n’était pas un problème. Les Apis sont des matrices sectorielles bourrées de qualités : elles s’installent très facilement, en mésial comme en distal, grâce aux petites pinces dont les mors s’emboîtent à leurs extrémités et produisent des restaurations au galbe parfait car la bande se place automatiquement selon la ligne de plus grand contour de la dent.

Quelques insuffisances

J’ai découvert, hélas, leurs insuffisances lorsque je suis passé aux composites. Leur épaisseur de 5 centièmes de millimètre ne permet pas de rétablir facilement un point de contact correct avec ces matériaux. Leur acier élastique ne facilite pas le brunissage contre la dent adjacente, contrairement à celui, plus mou, des matrices des dernières générations. Il suffit, direz-vous, d’installer en plus des anneaux écarteurs. Cela fait beaucoup d’éléments à placer dans un périmètre minuscule, les pinces occupant déjà un volume important. Autre inconvénient de ces matrices allemandes, leur absence de galbe dans le sens axial. Les embrasures se trouvent augmentées, les risques de bourrage alimentaire également. Le point de contact se situe bien trop haut en direction occlusale et non pas, comme il le faudrait, au niveau des deux tiers cervicaux.

Enfin galbées

J’ai découvert un site anglais de vente sur Internet qui propose une copie des Apis, mais avec une spécificité très intéressante : les bandes ne sont plus plates mais parfaitement galbées. J’ai rapidement commandé ces Saddle Contoured Matrices qui ressemblent à une selle de cheval. Leur qualité de fabrication est exemplaire. Les soudures qui forment les gorges dans lesquelles se glissent les mors de la pince sont de bien meilleure facture que sur le modèle original. Disponibles en 3 tailles – petite, moyenne, grande –, elles conservent une épaisseur de 0,05 mm, identique à celle de leur homologue. En bouche, l’anatomie obtenue est absolument remarquable dans tous les sens et l’on retrouve les mêmes facilités et plaisir de mise en place qu’avec les Apis. En raison de leur galbe, en revanche, il est parfois assez difficile de les retirer une fois l’obturation achevée. La bande, si elle n’a pas été déchirée, peut encore servir plusieurs fois, à condition de la remodeler avec un brunissoir. Toutefois, malgré l’excellente impression initiale, les points de contact en composite, quoique bien situés, se sont avérés un peu trop faibles. Je suis persuadé que des matrices de même type, mais d’épaisseur réduite, seraient parfaites. Je vous en dirai plus dès que je les aurai trouvées.