Clinic n° 04 du 01/04/2012

 

ACIDE HYALURONIQUE

ACTU

A.-C. de D.  

« Les chirurgiens-dentistes conservent leur capacité à utiliser l’acide hyaluronique dans un cadre thérapeutique. » La nouvelle a été confirmée le 16 février par un courrier de la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, adressé à l’Ordre. Mais pourquoi était-il nécessaire de réaffirmer ce qui est inscrit dans les textes officiels depuis 2004 ? C’est qu’en quelques jours, la capacité de la profession s’est trouvée menacée. À l’origine de cette...


« Les chirurgiens-dentistes conservent leur capacité à utiliser l’acide hyaluronique dans un cadre thérapeutique. » La nouvelle a été confirmée le 16 février par un courrier de la secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, adressé à l’Ordre. Mais pourquoi était-il nécessaire de réaffirmer ce qui est inscrit dans les textes officiels depuis 2004 ? C’est qu’en quelques jours, la capacité de la profession s’est trouvée menacée. À l’origine de cette affaire, le travail mené par les autorités sanitaires en vue de fixer les conditions de réalisation des actes médicaux à usage esthétique. En jeu aussi, la création d’une spécialité pour laquelle milite la Fédération française de médecine esthétique et anti-âge (FFMEAA), en étroite collaboration semble-t-il avec l’Ordre des médecins. Première alerte le 24 janvier dernier quand la Direction générale de la santé et de l’offre de soins (DGOS) indique à l’Ordre que l’injection de produits de comblement de rides sur le visage ne relève pas de la compétence des chirurgiens-dentistes, car cette pratique les conduit à intervenir dans une zone anatomique extrabuccale. Le Conseil de l’Ordre condamne aussitôt cette interprétation restrictive en rappelant les termes du Code de la santé publique et la réglementation européenne en la matière. Mais sur RTL, Nora Berra prévient le 13 février que cette pratique sera interdite aux chirurgiens-dentistes. Dès le lendemain, le président de l’Ordre défend la capacité professionnelle dans le cabinet de Xavier Bertrand. La CNSD produit un communiqué allant dans le même sens et se dit prête à saisir le Conseil d’État pour excès de pouvoir et la Cour de justice européenne. Le courrier de Nora Berra reconnaissant que « dans certains cas le chirurgien-dentiste peut être amené à intervenir sur la zone affaissée, pour lui redonner un aspect naturel et finaliser le traitement » est venu remettre les pendules à l’heure. Mais cette affaire montre l’influence des médecins à la Direction générale de la santé, comme au ministère. Une situation que le départ à la retraite à la fin de l’année 2011, sans être remplacé, du seul chirurgien-dentiste jusque-là présent à la Direction générale de la santé, Paul Karsenty, ne fait que renforcer.