Clinic n° 04 du 01/04/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Un des objectifs du traitement parodontal est d’éviter la perte des dents. Celle-ci va de pair avec la sévérité des parodontites et augmente avec le temps à une vitesse d’autant plus grande qu’aucun traitement parodontal n’est envisagé. Le but de cette étude est de confirmer que la perte des dents est moins importante lorsqu’un traitement parodontal complet est associé aux soins dentaires classiques.

Matériel et méthode

Les pertes de dents dans un...


Un des objectifs du traitement parodontal est d’éviter la perte des dents. Celle-ci va de pair avec la sévérité des parodontites et augmente avec le temps à une vitesse d’autant plus grande qu’aucun traitement parodontal n’est envisagé. Le but de cette étude est de confirmer que la perte des dents est moins importante lorsqu’un traitement parodontal complet est associé aux soins dentaires classiques.

Matériel et méthode

Les pertes de dents dans un groupe de sujets traités classiquement sont comparées à celles d’un autre groupe dont les sujets bénéficient en plus d’un traitement parodontal complet. Des parodontistes réalisent, chez ­95 % des patients, un détartrage et un surfaçage radiculaire, une chirurgie destinée à diminuer ou éliminer les poches parodontales, ou les deux types de traitements. Les données (nombre de dents perdues pendant la durée de l’étude et autres informations concernant la population traitée), sont collectées par ces parodontistes entre 2003 et 2004 sur les patients qui ont reçu un traitement parodontal complet entre 1971 et 2003. Les scores de mala­die et de risques sont déterminés pour tous les sujets et regroupés pour une double analyse factorielle : catégories de sévérité et notes de risques. Les sévérités vont de 1 (pas de parodontite) à 9 (une parodontite est présente sur plus de 50 % des quadrants) ; les risques vont de 1 (risque très faible) à 5 (risque très important).

Résultats et discussion

Les taux de dents perdues observés ne peuvent s’expliquer simplement comme étant fonction de l’âge des patients. La probabilité de dents perdues est plus forte dans le groupe qui n’a reçu que des soins classiques comparé au groupe de patients qui ont reçu un traitement parodontal complet. Le taux de dents perdues se révèle constamment plus faible pour la population ayant bénéficié de traitements parodontaux dans chaque combinaison sévérité-risque. De plus un taux de dents perdues dans cette population est généralement égal à environ 20 % du taux de dents perdues dans le groupe n’ayant reçu que des soins dentaires classiques. Pour chacune des 10 combinaisons sévérité-risque, une proportion plus forte de sujets n’a perdu aucune dent dans le groupe des sujets traités parodontalement par comparaison avec le groupe non traité et une proportion plus importante de sujets non traités a perdu 4 dents ou plus comparés aux sujets ayant bénéficié d’un traitement parodontal.

L’ESSENTIEL

Cette étude compare 2 groupes de patients pour tenter d’évaluer les effets d’un traitement parodontal sur les taux de survie des dents. Les patients des 2 groupes reçoivent un traitement dentaire classique mais, dans l’un des groupes, les patients bénéficient aussi d’un traitement parodontal complet. La difficulté dans cette comparaison réside dans la diversité des définitions de la sévérité de la maladie parodontale. L’analyse des données obtenues prouve que l’association d’un traitement parodontal complet à des soins dentaires classiques a pour effet de réduire le nombre de dents perdues. Ce traitement parodontal semble également avoir pour effet d’accroître le nombre de patients malades qui ne perdent aucune dent. Un traitement parodontal pourrait peut-être ainsi éliminer toute perte de dents qui serait reliée à la maladie parodontale, particulièrement quand celle-ci est peu sévère au moment où le traitement est entrepris. Le bénéfice du traitement semble, en effet, diminuer progressivement tandis que la sévérité augmente. Le résultat de conservation de toutes les dents est un objectif qui est plus en rapport avec un diagnostic précoce et une gestion attentive du patient qu’avec des avancées techniques.

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