Elle relâche la pression

La société scandinave Tempur commercialise une série d’accessoires de confort – matelas, coussins, oreillers – en mousse viscoélastique à mémoire de forme. Ce matériau s’écrase sous la pression du corps, formant une sorte d’enveloppe souple et moelleuse autour de lui. La tentation était trop belle de proposer aux praticiens de l’art dentaire, confrontés aux réticences des patients à s’abandonner dans leur fauteuil, une têtière faite de ce matériau qui élimine les zones de pression parfois péniblement ressenties à l’arrière du crâne. Aussi, le fabricant propose-t-il un petit coussin spécialement étudié pour cet usage. Enveloppé dans une housse de tissu plastifié, il est complètement imperméable et d’entretien facile. Deux longues bandes Velcro noires permettent de le fixer comme on le souhaite, ou plutôt comme cela s’avère possible.

Fixation imparfaite

La face inférieure du dispositif étant plate, celui-ci ne se place pas forcément très bien sur la têtière préexistante. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles sont concaves et pluriarticulées. Un système de forme unique ne peut évidemment pas s’adapter facilement sur tous les modèles de fauteuils. Toutefois, comme la mousse s’écrase, elle finit par se mouler complètement sur son support dès que la tête repose dessus.

La partie galbée du coussin peut se placer au niveau de la nuque pour mieux la soutenir. La plupart des fauteuils dentaires, en effet, pèchent à ce niveau : il y a toujours un espace entre la têtière et le dossier, si bien que les patients doivent faire un gros effort de tension des muscles des épaules et de la nuque pour placer leur tête en arrière lors du travail au maxillaire. Ils ne tiennent en général pas plus de quelques minutes dans cette position. La têtière Tempur utilisée dans ce but est malheureusement d’un piètre secours à cause de la mollesse du matériau. Un soutien rigide, comme celui offert par les coussins à billes de plastique, s’avère bien plus efficace.

Latéroflexion plus facile

Placée sous l’occiput, en revanche, elle finit par se creuser rapidement et maintient le crâne d’une manière plus agréable que la coquille rigide de la têtière d’origine. Effaçant sa concavité, elle facilite le positionnement de la tête en rotation et, surtout, en latéroflexion. Cette orientation, qui consiste à faire dévier le sommet du crâne par rapport à l’axe du corps pour placer les maxillaires dans une position plus confortable pour les traiter, que ce soit à gauche ou à droite, est en effet très difficile avec les têtières creuses. Le dispositif apporte à cet égard un début de solution appréciable..