L’ivresse et le flacon

Le G-Bond fut, en son temps, le premier adhésif de septième génération vraiment facile à employer. Pour être plus clair, mieux vaudrait parler de SAM 1, formule la plus concise actuellement sur le marché. Avec l’arrivée de ses composites G-ænial, succédant aux gammes précédentes, le japonais GC propose un nouvel adhésif du même type, le G-ænial Bond. Rien n’a changé en ce qui concerne la présentation : on retrouve le même petit flacon noir de 5 ml, avec sa buse plutôt fine, qui évite le gaspillage et permet de déposer une seule goutte de produit dans un godet ou sur l’un des micro-applicateurs livrés dans le coffret. Comme avec les autres adhésifs tout en un, il importe de bien agiter le flacon avant de s’en servir : celui-ci contient différentes molécules qui ont tendance à se dissocier lors du stockage et doivent être réassemblées pour agir efficacement. Pour faciliter la manœuvre, le fabricant a placé dans le flacon une minuscule bille que l’on sent parfaitement lorsqu’on le secoue violemment.

Simple et rapide

Le liquide est jaune clair, translucide. Sa viscosité est parfaite. Plutôt fluide, mais pas trop, il s’applique sans difficulté et ne coule pas sur les préparations. Après quelques secondes passées à frotter l’applicateur sur l’émail et la dentine, sa viscosité augmente et il forme une couche à peine plus épaisse. Il faut passer un coup de soufflette au bout de 10 secondes, léger au début, un peu fort ensuite. L’adhésif est prêt à être polymérisé, le tout n’a pas duré plus de 45 secondes.

Sur le plan clinique, l’efficacité du G-ænial Bond semble tout à fait convaincante. Appliqué sans anesthésie sur une dentine douloureuse, il assure une désensibilisation quasi immédiate très encourageante, avant même la polymérisation. Comme toujours avec les SAM 1, il est recommandé, dans les situations difficiles, de mordancer l’émail périphérique pour améliorer l’accroche du composite à la périphérie de la cavité et assurer le maximum d’étanchéité à la restauration. Pour un résultat optimal, on sait qu’en revanche il ne faut pas mordancer la dentine. Selon le fabricant, même si celle-ci est accidentellement touchée par l’acide, l’adhésion du G-ænial Bond reste inchangée.

Idéal au quotidien

Le produit n’a pas besoin d’être conservé au froid. Cela n’empêchera pas l’utilisateur prudent d’éviter le stockage à plus de 20°C pour augmenter sa durée de vie et de le placer au réfrigérateur s’il ne s’en sert pas durant un certain temps. Le solvant employé par GC est ici de l’acétone. Contrairement à d’autres produits homologues, on ne le sent pas du tout, ce qui est plutôt agréable. Comme d’autres SAM 1, le G-ænial Bond n’est pas compatible avec les composites de type pâte-pâte à prise chimique ou ceux à prise duale s’ils ne sont pas polymérisés à la lumière. Malgré ces restrictions, ce nouvel adhésif sera certainement très apprécié par l’ensemble de la profession en raison de sa facilité d’utilisation et de son efficacité clinique, à court et moyen termes. La simplicité de son protocole et sa rapidité de mise en œuvre sont incomparables. Néanmoins, sa présentation, quoique soignée, reste très classique et peu créative. Économique sans aucun doute, mais d’une ergonomie tout ce qu’il y a de plus basique.