Clinic n° 01 du 01/01/2012

 

ÉQUIPE ET ESPACE

CATHERINE BIGOT  

À Saint-Brieuc, Guy Le Toux, maître de conférences et vice-doyen de la faculté d’odontologie de Brest, a installé son cabinet de chirurgie buccale au sein de la polyclinique. Avec ses 3 associés, il a constitué une équipe capable de prendre en charge les urgences de tout le département des Côtes-d’Armor, depuis les fractures mandibulaires jusqu’aux hémorragies.

C’est en 1993 que Guy Le Toux profite de locaux vacants au sein de la polyclinique du Littoral pour y transférer son cabinet du centre-ville de Saint-Brieuc, alors consacré à la chirurgie buccale exclusive. À cette époque, il opère déjà sous anesthésie générale 2 matinées par semaine à la polyclinique. Bien qu’exerçant seul, il prévoit d’entrée de jeu un espace assez grand (75 m2) pour accueillir un second cabinet. De fait, un premier associé arrive en 1996 pour l’épauler et part à la retraite en 2009.

C’est seulement en 2000 que l’association actuelle commence à se constituer. Christian Mounier, venant de Rennes, arrive le premier, suivi 4 ans plus tard par Carine Guiavarc’h et, en 2009, Matthieu Conan, le benjamin de l’équipe. Tous s’appuient sur des formations similaires et solides : internat, assistanat DES de chirurgie buccale, DU d’implantologie orale, CES d’odontologie chirurgicale, DU de dermatologie ou de pathologie de la muqueuse buccale… De quoi assurer sur tous les fronts, à la fois médicaux et chirurgicaux, non seulement en traitant les maladies de la muqueuse buccale et des gencives ainsi que les douleurs oro-faciales mais aussi en étant aptes à réparer des lésions bénignes des maxillaires ou à réaliser des greffes osseuses. Guy Le Toux, qui s’est formé en chirurgie orthognathique à Québec il y a 10 ans, est même l’un des rares chirurgiens-dentistes de France à être capable de corriger des dysmorphoses des maxillaires.

Les 4 associés ont une importante activité au bloc opératoire. Au sein de la clinique Sainte-Jeanne-d’Arc, située dans le centre-ville de Saint-Brieuc, mais également au centre hospitalier de Guingamp. « Chacun travaille sous anesthésie générale à raison d’une vacation par semaine à Jeanne-d’Arc et d’une vacation par mois à Guingamp », précise Guy Le Toux.

D’astreinte une semaine sur cinq

Ce qui fait vraiment l’originalité de l’organisation, c’est d’assurer pour l’ensemble du département une garde pour toute l’activité chirurgicale : la traumatologie des maxillaires, les problèmes infectieux importants ou encore les hémorragies postopératoires. « Avec le stomatologue de Jeanne-d’Arc, nous sommes donc de garde à tour de rôle 1 semaine sur 5. Du lundi matin au lundi matin suivant, c’est 24/24h. Et puis la convention signée avec l’hôpital fait que nous recevons des patients envoyés des quatre coins du département. » Concrètement, ce sont les services d’urgence des différents hôpitaux qui téléphonent et qui envoient les patients au cabinet, à condition qu’ils soient transportables. Le plus souvent, il s’agit de traumatismes liés à des bagarres de sortie de boîte de nuit. Quand les gens ne sont pas mobiles, par exemple les polytraumatisés des accidents de la route, c’est l’associé de garde qui se déplace à l’hôpital de Saint-Brieuc.

« Le soir et la nuit, on nous appelle surtout pour des hémorragies et ce sont généralement des personnes âgées sous anticoagulants. Le dimanche, ce sont plutôt des accidents liés au sport », commente Carine Guiavarc’h, ancienne étudiante de Guy Le Toux à Brest. Elle qui s’occupe de ses 2 jeunes enfants le mercredi à la maison apprécie de savoir que les patients pourront toujours être accueillis au cabinet, même en son absence. « Les astreintes sont nécessaires pour faire profiter la population des compétences présentes au sein de notre cabinet. Je me mets à la place des gens et je sais que si c’était quelqu’un de ma famille qui avait une expulsion dentaire ou un traumatisme de la face un dimanche, je serais contente de trouver un professionnel habitué à ce genre de choses un week-end. » Et Guy Le Toux d’ajouter : « La permanence des soins est fondamentale pour toute profession médicale digne de ce nom. En plus de la qualité des soins, nous souhaitons offrir à nos patients une présence constante. Pour nos correspondants chirurgiens-dentistes des Côtes-d’Armor, c’est très rassurant de savoir que nous serons toujours joignables et présents en cas de problème. »

Un réseau de correspondants

Une autre particularité de l’exercice tient en effet au fait que le cabinet fonctionne avec un réseau de correspondants et ne reçoit par conséquent presque aucun patient en direct. « Il n’y a pas le suivi et l’accompagnement habituels que connaissent tous les cabinets d’omnipratique. Certains patients suivis régulièrement en dermatologie buccale ou en parodontologie reviennent quand même plusieurs fois au cabinet. On retrouve du relationnel avec ces personnes-là », précise Carine Guiavarc’h. Pour se faire connaître et entretenir le lien de confiance, le cabinet réunit 3 ou 4 fois par an ses correspondants départementaux autour d’un thème d’actualité (par exemple les patients à risques médicaux particuliers, les traitements implantaires chez les patients édentés complets…). C’est alors l’occasion d’expliquer précisément ce que fait le cabinet et de pouvoir répondre en direct aux questions que se posent les correspondants.

Des espaces sobres

L’équipe complète, intégrant 3 assistantes et 3 secrétaires médicales polyvalentes, travaille de concert sur une surface totale de 250 m2, scindée en 2 îlots. D’un côté du couloir, la salle d’implantologie et la salle de radiographie équipée d’un cone beam CT ; de l’autre, les 3 cabinets de consultation aménagés avec chacun une partie bureau et une partie actes, isolées l’une de l’autre par une paroi vitrée, une salle de stérilisation, une petite salle de repos pour les patients et, enfin, la zone d’accueil où officient Anne-Marie, Johanna et Sandra, les 3 secrétaires médicales.

L’un des principaux intérêts de l’installation du cabinet au sein de la polyclinique, c’est de pouvoir traiter des patients communs à d’autres spécialités, par exemple à la cancérologie ou à l’ORL. « Nous sommes chirurgiens-dentistes à la base mais nous intervenons aux frontières de notre spécialité, en débordant beaucoup sur le domaine médical », rappelle Guy Le Toux.

L’avenir ? Guy Le Toux l’envisage avec autant de sérénité que d’enthousiasme puisque l’ensemble du centre hospitalier privé de Saint-Brieuc se regroupera dans 5 ans sur un site unique situé à la sortie de Saint-Brieuc. L’occasion rêvée de s’agrandir et de jouir de locaux neufs, mais aussi de gagner en efficacité. Il ne sera plus question alors de courir jusqu’à la clinique Sainte-Jeanne-d’Arc pour opérer. Et les 350 m2 dont bénéficiera le pôle dentaire permettront sans doute la création d’un quatrième cabinet de consultation et d’une seconde salle d’implantologie. ?

ON AIME !

L’extrême disponibilité de cette équipe qui place la permanence des soins au cœur de son exercice. En visite postopératoire, les patients sont par exemple reçus systématiquement et gratuitement par l’un ou l’autre des associés, sans attendre la présence du chirurgien-dentiste qui les a opérés.