PRESSE INTERNATIONALE
NOTRE SÉLECTION
Environ 2 à 12 % des dents traitées endodontiquement présentent des perforations radiculaires iatrogènes. Parmi les facteurs de risque de la perforation radiculaire, on trouve les canaux courbes, la situation de la dent à traiter, l’anatomie de la dent et l’expérience du praticien. Le pronostic de la dent dépend du site, de la taille de la perforation et du temps écoulé depuis la création de la perforation. Les tissus parodontaux ont tendance à être plus...
Environ 2 à 12 % des dents traitées endodontiquement présentent des perforations radiculaires iatrogènes. Parmi les facteurs de risque de la perforation radiculaire, on trouve les canaux courbes, la situation de la dent à traiter, l’anatomie de la dent et l’expérience du praticien. Le pronostic de la dent dépend du site, de la taille de la perforation et du temps écoulé depuis la création de la perforation. Les tissus parodontaux ont tendance à être plus sérieusement atteints quand la perforation reste ouverte à la cavité buccale et quand le manque d’étanchéité des matériaux de restauration empêche la formation d’un joint adéquat. La prévalence des perforations radiculaires et les modifications pathologiques associées dans les tissus parodontaux environnants ont été évaluées en analysant des études sur l’état périapical et les dossiers médicaux de patients traités dans un centre hospitalo-universitaire.
Les données ont été collectées sur un total de 56 175 dents sur 2 002 patients. Chacun des patients a subi un examen complet de l’état parodontal et ses antécédents médicaux ont été évalués. L’âge du patient, le sexe, le nombre de dents et le nombre de dents traitées endodontiquement (identifiées radiographiquement) ont été relevés (tableau 1).
5 048 canaux-dents ont été analysés. Sur 101 patients, 116 dents présentaient une perforation (2,3 % des dents traitées endodontiquement). La moyenne d’âge des patients ayant une perforation était plus élevée que pour les patients n’ayant pas de perforation. Aucune différence de sexe n’a été trouvée entre patients avec ou sans perforation. Les patients qui avaient une perforation avaient un nombre moyen de dents traitées endodontiquement significativement plus élevé. 81 patients présentaient des modifications pathologiques associées dans les tissus parodontaux environnants (tableau 2). Des modifications pathologiques associées étaient plus fréquemment retrouvées pour les perforations crestales que pour les perforations apicales ou coronaires. De même, la prévalence des modifications pathologiques associées était plus élevée quand la perforation était large. Les perforations crestales larges étaient significativement plus souvent associées à des modifications pathologiques des tissus parodontaux environnants ; pour les petites perforations, leur localisation n’avait aucune influence sur l’apparition ou non de modifications pathologiques associées. Les 37 dents avec de larges perforations crestales présentaient toutes des modifications pathologiques dans les tissus adjacents. De plus, les molaires mandibulaires présentaient significativement plus de perforations que les autres types de dents (tableau 3). Les molaires mandibulaires comptaient pour 23,7 % des dents traitées endodontiquement mais pour 54,31 % des dents perforées.
Pendant l’instrumentation des canaux radiculaires ou la préparation des logements de tenon, une perforation radiculaire iatrogénique peut survenir. Ces perforations sont plus susceptibles d’apparaître chez les personnes âgées et sur les molaires mandibulaires. Quand il existe une perforation crestale large, des modifications pathologiques dans les tissus parodontaux environnants sont susceptibles d’apparaître.
Les perforations compliquent le traitement endodontique. Une planification judicieuse du traitement, l’utilisation d’aides opératoires optiques grossissantes, de localisateurs d’apex et une préparation canalaire à l’aide d’instruments flexibles en nickel-titane sont autant de mesures préventives des perforations. Une irrigation abondante et l’utilisation de lubrifiants sont aussi des facteurs clés de la prévention de la perforation. Si une perforation devait tout de même apparaître, le but est de prévenir les lésions parodontales graves par un diagnostic rapide. Une bonne connaissance de la prévalence et des facteurs de risque de la perforation radiculaire iatrogène ne peut qu’être bénéfique aux praticiens.