Gradia Core (GC)
NOUVEAUX PRODUITS
J’AI ESSAYÉ
Un pistolet inhabituel pour ce composite préprothétique, qui adhère à la dent grâce à un système automordançant : original et performant.
Le Gradia Core est un composite de reconstitution préprothétique. Comme tous ses homologues, il est fluide, à prise duale et conditionné dans une seringue à deux compartiments. Les similitudes s’arrêtent là. Car il s’en distingue sur deux points. Le premier qui saute aux yeux, c’est la taille de la cartouche : pas 5 ni 25 ou 50 mais 10 ml. Très peu de produits sont disponibles sous ce format. Pour nous dispenser d’une pression inconfortable sur le piston de la seringue, le fabricant nous propose un joli petit pistolet, assurant mélange et extrusion. Celui-ci permet, grâce aux embouts équipés d’une fine canule intrabuccale, de déposer le produit sans trop d’effort au fond des cavités, mais également des logements de tenon. Car, on le sait aujourd’hui, mieux vaut utiliser un tenon fibré plus étroit que le canal et le noyer dans la masse de composite qui réalisera un ensemble parfaitement résistant en cohésion intime avec les structures dentaires résiduelles.
L’adhésion des composites de ce type est généralement confiée à des systèmes à prise duale, le plus souvent après mordançage. Ici, et c’est là l’autre différence par rapport à la concurrence, le fabricant nous propose un adhésif spécialement conçu pour son produit, un automordançant en deux composants qu’il faut mélanger extemporanément. On badigeonne toutes les surfaces, y compris bien sûr le logement du tenon canalaire, et on laisse agir 30 secondes. Une fois le solvant évaporé, il convient d’appliquer la lumière d’une lampe à polymériser durant quelques secondes. Une exposition dirigée vers le logement du tenon est indispensable pour amorcer la prise. Le composite est ensuite introduit dans le canal, le tenon mis en place et le reste de l’obturation monté progressivement. Ce protocole est un peu différent de celui employé pour les autres systèmes. L’utilisation d’un seul produit de type SAM est plus rapide que l’application d’un adhésif de type M&R. Pas de rinçage, donc moins de risque de recontamination du site par la salive ou le sang. En revanche, on peut, comme toujours, s’interroger sur la qualité de l’adhésion, même si ce collage ne concerne pratiquement que de la dentine. Le matériau, blanc clair – c’est une teinte « universal » que j’ai essayée – est légèrement translucide. Bien que sa teinte soit très différente de celle des dents, il se distingue moins des structures à fraiser que les composites d’opacité plus marquée. En revanche, s’il apparaît relativement liquide au moment de l’extrusion – sans doute favorisée par la pression élevée due au pistolet –, il s’avère parfait sous la fraise, quasiment aussi dur que la dent. Un matériau sans histoire donc, avec des spécificités et un mode d’emploi un peu particuliers, dont un pistolet supplémentaire qui encombrera un peu plus nos armoires. Espérer que la lumière pénètre suffisamment dans le logement du tenon relève de la gageure mais, qui sait, une poignée de photons suffisent peut-être à amorcer la polymérisation et à déclencher une réaction en chaîne. Mais cela, seul le laboratoire peut le dire, car, sur plan clinique, c’est évidemment RAS !
+
• Bonne dureté finale
• Extrusion confortable
• Système adhésif sans rinçage
–
• Encore un pistolet supplémentaire !
• Valeur et qualité de l’adhésion à la dentine ?
PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ
• 258 € le kit intro d’une cartouche de 10 ml, flacons d’adhésif A + B, 20 embouts mélangeurs + intrabuccaux + 1 pistolet