Mise en place par la réforme de la formation initiale en 1994, la sixième année des études dentaires prépare de mieux en mieux les étudiants à entrer dans la vie professionnelle.
Si le schéma d’enseignement de la première année du troisième cycle (T1) est libre, laissant aux facultés une grande souplesse dans le choix des programmes de cours et la durée des stages, il fait aujourd’hui partout une place déterminante à la préparation à l’exercice professionnel. À l’issue de cette sixième année, le futur chirurgien-dentiste ne doit pas seulement soutenir sa thèse mais il doit aussi être capable d’exercer sa profession de manière autonome.
D’après Christine Romagna (MCU-PH, UFR d’odontologie de Lyon 1/CHU de Dijon), on cherche surtout, au cours de cette année de T1, à « diminuer les appréhensions croissantes des jeunes praticiens à s’installer dans un exercice isolé » en travaillant sur la qualité de la relation praticienpatient et l’approche globale des patients, ainsi qu’en élaborant des plans de traitement pluridisciplinaires qui aident les étudiants à rassembler les connaissances acquises dans les différentes disciplines.
À la faculté de Bordeaux, après la formation à la radio protection des patients, l’AFGSU (attestation de formation aux gestes et soins d’urgence) de niveau 2 est maintenant délivrée aussi en fin de T1, « ce qui favorise un meilleur ancrage des connaissances et permet aux futurs confrères de conserver le bénéfice de l’attestation pendant 4 ans ». Et Yves Delbos (directeur adjoint de l’UFR d’odontologie de Bordeaux) ajoute : « Nous réfléchissons actuellement à la mise en place d’une formation au MEOPA pour tous car nous sommes soucieux d’éviter le morcellement du diplôme et souhaitons ouvrir tous les horizons possibles pour nos futurs confrères afin qu’ils puissent véritablement choisir leur mode d’exercice. »
Partout, on se félicite du succès du stage actif d’initiation à la vie professionnelle qui, outre son intérêt pratique, permet à l’étudiant de comprendre le fonctionnement et l’organisation d’un cabinet dentaire libéral, de découvrir les responsabilités du chirurgien-dentiste en tant qu’acteur de santé et futur gestionnaire de cabinet, mais aussi en tant que membre d’une communauté médicale respectueux de l’éthique et de la déontologie.
Philippe Rocher, chargé d’enseignement aux T1 de la faculté de chirurgie dentaire de Lille, a mis au point, pour la rentrée 2011, un programme de 74 heures de cours entièrement consacré à la réussite de l’installation des futurs praticiens dans leur cabinet. Partant du constat que plus de 90 % des étudiants en chirurgie dentaire deviennent des praticiens libéraux, l’idée est de les former aux tâches qu’ils devront assurer en dehors du champ médical. De l’inscription à l’Ordre au recrutement de salariés en passant par le choix du local professionnel, tous les points clés, tant pratiques que réglementaires (respect des Codes du travail, de la santé publique et de la Sécurité sociale), sont abordés. S’appuyant sur des études de cas et des exemples simples, le programme vise autant à « dédiaboliser » l’exercice libéral qu’à préparer le plus concrètement possible les étudiants à leur futur rôle de chef d’entreprise.