Hydrophile, mais pas trop

Sorti il y a déjà quelques années, l’EXA’lence n’avait guère fait parler de lui jusqu’au dernier IDS où, semble-t-il, c’est une version opti­misée et réellement améliorée qui a été présentée. Son ambition affirmée : concurrencer les polyéthers qui, même si leur utilisation n’est pas aussi universelle que celle des silicones, restent les élastomères à empreinte les plus hydrophiles du marché. GC nous propose ici un matériau hybride, mélange de silicone et de polyéther. Le vinyl polyether silicone (VPES) posséderait les avantages des deux produits, sans en avoir les inconvénients. L’EXA’lence existe en cartouches pour malaxeur automatique en haute ou moyenne viscosité, en version putty pâte-pâte à mélanger à la main et light et ultralight en cartouches de 50 ml pour pistolet mélangeur. Je me suis contenté, ici, de tester le monophase et l’ultralight, qui correspondent à ma manière de faire habituelle, toujours pour des empreintes en un temps et double mélange.

Le monophase pour malaxeur est violet foncé, allez savoir pourquoi. Sa consistance est voisine de celle d’un polyéther, mais il est moins collant. En revanche, il coule beaucoup plus. Une propriété totalement indétectable lorsqu’on ne prend que des empreintes complètes, mais un peu gênante avec les porte-empreintes pour enregistrement sectoriel en mordu : la pâte s’échappe très vite de la partie inférieure du dispositif, il ne faut pas traîner pour le mettre en bouche. Un avantage tout de même : l’EXA’lence est délicatement parfumé à la menthe, ce qui est très agréable. Aucune difficulté pour déposer le produit à la seringue, chargée à même le malaxeur automatique, comme on le fait avec n’importe quel monophase.

Le temps de prise n’est pas trop long, on peut démouler au bout de 3 minutes, 4 pour plus de sécurité. Décrochage ultrarapide, pas comme les polyéthers qui exercent un effet de ventouse sur les dents et les muqueuses et s’agrippent à la peau. Inspection de l’empreinte… Certes, on voit bien que le produit est hydrophile : il s’est spontanément glissé au-delà du sulcus, même en l’absence de cordonnet rétracteur. Mais, curieusement, il a laissé à chaque fois des manques, des zones non enregistrées, malgré sa grande fluidité et l’application méticuleuse de l’embout de la seringue au contact des préparations pour éviter les bulles d’air. Après quelques tentatives infructueuses, j’ai abandonné l’idée de me servir de ce seul monophase et décidé l’association avec l’ultralight en cartouche. Ce dernier, jaune pâle, tranche parfaitement avec le violet du monophase. Avec lui, les résultats se sont révélés enfin parfaits, sans aucun défaut. Ouf ! Étant très attaché aux matériaux de moyenne viscosité utilisés en un temps, je reste légèrement déçu d’avoir été obligé de ressortir mon pistolet mélangeur, bien moins commode que la petite seringue réutilisable chargée à même l’embout du malaxeur. Eu égard à ses excellentes performances finales, l’EXA’lence séduira sans aucun doute les adeptes des silicones classiques, mais pas nécessairement ceux, purs et durs, des polyéthers monophase.