QU’EN DITES-VOUS ?
Après plusieurs années de vie professionnelle, pensez-vous que la fac ait toujours un rôle à jouer dans votre exercice ? Avez-vous gardé des liens ? Ceux-ci peuvent être variés, comme en témoignent les réponses.
Je fais partie des praticiens qui ne se sont pas éloignés de plus de 150 km de leur fac ! Je retourne sur les bancs pour suivre des formations. Mais cela dépend du sujet ou du type d’enseignement que je recherche. Par exemple, si je souhaite obtenir un titre officiel, je vais suivre une formation à la fac. Si je cherche une formation très clinique, je ne m’orienterais pas forcément vers l’université.
Je n’ai conservé aucun lien avec la fac. Les formations que je choisis sont organisées par mon syndicat. D’ailleurs, celles organisées par ma fac sont toujours proposées à la rentrée, une période qui ne me convient pas. De toute façon je ne suis pas très incité à y aller car je n’ai pas forcément un bon souvenir de l’attitude des enseignants envers les étudiants. Finalement, les seuls liens que je garde de mon passage à la fac, ce sont les quelques étudiants de ma promo qui se donnent rendez-vous une fois par an au congrès de l’ADF !
Après mes études, j’ai été attaché d’enseignement pendant plusieurs années et j’ai gardé beaucoup de liens et des amis dans différentes facs. Aujourd’hui, je n’enseigne plus par manque de temps et parce que je préfère m’occuper d’organiser des formations. Et pour les formations continues de l’association dont je m’occupe, je puise des conférenciers dans différentes facs.
J’ai été attaché hospitalier pendant 20 ans. Aujourd’hui, je conserve surtout des liens amicaux avec des enseignants et d’anciens élèves. Quand j’ai besoin d’un renseignement, la fac reste toujours la référence vers laquelle je me tourne et je sais que je trouverai assez facilement un correspondant pour me répondre au téléphone. Ces contacts facilitent mon activité mais restent très informels. D’ailleurs, je ne suis pas retourné dans les locaux de la fac depuis très longtemps. Pour me former, je me tourne plutôt vers les enseignements de sociétés scientifiques.
Je trouve important que les chirurgiens-dentistes conservent un lien fort avec leur fac. À Strasbourg, nous formons chaque année une centaine de praticiens dans le cadre de la formation continue. Nous voulons aussi que les praticiens prennent conscience de nos conditions de travail exceptionnelles et nous confient leurs patients pour des interventions particulières. Un autre souhait : que les praticiens comprennent qu’ils peuvent soutenir leur fac via des dons déductibles fiscalement. Nous avons besoin de partenariats avec les industriels mais aussi avec les professionnels. Or ce type de partenariat est assez peu développé dans le domaine médical, contrairement à ce qui existe chez les ingénieurs.