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Pouvoir diagnostiquer des maladies graves sans avoir à réaliser des analyses de laboratoire coûteuses et sans inconfort pour le patient est extrêmement appréciable, mais ce n’est que rarement possible actuellement. L’approche clinique diagnostique idéale se ferait grâce à des marqueurs protéiques et génétiques spécifiques de la maladie, à un recueil simple et peu coûteux de prélèvement sans inconfort pour le patient, un plateau de diagnostic précis,...
Pouvoir diagnostiquer des maladies graves sans avoir à réaliser des analyses de laboratoire coûteuses et sans inconfort pour le patient est extrêmement appréciable, mais ce n’est que rarement possible actuellement. L’approche clinique diagnostique idéale se ferait grâce à des marqueurs protéiques et génétiques spécifiques de la maladie, à un recueil simple et peu coûteux de prélèvement sans inconfort pour le patient, un plateau de diagnostic précis, portable et facile à utiliser. La salive est facilement recueillie, et ce de façon non invasive. L’identification de biomarqueurs dans la salive et l’élaboration de méthodes de diagnostic sont en cours, faisant de cette voie une approche clinique diagnostique idéale et pleine de promesses.
Les fluides oraux reflètent l’état du corps et leur examen peut permettre de suivre l’évolution de la santé ou de la maladie. Les taux tissulaires de substances naturelles ou introduites dans le corps pour des raisons thérapeutiques ou récréatives, l’état émotionnel, hormonal, immunologique et neurobiologique ainsi que les influences nutritionnelles et métaboliques peuvent être exprimés dans la salive. Auparavant, on jugeait les quantités d’analytes dans la salive trop faibles pour révéler une information, mais ce problème a été surmonté tant et si bien que presque tout ce qui peut être mesuré dans le sang peut l’être aussi dans la salive. De plus, les méthodes pour recueillir la salive sont peu coûteuses, non invasives et simples à réaliser. Cliniquement, la salive peut être collectée, conservée et transportée à faible coût en quantité suffisante pour des analyses. Les patients ne souffrent ni d’inconfort ni d’anxiété lors des prélèvements. Les échantillons salivaires peuvent être recueillis au fil du temps pour le cas des études longitudinales. Les professionnels de santé ont moins de risque d’exposition au VIH ou au virus de l’hépatite qu’avec les échantillons de sang. De plus, la salive ne coagule pas, elle peut donc être plus aisément manipulée que le sang.
La banalisation des diagnostics salivaires a été entravée par des problèmes technologiques mais ceux-ci sont en passe d’être rapidement surmontés. De faibles quantités de salive pourront bientôt être analysées pour détecter une information cruciale pour le patient dans divers lieux : cliniques, hôpitaux et même à domicile. Des progrès ont été faits dans la miniaturisation, le haut débit, le contrôle du coût, la portabilité et la détermination rapide de divers marqueurs salivaires de maladies.
Des systèmes microélectromécaniques ont été mis au point pour les tests salivaires diagnostiques. Ils intègrent des éléments mécaniques, des capteurs, des actionneurs et des éléments électroniques sur un substrat silicone basique. Ils requièrent de petits échantillons, de petits volumes de réactifs et utilisent des méthodes de détection intégrées pour réaliser les analyses. Actuellement, ces technologies sont disponibles pour analyser l’ADN, les ARNm, les protéines, les électrolytes, les petites molécules de la salive et donnent un profil global d’états spécifiques de maladies comme c’est le cas pour les maladies cardio-vasculaires.
Le protéome salivaire humain est étudié comme une ressource permettant de déterminer les pathologies et d’évaluer les effets des thérapies médicamenteuses sur la structure, la composition et la sécrétion des composants salivaires. Le but est de compiler les méthodes informatiques pour obtenir une base de données sur la séquence protéinique stable, compréhensible, classifiée et précisément annotée. Une liste des 1 166 protéines salivaires a récemment été publiée. Le protéome salivaire humain donne une « table périodique » des composants sécréteurs parotidiques, submandibulaires et sublinguaux du système salivaire. Une comparaison systématique et compréhensible de la salive et des protéomes plasmatiques est à l’étude et un panel de biomarqueurs salivaires protéiniques hautement discriminants dans la détection des cancers oraux, ayant une sensibilité et une spécificité de 89 %, a déjà été identifié. De plus, l’école dentaire de l’université de Californie Los Angeles (UCLA) est en train de mettre au point une plateforme utilisant la nanotechnologie et la microtechnologie pour détecter des biomarqueurs protéiniques salivaires et génomiques par des applications délocalisées auprès du patient pour des maladies à haut impact humain.
Le diagnostic par la salive est considéré comme la méthode clinique non invasive la plus prometteuse dans le suivi de l’état de santé, du déclenchement de la maladie, de sa progression et dans les résultats des traitements. Cependant, de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour en faire un système viable. L’identification des biomarqueurs salivaires liés à une maladie obtenue avec les technologies actuelles, la validation de tests salivaires délocalisés auprès du patient et un matériel portatif aux capacités multiples sont nécessaires. Même avec ces défis, les possibilités offertes par le diagnostic salivaire sont vastes.
La salive est facilement disponible, facilement prélevée et reflète bien l’état de santé du corps humain. La capacité d’analyser les composants salivaires pour suivre l’état de santé et de maladie offre pléthore d’avantages sur les traditionnels tests sanguins. L’identification de biomarqueurs appropriés et la validation des diverses méthodes de tests feront du diagnostic salivaire un important outil pour tous les praticiens de santé.