Clinic n° 08 du 01/09/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

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Contexte

Les petites et moyennes cavités de classe II sont fréquemment restaurées par des composites directs mais peu de chirurgiensdentistes ont totalement abandonné l’amalgame. Cependant, les chirurgiens-dentistes se plaignent de ces restaurations composites, notamment parce que les honoraires ne sont pas à la hauteur du temps passé à les réaliser, que l’obtention d’un point de contact serré est difficile et que les sensibilités postopératoires sont difficiles à...


Contexte

Les petites et moyennes cavités de classe II sont fréquemment restaurées par des composites directs mais peu de chirurgiensdentistes ont totalement abandonné l’amalgame. Cependant, les chirurgiens-dentistes se plaignent de ces restaurations composites, notamment parce que les honoraires ne sont pas à la hauteur du temps passé à les réaliser, que l’obtention d’un point de contact serré est difficile et que les sensibilités postopératoires sont difficiles à éviter. Des suggestions pour réaliser des restaurations composites aux résultats plus prévisibles et plus rentables ont été faites.

Les assistantes dentaires

Les assistantes dentaires doivent être bien formées, bien éduquées et bien motivées pour assister le chirurgien-dentiste dans la réalisation des restaurations composites de classe II. Tous les détails de la procédure doivent être maîtrisés, ce qui inclut les instruments et les matériaux qui seront utilisés, le type de composite indiqué et ce que le patient est en droit d’espérer après le traitement. Il est important que l’assistante prépare le matériel nécessaire avant l’arrivée du patient, la nature répétitive de la procédure lui permettant de prévoir et d’anticiper les différentes étapes de l’acte.

Pour former l’assistante correctement, les chirurgiens-dentistes devraient mettre en place des sessions de formation approfondie au cabinet, en y incluant les détails de la technique mais aussi les raisons de son choix, les matériaux et matériels nécessaires. L’assistante dentaire est la première personne qui doit permettre de faire de ce traitement à faible rentabilité un acte routinier banal. Si de multiples dents nécessitent des restaurations, réaliser plusieurs restaurations composites lors d’un même rendez-vous est plus avantageux financièrement que de les réaliser en plusieurs séances.

Sélection des cas

Les restaurations composites directes ne devraient pas être réalisées pour des cavités larges de plus d’un tiers de la distance intercuspidienne. Le temps nécessaire pour réaliser les composites de plus grande taille est considérable, entre 30 et 45 minutes. Les honoraires perçus ne compensent pas le temps et l’effort consacrés par le chirurgien-dentiste à ces restaurations.

De plus, les restaurations larges de classe II ont une durée de vie limitée, sont associées à davantage de sensibilités postopératoires et se fracturent plus souvent que celles de plus petite taille. Il est plus sage de limiter leur utilisation à des cavités de taille inférieure au tiers de l’isthme occlusal. Pour le cas des cavités plus larges, la réalisation de restaurations indirectes par onlays composites ou céramiques en passant par le laboratoire de prothèses ou par une fabrication au cabinet est préférable. Les honoraires pour les restaurations plus larges doivent aussi être plus élevés. Les patients ne pouvant se permettre ces restaurations indirectes doivent être informés que le composite direct a une durée de vie limitée.

Prévenir l’hypersensibilité

La sensibilité postopératoire persistante qui accompagne souvent les restaurations composites peut nécessiter un traitement endodontique. Cependant, l’utilisation adéquate des fonds de cavité et des agents adhésifs peut presque éliminer le problème. Les sensibilités peuvent être prévenues par la prévention de la contamination (utilisation de la digue ou de toute autre technique d’isolation), l’utilisation de systèmes adhésifs automordançants, de flow en fond de qualité, de ciments au verre ionomère (CVI), de composite fluide et celle, précise, des systèmes adhésifs avec mordançage-rinçage.

Pour compenser une éventuelle adhésion inférieure à l’émail des systèmes automordançants, le chirurgien-dentiste peut mordancer le bord amélaire des cavités avant l’application de l’adhésif. Le gel doit être complètement éliminé et la dentine ne doit pas être mordancée.

Les désensibiliseurs sont appliqués après le mordançage afin que le glutaraldéhyde ne soit pas éliminé au rinçage.

Pour les CVI, une couche de 0,5 mm est placée sur les parties dentinaires les plus profondes avant de mettre le système adhésif. De même, un composite fluide peut aussi être utilisé après application de glutaraldéhyde/ hydroxyéthylméthacrylate (glutaraldéhyde/HEMA) et de l’agent adhésif automordançant. S’ensuit le placement du composite. Les bords amélaires peuvent aussi être mordancés.

Alors, si un système adhésif avec mordançage-rinçage est indiqué, chaque étape doit être parfaitement conduite pour assurer la pénétration de l’agent adhésif dans les tubules dentinaires ouverts par le mordançage. Pour les parties dentinaires les plus profondes, certains chirurgiens-dentistes ajoutent un fond de cavité au CVI avant l’application du système adhésif avec mordançage-rinçage.

Réussir des points de contact serrés

Les nouvelles matrices pour composites permettent au chirurgien-dentiste de réaliser relativement facilement des surfaces de contact excellentes avec des composites de classe II. De plus, après serrage, ces matrices, montées sur un Tofflemire, augmentent la surface au contact de la dent adjacente plutôt que d’ouvrir la zone de contact. C’est une façon peu coûteuse de réussir de bons points de contact.

APPLICATION CLINIQUE

Réaliser de bons soins tout en retirant des honoraires corrects permet au cabinet de survivre. Après les suggestions présentées ici, les chirurgiens-dentistes devraient être capables de réaliser des restaurations composites de classe II de haute qualité, rapidement, simplement, tout en restant rentables.