Clinic n° 08 du 01/09/2011

 

POSTUROLOGIE

ERGONOMIE

Xavier LANCTUIT  

Vous devez concevoir l’ergonomie de votre cabinet dentaire afin de préserver votre santé et celle de votre équipe. Tous les postes de travail doivent être adaptés pour éviter les contraintes rachidiennes et articulaires.

La posturologie est l’étude de la posture, de ses anomalies et des possibilités de correction de ces anomalies. Sa finalité, c’est une statique et une dynamique posturales, globales et parcellaires les meilleures possibles, c’est-à-dire les plus harmonieuses, les plus équilibrées, les plus économiques, les moins traumatisantes(1).

Nous respecterons les points listés ci-après.

Une position de travail favorable : le choix du fauteuil.

Le Bambach saddle seat, à droite peut être équipé d’un dossier ; le Sun Design, lui, présente un dossier qui s’incline en fonction de l’angle que l’on donne à l’assise. Le siège Balans est équipé d’appuis à genoux.

Ces fauteuils permettent a) le respect de la distance œil-bouche = à 30 cm, b) l’angle cuisse-tronc > à 100°, c) l’inclinaison de la tête " à 30°.

Placer les genoux sous le dossier du fauteuil.

Le praticien sera alors placé au-dessus du champ opératoire.

Définir avec précision son environnement(2).

La hauteur du lave-mains, des meubles et des plans de travail doit tenir compte de la morphologie des intervenants. Il faut supprimer les positions cyphotiques dorsales.

Prendre la posture de moindre contrainte, c’est-à-dire celle où la contrainte articulaire est la plus faible :

• contrainte vertébrale (cervicale, dorsale, lombaire) ;

• contrainte scapulaire et scapulo-humérale ;

• contrainte articulaire (coude, poignet, doigts).

On peut classer les mouvements en 5 groupes allant des moins contraignants (classe 1) aux plus éprouvants qui sont à proscrire (classes 4 et 5) :

• classe 1 : doigts ;

• classe 2 : classe 1 + poignet ;

• classe 3 : classe 2 + coude ;

• classe 4 : classe 3 + épaule ;

• classe 5 : classe 4 + rotation de la colonne.

Le travail à quatre mains, qui représente un grand confort pour le praticien et pour le patient, permet d’éviter les inconvénients des mouvements néfastes.

Les positions horaires à 9 heures ou à midi constituent une alternative possible.

La position horaire de travail doit être choisie rationnellement en fonction de la dent à traiter : en vision soit directe, soit indirecte avec miroir.

Placer la tête du patient en rotation plutôt qu’imposer à notre nuque des efforts de rotation qui seront maintenus des heures durant.

Il faut limiter les déplacements inutiles et bien penser la circulation des personnes et des dispositifs médicaux.

La pratique d’une activité physique régulière constitue un élément de bien-être et de prévention réduisant les douleurs vertébrales.

L’idéal serait que tous les équipements soient adaptés à nos besoins. Le praticien ne devrait pas avoir à s’adapter aux contraintes iatrogènes des équipements mal conçus.

Un équipement ergonomique mal utilisé générera des troubles posturaux !

(1) Willem G. Manuel de posturologie. Paris, Frison Roche, 2004.

(2) Ginisty J. Lanctuit X., Le bonheur d’être dentiste. Inf Dent 2008 ; 38.