Clinic n° 08 du 01/09/2011

 

GESTION

INTERNET

Philippe de JAEGHER  

Marginale il y a quelques années, l’informatique dans le nuage prend chaque jour plus d’importance avec la multiplication des ordinateurs portables et des téléphones mobiles connectés à l’Internet.

L’aspect vaporeux de l’image utilisée relève bien de la publicité. Il s’agit en effet de déporter sur des ordinateurs distants, mais bien réels, des traitements ou des données traditionnellement localisés sur la machine d’un utilisateur. L’interconnexion des différents éléments, qui nécessite une excellente circulation de l’information, est devenue viable avec l’arrivée de l’Internet à haut débit (1).

Un nouvel espace de concurrence pour les géants de l’informatique

Largement utilisée par les entreprises, qui peuvent ainsi diminuer le coût de maintenance de leurs réseaux, l’informatique dans le nuage est également accessible aux particuliers. Plusieurs sociétés proposent d’héberger gratuitement photos ou vidéos, comme Flickr ou YouTube, ou différents fichiers comme Google Docs (2). Le modèle de financement par la publicité s’est révélé rentable pour nombre de ces initiatives. De son côté, Apple proposait dès 2003 « iDisk », un service payant qui permettait la sauvegarde automatique, sur un disque virtuel, de tout fichier situé sur l’ordinateur de l’utilisateur. Copiée, cette offre sera critiquée par la suite pour son coût et sa lenteur, face à des concurrents comme Dropbox, qui proposait une offre de 2 Go gratuite (3). Apple, qui a conquis une place de meneur dans le domaine de la téléphonie mobile évoluée, voyait sa position menacée par la croissance d’Android, le système d’exploitation de Google. La riposte est venue le 6 juin dernier. Lors de la grande réunion annuelle des programmeurs d’Apple à San Francisco, Steve Jobs présentait le futur service iCloud (4). La synchronisation automatique des contenus entre ordinateurs, téléphones ou tablettes, jusqu’à présent limitée à l’agenda, au courrier électronique, aux contacts et aux photos, sera étendue aux applications, aux documents, aux livres électroniques et à la musique. Le service proposé sera gratuit pour un espace de 5 Go.

L’informatique dans le nuage et le cabinet dentaire

Quelle est la place de l’informatique dématérialisée dans les cabinets dentaires ? Malgré l’échec de Dental-on-Line, qui faisait figure de pionnier dans ce domaine, elle est de plus en plus présente. Cela a commencé avec la télétransmission des feuilles de soins et se poursuit avec les solutions de sauvegarde automatique des données proposées par la plupart des logiciels. Le coût raisonnable de ces offres (16 € par mois chez Macdent pour les données, 32 € avec l’imagerie) devrait dissuader les praticiens d’utiliser des offres gratuites et d’envoyer leurs données sur des serveurs situés dans des pays qui n’appliquent pas les règles en vigueur dans l’Union européenne. L’hébergement des données de santé nécessite l’obtention d’un agrément spécifique du ministre de la Santé et chaque transfert doit faire l’objet de clauses contractuelles. Il suffit de visiter le site de la CNIL pour constater que dans le cloud computing, la responsabilité du praticien n’est pas virtuelle (5).

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