Dur au cœur tendre

C’était la grande nouveauté de l’hiver dernier. Après avoir lancé son nouveau composite universel Gænial en remplacement du Gradia direct, GC affiche de nouvelles ambitions avec des matériaux de consistance intermédiaire, les Gænial Flow et Universal Flow aux propriétés inédites. Résistance à la flexion supérieure à celle de tous les composites fluides leaders du marché, meilleure résistance à l’usure et radio-opacité élevée sont les atouts de ces nouveaux produits. Rien n’est dit en revanche sur la rétraction de prise : le mode d’emploi ne recommande pas de placer des couches de plus de 2 mm, surtout avec les teintes opaques. Le Gænial Flow se distingue nettement de la concurrence d’abord par le conditionnement. Pas de miniseringue mais une grosse, toute ronde, de 3,8 g soit 2 ml, sur laquelle on visse une longue et fine canule noire précoudée en plastique. Sa prise en main est quand même un peu moins pratique et impose systématiquement la position classique, le pouce sur le piston et la garde bien tenue par l’index et le majeur. Joli, mais pas d’une précision exemplaire. Heureusement que le produit, lui, a une consistance qui rattrape tout. Si le Gænial Flow est assez classique, l’Universal Flow, légèrement plus dense, est plus intéressant car ses indications sont bien plus larges. Le fabricant n’hésite pas à le préconiser pour tous les types de cavités antérieures mais aussi sur molaires de classe I ou II pourvu qu’elles ne soient pas trop étendues. Sa consistance est celle du miel liquide. Il faut bien accompagner son application en laissant toujours l’extrémité de l’embout dans la cavité pour éviter les bulles d’air. La quantité de teintes disponibles permet, pour qui le souhaite, de réaliser de vraies restaurations invisibles. De fait, le rendu esthétique est excellent et l’on se prend à apprécier ces produits, même pour les obturations cervicales où les composites fluides habituels sont souvent un peu trop coulants et translucides. Comme toujours avec les nouveaux matériaux, la prudence s’impose : même si, sur les stands, les exposants vous persuadent de les utiliser pratiquement à la place des composites de haute viscosité habituels, seuls l’avenir et des études plus poussées pourront ou non confirmer ces affirmations.