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L’ESSENTIEL
Est-il préférable de réaliser le traitement parodontal complexe d’une dent ou de l’extraire et de placer un implant ? D’après la littérature, les complications sont très fréquentes en implantologie et le patient trouve plus avantageux de tenter de préserver sa denture. L’article présent analyse les résultats sur une période d’au moins 10 ans de traitements parodontaux régénérateurs de dents monoradiculées, saines et intactes et propose des critères efficaces et...
Est-il préférable de réaliser le traitement parodontal complexe d’une dent ou de l’extraire et de placer un implant ? D’après la littérature, les complications sont très fréquentes en implantologie et le patient trouve plus avantageux de tenter de préserver sa denture. L’article présent analyse les résultats sur une période d’au moins 10 ans de traitements parodontaux régénérateurs de dents monoradiculées, saines et intactes et propose des critères efficaces et simples de prise de décision pour la conservation d’une dent ou pour la mise en place d’un implant.
L’étude porte sur 19 adultes présentant des défauts parodontaux infraosseux profonds d’au moins 7 mm. Les défauts peuvent avoir détruit une, deux, trois ou quatre parois des alvéoles. Les dents sont stables et vitales malgré une perte importante d’attache. Des mesures des tissus mous sont prises avec une sonde au départ de l’étude, à un an puis à des intervalles variant de 1 an à 28 ans. Les mesures des tissus durs sont réalisées dans 14 défauts, après une réentrée. La mobilité dentaire est également enregistrée comme paramètre fondamental de décision. Les interventions consistent en des lambeaux vestibulaires pour permettre un débridement complet de la surface radiculaire, une application de tétracycline et un rinçage au sérum. Différents protocoles régénérateurs sont ensuite mis en œuvre.
Les mesures cliniques postpératoires à un an et plus montrent le succès des traitements même dans les défauts les plus avancés comme une perte d’os vestibulaire. L’analyse de cette série de cas démontre qu’un traitement régénérateur peut transformer une dent condamnée en une dent saine avec un taux de survie à long terme élevé. Si, malgré un parodonte atteint, la dent est stable, vitale et intacte, le pronostic est bon. Si les lésions parodontales sont bien traitées, le patient peut garder sa dent toute la vie et l’extraire pour la remplacer par un implant serait un acte non éthique. Le pronostic peut être bon si la dent est encore enveloppée par les parois osseuses résiduelles. Un troisième critère fondamental de succès consiste en la décontamination de la surface radiculaire. Ces 3 critères sont les mêmes que ceux exigés par une implantation immédiate et un implant ne doit donc pas se substituer à une dent naturelle si le potentiel de réparation et le traitement chirurgical du site sont les mêmes pour les 2 protocoles.
Faut-il conserver les dents naturelles nécessitant un traitement parodontal complexe ou les extraire et mettre en place des implants ? C’est le dilemme auquel est confronté régulièrement tout praticien soucieux de respecter l’éthique. Dans cet article, 3 critères diagnostiques parodontaux ont été envisagés pour répondre à cette question et orienter le praticien vers un traitement respectant l’éthique. L’option implantaire est séduisante pour le praticien car, si l’os est en quantité suffisante, elle semble plus facile et plus rapide à mettre en œuvre, elle nécessite moins de connaissances pour anticiper le pronostic, elle est plus rentable qu’un traitement parodontal complexe et semble avoir un meilleur pronostic que celui-ci. En raison de cette plus grande facilité, trop de dents sont extraites de nos jours. Il faut pourtant garder à l’esprit que, si les taux de succès en implantologie sont mesurables, les risques de complications sont très élevés après 7 à 8 ans, comme le montre la littérature. Il faut aussi considérer que si le patient est bien informé des avantages et inconvénients des différentes options thérapeutiques avant le début du traitement, il préfèrera généralement conserver ses dents plutôt que de recevoir des implants.