Clinic n° 07 du 01/07/2011

 

IDS 2011

INTRODUCTION

Le XXIe siècle sera-t-il spirituel ? Qui sait ? En tout cas, il est d’ores et déjà numérique. Bien des progrès ont été accomplis depuis Röntgen, Niepce et les frères Lumière.

Imagerie 3 D

Il y a 4 ans, les cone beam faisaient leur première apparition. Désormais, des dizaines de sociétés présentent leur propre équipement. Les deux majors allemandes bien sûr, KaVo et Sirona (45), nous montrent des écrans somptueux avec images en 3D. Alors que le Coréen Vatech propose une série d’appareils spécifiques destinés soit aux chirurgiens maxillo-faciaux, soit aux orthodontistes, soit aux implantologistes soit aux endodontistes, la tendance est aux systèmes polyvalents, dont les fonctionnalités conviennent aux représentants de toutes ces disciplines à la fois. Chez Kodak, autrement dit Carestream, le CS 9300 (46) offre quatre niveaux de précision et de volume selon l’usage recherché. Chez Planmeca, le ProMax 3D ProFace (47) permet de superposer une photo du visage en 3D au squelette sous-jacent. Même si l’on ne voit pas immédiatement l’intérêt d’une telle prouesse, les images fournies par le logiciel sont spectaculaires et saisissantes de réalisme.

Le Français Acteon propose également un équipement haut de gamme, le White Fox (48). Il peut être utilisé pour l’endodontie, l’orthodontie, l’analyse des articulations temporo-mandibulaires, la planification implantaire, la chirurgie orale, maxillo-faciale et même l’étude des voies respiratoires en réalisant des endoscopies virtuelles en 3D ! Le moniteur de contrôle relié à l’ordinateur qui traite les données permet de sélectionner la zone à explorer. On peut aller de 6 X 6 cm à 8 X 8, 15 X 13 et 20 X 17, soit le volume du crâne tout entier, avec une taille de voxel – l’unité de mesure du pixel en 3D – de 100 à 500 µm. Selon le fabricant, l’appareil possède une fonctionnalité unique dans le domaine dentaire : la mesure « précise et cohérente de la densité du tissu ». S’appuyant sur un étalonnage adapté, l’ordinateur évalue le degré de minéralisation de l’os, donnée particulièrement utile en implantologie. Naturellement, la dose de rayons est optimisée en fonction de la taille du champ étudié. Elle serait divisée par 2,3 par rapport aux autres cone beam et serait dix fois moindre que celle des scanners médicaux. Les logiciels d’exploitation des images, mis au point en interne, sont optimisés pour cet appareil. Toutefois, les données étant compatibles DICOM, elles peuvent être exportées vers n’importe quel autre logiciel, par exemple pour réaliser un guide chirurgical. L’orthodontie, enfin, n’est pas en reste, puisque White Fox peut créer une image radiographique 2D à l’échelle 1 sans distorsion, pour des analyses céphalométriques extrêmement précises.

Radiographies 2D

La radiovisiographie et ses succédanés présentent l’avantage de fournir une image instantanée d’excellente qualité, mais les capteurs numériques sont relativement encombrants et peu confortables pour les patients. Les dispositifs à plaques au phosphore, minces, souples et sans fil, s’utilisent aussi facilement que les films argentiques, avec un confort inégalable. La seule contrainte est de les débarrasser de leur enveloppe protectrice une fois l’exposition réalisée et de les introduire dans un scanner miniature relié à l’ordinateur pour visualiser l’image au bout de quelques secondes. Depuis le système Digora, plusieurs fabricants ont proposé leur propre appareil. Le design du VistaScan Mini (Dürr Dental) (49) est exceptionnellement réussi. Son boîtier réduit est d’une esthétique parfaite. KaVo propose désormais un dispositif similaire, le KaVo Scan eXam. Chez Carestream, le CS 7600 (50) est un peu plus sophistiqué. L’appareil est plus volumineux que les précédents, mais il a d’autres atouts. Conçu avant tout pour les cabinets de groupe, il est équipé d’un dispositif de reconnaissance des plaques qui permet d’envoyer instantanément les images dans la salle de soins où elles ont été prises. Un petit support souple permet de saisir aisément les plaques sans les abîmer avant de les introduire dans la fente du scanner. Avec ces systèmes, il suffit d’un seul lecteur, situé dans une pièce à part, pour traiter les radios de plusieurs cabinets. Ils sont donc beaucoup plus économiques que les capteurs CCD qui doivent être installés dans chaque unité de traitement. Pour finir, mon attention, a été attirée par un fabricant américain sortant des sentiers battus, Apixia. Il présente lui aussi un système similaire, tout petit, délivrant les images en 10 secondes, un peu moins vite que les appareils européens.

Générateurs radiologiques portables

Même si ces dispositifs font figure de gadgets, c’est toujours un étonnement de les contempler à l’IDS. Car, en France, on ne peut pas dire qu’ils soient encore très répandus. L’américain Aribex présente depuis longtemps son Nomad, au look plutôt militaire. L’appareil ressemble à une grosse perceuse sans fil, avec sa batterie placée dans le socle (www.aribex.com). L’intérêt de ces appareils ne semble pas évident au premier abord, hormis pour travailler dans des conditions précaires, sur un champ de bataille ou un camp de dentisterie humanitaire. Cependant, ils pourraient ici encore représenter une certaine économie dans les cabinets de groupes. Depuis quelques années, les Coréens semblent s’être spécialisés dans la réalisation de tels systèmes. Proposés en plusieurs versions, ils ressemblent à de gros appareils photo numériques, le plus souvent gris assez discrets. Cette année, un fabricant exhibe des modèles aux couleurs beaucoup plus voyantes comme ce Hand-Ray (51) rouge métallisé, qui donne l’impression d’un gros joujou de Noël plutôt qu’un vrai dispositif médical (www.hanjin.dental.com).

Caméras intrabuccales

Quand les Coréens, Taiwanais ou Chinois proposent des caméras avec ou sans fil équipées d’écran pour des prix dérisoires, les fabricants plus sérieux tentent de séduire le client avec des équipements dotés de fonctionnalités avancées.

Après la très performante CS 1500 présentée il y a quelques années, Carestream dévoile la CS 1600 (52). Tête à peine plus large, plus plate aussi, et look toujours aussi soigné, cette nouvelle caméra filaire permet l’aide au diagnostic des caries : l’image est analysée et les zones suspectes mises en surbrillance et couleurs artificielles. Chez Acteon, la fameuse SoproLife présentée il y a 2 ans et capable, elle aussi, de distinguer, sous éclairage spécial, les zones déminéralisées de l’émail et de la dentine, est désormais compatible Apple comme toutes ses sœurs. La Soproshade, qui autorisait la reconnaissance de teinte, est maintenant disponible sans cette fonction sous le nom de Sopro 717.

Tendances

Les équipements de radiographie en 3D, ou cone beam, sont omniprésents. Utiles aussi bien pour la planification implantaire, les projets orthodontiques, l’analyse de l’articulation temporo-mandibulaire que le diagnostic endodontique, certains de ces appareils sont également adaptés à l’exploration maxillo-faciale. La précision des images et les logiciels de pilotage permettent d’obtenir des répliques virtuelles de toutes les structures de la face, du squelette, des dents ou des tissus mous.

Les systèmes de radiographie intrabuccale à plaques de phosphore se multiplient. Beaucoup plus confortables pour les patients que les capteurs filaires, ils s’utilisent comme un film argentique classique et réduisent sensiblement les erreurs de positionnement. Même si l’obtention de l’image n’est pas immédiate et réclame quelques manipulations, ces dispositifs, qui peuvent s’utiliser pour plusieurs cabinets à la fois, se révèlent économiques et précis.

Les générateurs de rayons X portatifs continuent leur développement, encore très limité aujourd’hui. Un fabricant américain et quelques Coréens se partagent le marché. Les avantages de ces systèmes leur promettent un bel avenir.

Les caméras intrabuccales se banalisent chez les fabricants asiatiques, qui en proposent certaines équipées d’un écran intégré. Ailleurs, elles deviennent de plus en plus sophistiquées, avec des images de haute qualité et des fonctionnalités avancées, notamment pour le diagnostic différentiel des structures saines et pathologiques.