IDS 2011 : LE PRINTEMPS EUROPÉEN
INTRODUCTION
De l’alginate au scan intraoral, toutes les techniques d’empreinte sont représentées au Salon. Les enregistrements traditionnels vont-ils disparaître au profit du tout numérique ?
Le français Apol présente un alginate de haute précision, le Classe Apol en vrac ou en dosettes, capable d’enregistrer toutes sortes de préparations de prothèse conjointe. L’Italien Zhermack annonce l’arrivée de l’Hydrocolor 5, alliant changement de teinte avec la prise et possibilité de retarder la coulée des modèles. À côté de son Algamix II, bol de mélange rotatif, la société vénitienne présente un prototype de malaxeur par centrifugation. L’i-Mix (21) est tout de rouge vêtu, arborant un panneau de contrôle à diodes très complet. C’est la société suisse Mikrona qui, la première, a proposé ce type d’équipement. Depuis, de nombreux fabricants ont copié le système, notamment le Taïwanais Motion qui expose plusieurs modèles du genre (www.dentalequipment-tw.com).
Au rayon des silicones, DMG, commercialisé en France par PRED, a amélioré ses déjà excellents Honigum, leur accolant le suffixe « Pro ». La version mono, pour malaxeur automatique, est un must dans son genre. Chez 3M ESPE, peu d’innovations concernant les matériaux à empreinte conventionnels, mais présentation d’une miniseringue pluriarticulée (22) qui peut être chargée à partir d’une cartouche de light, pour une injection en bouche plus confortable et précise. Un modèle similaire est annoncé pour l’Impregum, mais non encore commercialisé.
Au rayon élastomères, GC présente une version enfin aboutie de son EXA’lence, mélange savant de silicone et polyéther. Le matériau que j’ai pu manipuler sur le stand en version monophase pour malaxeur automatique semble très intéressant : de couleur violette, il dégage un doux parfum de menthe, avec une consistance intermédiaire assez prometteuse. Chez Kettenbach qui, lui, propose déjà depuis 2 ans son polyvinylsiloxane éther Identium, ce matériau est désormais disponible en version mate pour scan d’empreintes. Jusqu’à présent, les seuls matériaux utilisables en CAD-CAM étaient des silicones d’enregistrement de l’occlusion.
Heraeus a amélioré son malaxeur automatique : le Dynamix Speed permet désormais une extrusion plus rapide qu’auparavant de ses silicones en grosse cartouche. Mais à l’instar de 3M ESPE et son Pentamix 3, seuls les produits de la marque bénéficient de cette vitesse élevée. Désormais, des matériaux souples destinés aux empreintes classiques sont disponibles en version non brillante afin de pouvoir être scannés. Le Flexitime Fast & Scan existe en putty et light, à prise rapide. Une fois l’empreinte réalisée, il n’est plus nécessaire de couler le modèle en plâtre. Si l’on dispose de l’appareil adéquat 3Shape (23), il suffit de la glisser dans le réceptacle et d’enclencher le système. Le lecteur balaye entièrement l’empreinte et l’image en positif s’affiche sur l’écran de l’ordinateur placé à proximité. L’étape salissante et fastidieuse de la coulée du plâtre disparaît. Naturellement, le reste de la chaîne de traitement doit suivre en conséquence.
Il y a 2 ans, 3M ESPE faisait un tabac avec son système d’empreinte optique LAVA Cos, concurrent du CEREC de Sirona qui, de son côté, améliore sans cesse ses logiciels. Ces deux systèmes nécessitent de recouvrir les surfaces à enregistrer d’une fine poudre blanche. À l’inverse, l’I-Tero (24) américain, choisi par Strauman, ne réclame pas ces précautions, ce qui est un avantage appréciable. Cette année, deux nouveaux concurrents leur volent la vedette. On trouve d’un côté le scanner intra-oral de chez MyRay (25) (www.my-ray.com), repris également par la société allemande ZFX, et de l’autre,un modèle un peu plus volumineux, adopté par Heraeus (Cara) et Planmeca (PlanScan). Tous ces systèmes sont associés à des logiciels ultra-performants qui permettent, une fois l’image capturée, de reconstituer des modèles virtuels que l’on peut déplacer dans tous les sens et observer sous tous les angles grâce à un écran tactile. La facilité avec laquelle l’empreinte se réalise est vraiment spectaculaire. Le capteur est mis en bouche et un flash coloré balaye les surfaces dentaires et gingivales. Petit à petit, l’image apparaît sur l’écran. Si, par hasard, une région a été mal enregistrée et forme un « blanc » sur le modèle virtuel, il suffit de repasser le capteur à cet endroit et les manques sont automatiquement supprimés. Les capteurs sont encore aujourd’hui très volumineux et sans doute peu maniables. Une empreinte complète réclame tout de même un certain temps. Mais elle peut s’effectuer dans la salive et en plusieurs étapes : le patient peut refermer la bouche pour se reposer un peu entre deux prises de vue. L’appareil recolle automatiquement bout à bout les images avant et après pour compléter l’enregistrement.
Sur les stands, chacun peut essayer, sur fantôme, le scanner intra-oral de son choix. Chez Heraeus (26), c’est une jeune fille, en perruque rose et combinaison blanche, qui se prête à l’expérience, sous le regard ébloui des curieux qui se pressent à l’écoute des explications de l’opérateur.
Les matériaux à empreinte classiques, alginates ou silicones, ne subissent que des améliorations minimes. Les malaxeurs à alginate par centrifugation se font de plus en plus nombreux. CG propose son nouveau polyvinylsiloxane éther, l’EXA’lence, dans une gamme de viscosités et de vitesses de prise désormais optimale. Kettenbach et Heraeus se lancent dans la fabrication d’élastomères d’aspect mat, spécialement étudiés pour le scannage des empreintes. Heraeus propose un appareil permettant, à partir de l’empreinte réalisée en bouche, d’obtenir un modèle positif virtuel directement exploitable par le prothésiste, sans passer par la coulée de plâtre. Mais la vedette revient incontestablement aux scanners intraoraux, capables d’enregistrer l’empreinte optique de toute une arcade sans poudrage ni séchage des dents. Grâce à une succession de flashs délivrés à l’extrémité du capteur, l’image en 3D se concrétise progressivement sur l’écran de l’ordinateur. Bien qu’encore un peu lents et volumineux, ces dispositifs préfigurent à coup sûr les équipements de prise d’empreinte du futur.