Clinic n° 06 du 01/06/2011

 

ÉDITORIAL

Philippe LESCLOUS  

PU-PH, département de médecine
buccale, chirurgie buccale,
faculté de chirurgie dentaire
Paris Descartes
philippe.lesclous@parisdescartes.fr

Consacrer un numéro entier à la chirurgie orale au quotidien à l’orée de la promulgation d’un internat qualifiant dans ce domaine1 est un pari qui peut sembler anachronique, voire provocateur. En apparence seulement, car la demande en soins chirurgicaux buccaux est telle qu’elle dépasse largement la capacité d’absorption d’une poignée de praticiens spécialisés. Il est probable que l’impact de cette spécialité...


Consacrer un numéro entier à la chirurgie orale au quotidien à l’orée de la promulgation d’un internat qualifiant dans ce domaine1 est un pari qui peut sembler anachronique, voire provocateur. En apparence seulement, car la demande en soins chirurgicaux buccaux est telle qu’elle dépasse largement la capacité d’absorption d’une poignée de praticiens spécialisés. Il est probable que l’impact de cette spécialité potentielle sur l’exercice même de la chirurgie orale (terme plébiscité par les instances européennes et retenu par les françaises) ne soit guère perceptible avant plusieurs années et que, de toute façon, la chirurgie orale ne déserte pas complètement les cabinets dentaires d’omnipratique. En revanche, il est permis d’imaginer l’évolution de cette activité clinique vers un adressage beaucoup plus systématique des actes demandant des compétences médicales et techniques avancées ; c’est déjà le cas dans certaines grandes agglomérations.

C’est pourquoi les premiers thèmes développés dans ce numéro ont pour point de départ des situations cliniques courantes rencontrées par tout praticien et qui peuvent être menées à bien dans tout cabinet. Des procédures médicales et chirurgicales mieux définies, des progrès techniques incessants permettent aujourd’hui d’optimiser et de fiabiliser la prise en charge des patients dans ces situations et donc de limiter le recours à des praticiens « spécialistes » à bon escient. C’est dans cet esprit qu’ont été conçus les quatre premiers articles de ce numéro, sur des situations cliniques fréquentes. Les deux derniers ouvrent la porte d’un exercice chirurgical plus pointu nécessitant compétence et matériels particuliers. Ils illustrent quelques situations cliniques et ne prétendent certes pas à l’exhaustivité de la chirurgie orale avancée.

La vocation pédagogique de chacun de ces articles est étayée par une iconographie de grande qualité. Je remercie les jeunes auteurs d’avoir respecté ces consignes et les plus anciens de les avoir encadrés efficacement pour, je l’espère, votre plus grande satisfaction. Je remercie aussi les Éditions CdP et particulièrement mon ami Charles de Tessières, Rédacteur en chef de Clinic, d’avoir osé ce numéro sur la chirurgie orale au quotidien par les temps qui courent.

1. À l’heure où j’écris ces lignes, l’internat qualifiant en chirurgie orale n’est pas encore paru au Journal officiel de la République française.