Clinic n° 04 du 01/04/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Différentes méthodes d’évaluation objective de la stabilité primaire des implants ont été proposées. Les plus fiables semblent être le couple d’insertion de l’implant, déterminable grâce à une jauge de couple incorporée dans l’unit de forage, et l’analyse de fréquence de résonance (AFR) mesurable par un appareil électronique et un transducteur fixé à l’implant. Avant leur apparition, le praticien évaluait la stabilité primaire par un test de percussion et par...


Différentes méthodes d’évaluation objective de la stabilité primaire des implants ont été proposées. Les plus fiables semblent être le couple d’insertion de l’implant, déterminable grâce à une jauge de couple incorporée dans l’unit de forage, et l’analyse de fréquence de résonance (AFR) mesurable par un appareil électronique et un transducteur fixé à l’implant. Avant leur apparition, le praticien évaluait la stabilité primaire par un test de percussion et par une perception subjective durant l’insertion de l’implant. En fait, ces méthodes restent encore largement pratiquées. Le but de cette étude est d’évaluer la différence qui existe entre la perception du praticien et les valeurs réelles de couple d’insertion et d’analyse de fréquence de résonance pour la détermination de la stabilité de l’implant lors de sa mise en place.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 514 implants Xive (Biomet, Dentsply Friadent) portés par 152 patients. Après leur insertion, le praticien indique les valeurs probables d’AFR [exprimées en quotients de stabilité de l’implant (QSI)] selon sa perception de la stabilité primaire de l’ensemble des 514 implants. Il indique aussi le couple d’insertion probable concernant 483 implants. Les QSI réels sont ensuite collectés par le moyen du transducteur fixé à l’implant et d’un analyseur de fréquence de résonance. Les valeurs maximales réelles des couples d’insertion sont enregistrées par un instrument électronique. Les enregistrements de AFR sont groupés en valeurs QSI basses (de 0 à 50), moyennes (de 51 à 70) et hautes (de 71 à 100). Les enregistrements de couples d’insertion sont groupés en valeurs basses (de 0 à 25 Ncm), moyennes (de 26 à 50 Ncm) et hautes (de 51 à 70 Ncm).

Résultats et discussion

La moyenne des AFR perçues est de 72,2 ± 9,8 QSI. Celle des AFR réelles est de 73,5 ± 10,2 QSI. La différence entre ces 2 valeurs est statistiquement significative. La moyenne des couples d’insertion perçus est de 39,1 ± 20,1 Ncm. Celle des couples réels est de 39,9 ± 20,7 Ncm. La différence entre ces 2 valeurs n’est pas significative. La sous-estimation des 2 valeurs est particulièrement évidente quand la stabilité primaire est basse ou moyenne tandis qu’une surestimation est plus fréquente pour une stabilité primaire haute. En cas de mise en charge immédiate d’implants, l’imprécision d’une méthode subjective d’évaluation de la stabilité primaire peut compromettre l’ostéointégration.

L’essentiel

Cette étude tente de déterminer si un clinicien expérimenté peut, par sa propre perception, évaluer avec précision le couple d’insertion d’un implant et l’analyse de fréquence de résonance (AFR) qui lui permettront de déterminer la stabilité primaire de l’implant. Dans les limites de cette étude, les résultats montrent que la stabilité primaire perçue par un praticien, même expérimenté, est généralement sous-évaluée, particulièrement dans les valeurs basses et moyennes de quotient de stabilité de l’implant (QSI) et du couple d’insertion. Pour un protocole de mise en charge immédiate des implants, l’estimation de la stabilité primaire par une méthode subjective n’est pas suffisante pour prévenir des erreurs. Des mesures objectives plus systématiques sont donc encouragées. Différentes méthodes de détermination objective de la stabilité primaire ont été proposées. La mesure du couple d’insertion et l’analyse de fréquence de résonance semblent être les plus indicatives mais nécessitent des systèmes électroniques appropriés. Malheureusement, le coût de ces systèmes et le temps que requièrent les mesures font que le test de la percussion ou la perception du praticien lors de l’insertion de l’implant sont toujours largement utilisés.