Clinic n° 03 du 01/03/2011

 

RADIOGRAPHIE NUMÉRIQUE

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

De nombreux avantages sont attribués à la radiographie numérique intraorale lorsqu’elle est comparée à la radiographie argentique. Les avantages les plus fréquemment cités sont : diminution du temps de prise de la radiographie, moindre rayonnement au patient, diminution des erreurs et du nombre de reprises de radiographies, gamme dynamique plus large, meilleure présentation de l’information au patient et enfin, stockage et partage plus facile des données. Les...


Contexte

De nombreux avantages sont attribués à la radiographie numérique intraorale lorsqu’elle est comparée à la radiographie argentique. Les avantages les plus fréquemment cités sont : diminution du temps de prise de la radiographie, moindre rayonnement au patient, diminution des erreurs et du nombre de reprises de radiographies, gamme dynamique plus large, meilleure présentation de l’information au patient et enfin, stockage et partage plus facile des données. Les avantages cliniques et les inconvénients potentiels non discutés auparavant sont évoqués ici.

Avantages

Peu d’études ont réellement estimé le temps nécessaire à l’utilisation d’un capteur numérique et d’un film argentique : il est cependant raisonnable de supposer un gain de temps quand on passe du film argentique à l’image numérique. Cependant, le temps nécessaire pour le post-traitement et l’amélioration de l’image avant la pose d’un diagnostic précis n’a pas été déterminé.

Il y a 10 ans, des études ont estimé que les capteurs numériques réduisaient la dose d’irradiation au patient de 30 à 60 %. Des études plus récentes indiquent que la dose pour une exposition unique est inférieure avec la radiographie numérique mais la différence entre le capteur numérique et le film argentique est moins importante parce que les films argentiques sont plus sensibles aujourd’hui qu’ils ne l’étaient auparavant. Aucune étude clinique n’a déterminé la relation entre la dose produite et la fréquence des reprises de radiographies, le nombre d’images requises pour couvrir la zone intéressée et la dose pour une seule image. La question persiste : les chirurgiens-dentistes travaillant avec les capteurs numériques adaptent-ils ou non le collimateur du tube à la taille de la zone active du récepteur ou prennent-ils d’autres précautions pour diminuer la dose au patient.

Avec les systèmes numériques, subsiste la question de savoir si les chirurgiens-dentistes tendent à prendre et/ou reprendre plus de radios et font plus d’erreurs de positionnement qu’avec les films argentiques. Avec les erreurs de positionnement, le temps de prise de la radio et la dose au patient sont tous deux augmentés, ce qui annule les avantages du système numérique.

Il a été montré que la gamme dynamique des écrans radioluminescents à mémoire (ou plaques au phosphore photostimulables PSP) est plus importante que celle des capteurs et des films. Pour cette raison, la reprise de la radio à cause d’un temps d’exposition incorrect est rarement nécessaire. Cependant, avec cette large gamme dynamique, il est possible que l’opérateur surexpose par inadvertance. Avec les capteurs CCD (charge-coupled device), la gamme est plus réduite et la surexposition peut engendrer une image présentant un éblouissement local, ce qui nécessite la reprise de la radio. Les nouveaux capteurs CMOS (complementary metal oxide semiconductor) ont des gammes dynamiques plus étroites que les derniers modèles CCD mais ne présentent pas d’éblouissement local. Des études futures devraient évaluer cet aspect.

Les bénéfices retirés par les patients à leur montrer et à leur expliquer les radiographies numériques ne sont pas mesurables. La compression de l’image, bien qu’elle réduise l’espace de stockage, peut créer des altérations, réversibles ou non. L’espace de stockage d’un disque ne coûtant pas cher, la compression irréversible ne peut être recommandée. Les données brutes peuvent être conservées intactes sur Internet. Cependant, bien qu’aucune activité frauduleuse n’ait été rapportée pour les sites de stockage de ce genre ni aucune altération illégale de l’image n’ait été relevée à ce jour, cette possibilité persiste. Les compagnies d’assurance peuvent exiger que les images numériques originales soient disponibles dans leur programme original pour s’assurer qu’elle n’ont pas été exportées à un autre logiciel.

Inconvénients

Les patients rapportent que les capteurs des systèmes numériques sont moins agréables que les plaques PSP et les films radiographiques intraoraux. Les erreurs de positionnement peuvent être dues à la difficulté du patient à tolérer le capteur numérique, ce qui résulte en l’augmentation du nombre de prises de radios.

L’usure et les chocs altèrent la durée de vie des plaques PSP et des capteurs, affectant le rapport bénéfice/coût comparativement aux films. De l’information peut être perdue quand les plaques sont exposées à la lumière avant la numérisation, en particulier à une lumière intense sur une longue période causant une plus grande perte de données. Les plaques devraient être scannées rapidement après leur exposition et le scanner placé à l’abri de la lumière du jour ou de toute autre source lumineuse.

Quand on utilise les récepteurs numériques, il est nécessaire de prendre des précautions contre la contamination croisée, contrairement aux films qui ne présentent pas ce problème. Il n’a pas encore été déterminé si les plaques PSP peuvent tolérer un nettoyage avec une lingette imbibée d’alcool ou d’un autre désinfectant.

Un ordinateur est requis pour visionner l’image numérique, bien qu’une copie papier puisse aussi être faite. Le résultat diagnostique ne diffère pas entre un moniteur de haute qualité et les moniteurs à échelle de gris couramment utilisés. Le meilleur diagnostic est obtenu avec un moniteur couvert ou dans une pièce avec une lumière inférieure à 5 lux.

Discussion

Les systèmes de radiographie numériques et argentiques sont totalement différents. Les systèmes numériques offrent certains avantages mais sont aussi sujets à la qualité des divers programmes pour contrôler les facteurs qui affectent la performance et les résultats.

Application clinique

De nombreux avantages ont été attribués à la radiographie numérique intraorale. Cet article met en évidence quelques désillusions identifiées à travers l’expérience clinique et les publications. Des études complémentaires sont nécessaires pour aborder les problèmes soulevés puisque les praticiens ont maintenant plus de recul et d’expérience avec la radiographie numérique.