Clinic n° 02 du 01/02/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

À la suite d’extractions, une résorption significative de la crête alvéolaire se produit, pouvant influencer la qualité et le pronostic de la restauration prothétique finale. Diverses techniques de préservation de la crête ont été proposées incluant la mise en place de différents matériaux de greffe et/ou l’utilisation de membranes pour fermer les alvéoles déshabitées. Le matériau de greffe placé dans ces alvéoles pourrait interférer avec le processus normal de...


À la suite d’extractions, une résorption significative de la crête alvéolaire se produit, pouvant influencer la qualité et le pronostic de la restauration prothétique finale. Diverses techniques de préservation de la crête ont été proposées incluant la mise en place de différents matériaux de greffe et/ou l’utilisation de membranes pour fermer les alvéoles déshabitées. Le matériau de greffe placé dans ces alvéoles pourrait interférer avec le processus normal de cicatrisation d’implants placés dans ces sites. La fermeture des orifices avec des greffes autogènes de tissus mous permet une préservation optimale de la topographie de la crête, mais la survie d’une telle greffe libre dépend de l’alimentation en sang du lit receveur. Le but de cette étude est d’évaluer si la résorption d’une crête peut être réduite ou évitée par la stabilisation du caillot sanguin grâce à un comblement de l’alvéole par du collagène et à une greffe libre pour sa fermeture.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 173 sites extractionnels situés sur 125 patients âgés de 15 à 87 ans. Les extractions sont réalisées avec soin et les parois alvéolaires sont légèrement décorticalisées. Trois protocoles sont comparés : Groupe A (101 sites), extraction atraumatique par rotation et traction ; Groupe B (39 sites), extraction atraumatique avec fermeture de l’alvéole par une greffe autogène de tissus mous ; Groupe C (33 sites), extraction atraumatique avec chirurgie de fermeture de l’alvéole remplie de matrices de collagène imprégnées de gentamycine. Les greffes sont observées chaque semaine pendant un mois. La résorption est évaluée grâce à des empreintes en silicone prises avant les extractions et 3 mois après.

Résultats et discussion

Tous les sites d’extraction du groupe A, 30 sites du groupe B et 31 sites du groupe C ont cicatrisé sans problème. Dix jours après les extractions, les tissus mous autour des alvéoles sont dans des états similaires dans les groupes B et C. À 2 semaines postopératoires, les alvéoles du groupe A sont complètement recouvertes par les tissus mous. À 3 mois, la perte de largeur des crêtes est de 0,3 ± 0,5 mm dans le groupe A, de 0,8 ± 0,7 mm dans le groupe B et de 0,1 ± 0,1 mm dans le groupe C sans, cependant, que les différences entre les 3 groupes soient significatives. Il faut noter que la différence entre les groupes A et C est à la limite de la significativité. Après 10 jours, 31 greffes du groupe C et 30 du groupe B demeurent vivantes.

L’essentiel

La résorption de la crête alvéolaire après des extractions est non souhaitable mais inévitable. Les techniques d’extraction atraumatique résultent en une résorption d’os significativement moindre comparées à la technique classique qui consiste à mobiliser la dent latéralement avec un élévateur. Les résultats de l’étude présente le confirment et montrent bien que la méthode d’extraction est le facteur le plus important de prévention ou de réduction de la perte d’os alvéolaire, indépendamment de la manière de traiter l’alvéole après l’extraction. Une mise en place immédiate d’implants semble aider à réduire ou éliminer ce risque de résorption. Cependant, il existe quelques avantages à différer le placement d’implants de 6 à 8 semaines après les extractions. La greffe de gencive utilisée ici pour fermer l’orifice de l’alvéole peut augmenter la largeur de tissu kératinisé et améliorer ainsi le résultat esthétique final. L’application de gentamycine à l’aide de matrices en collagène déposées dans l’alvéole tend à améliorer la cicatrisation de la crête. La survie des greffes de tissus mous dépend de l’alimentation en éléments du plasma résultant du caillot formé sous le greffon.