Comme du beurre

N’ayant guère communiqué sur le Kalore, composite high-tech à matrice modifiée et rétraction de prise minimale, GC met cette fois-ci le paquet pour lancer le G-aenial. Celui-ci, successeur du Gradia direct, est moins innovant, mais beaucoup plus polyvalent et meilleur marché que son grand frère. Il devrait séduire un grand nombre de praticiens en raison de sa manipulation très agréable et son rendu esthétique particulièrement réussi.

Comme d’autres composites japonais, le Gradia direct s’est démarqué, lors de sa sortie, des autres productions mondiales par sa viscosité confortable et sa facilité d’utilisation proche de l’idéal. Aujourd’hui, ses concurrents ont compris leurs défauts et redressé le tir. La différence entre le G-aenial et les autres se ressent beaucoup moins.

Afin de nous faire apprécier toutes les facettes de son talent, le fabricant a distribué gratuitement, suite à une campagne sur Internet, de minicoffrets luxueux, contenant 8 « unitips » ou capsules pour pistolet à composite, et un mode d’emploi succinct. L’ensemble est illustré de magnifiques photos de restaurations postérieures et antérieures, montrant à quel point le mimétisme du matériau est parfait.

De fait, le produit est tout à fait conforme aux attentes, et très voisin, pour ne pas dire identique, dans sa manipulation, au Gradia direct.

Sa viscosité pas trop élevée autorise un modelage impeccable, même si je l’ai trouvé un peu collant sous la spatule. Le pack contenait des capsules de A2 opaque, A2 standard et d’émail translucides. Comme l’indique la notice, le A2 standard est très suffisant pour obtenir un résultat esthétique acceptable. Les restaurations antérieures volumineuses exigeront sans doute une technique de stratification plus sophistiquée : le fabricant nous propose pour cela des teintes émail jeune, adulte ou senior, et 3 autres, translucide, incisal et cervical. De quoi s’y perdre, surtout si on rajoute les 22 teintes universelles ! En décalage total avec les propos emphatiques de la brochure publicitaire : « esthétique invisible et exceptionnelle, concept de teinte avant-gardiste, sans sacrifier simplicité ni perte de temps ».

Même si le produit est bon, voilà qui est vraiment too much. Les schémas sur le coffret, par exemple, ne sont pas très explicites : on ne comprend pas ce que veut dire outside IE et oustide AE, ni comment choisir. Si les capsules ont une buse longue et fine bien pratique, leur identification se révèle toujours aussi difficile. Même corps noir, même capuchon vert foncé. Seul change le nom de la teinte en fins caractères blancs. Dernier point enfin, G-aenial, comme Gradia, est disponible en antérieur ou postérieur. Tous deux sont certes radio-opaques, mais avec des propriétés mécaniques légèrement différentes. À l’heure où le premier souhait du praticien est de réduire ses stocks et simplifier sa gamme de produits, une telle proposition paraît un peu surréaliste.