Bon soldat

La société japonaise Sun Medical commercialise depuis un an un nouveau composite postérieur, le Fantasista. Plus agréable à manipuler que le Metafil AP, très compact et trop opaque, ce matériau a un rendu esthétique nettement supérieur. Commercialisé exclusivement en seringues à vis de 4,2 grammes, il existe en 11 teintes dont deux opaques (A2O et A3O) et une incisale. C’est le A3 que j’ai essayé. Contenant 4 types de particules de différentes tailles, il est censé être particulièrement mimétique, translucide, en raison de ses charges de verre de strontium, et très lisse après polissage.

À l’usage, le matériau s’avère relativement ferme dans la seringue, mais beaucoup moins, toutefois, que la plupart des productions allemandes ou américaines. Prélevé à la spatule, il s’applique sans trop de mal dans la cavité et ne colle pas à l’instrument. Relativement thixotrope, il acquiert rapidement une souplesse agréable, propice à une mise en forme occlusale rapide.

La teinte A3, essayée ici, s’est avérée un peu trop translucide et assez jaune au sortir de la seringue. Ces deux défauts s’atténuent considérablement une fois la polymérisation achevée, sans disparaître complètement. À cet égard, on peut donc estimer le produit conforme aux prétentions annoncées.

En fait, le plus gros inconvénient que je reprocherais au Fantasista est l’absence de conditionnement en capsule pour pistolet. Selon l’importateur, la majorité des praticiens japonais utilisent des seringues. Je ne serais pas étonné qu’il en soit de même en France. Certes, les capsules sont plus chères, mais autrement plus pratiques et rapides à utiliser dans les secteurs postérieurs. Dom-mage que les lois du marché tendent souvent à niveler les choses par le bas, privant les praticiens exigeants d’un confort qu’ils n’hésiteraient certainement pas à payer au juste prix s’ils en avaient la possibilité.