Clinic n° 01 du 01/01/2011

 

REGARDS CLINIQUES

Jean-François KELLER*   Claire BELLANGER**   Loïc ANTOINE***   Emmanuel NICOLAS
Maître de conférence des universités
Faculté de chirurgie dentaire
Université d’Auvergne Clermont-1
11
   boulevard Charles-de-Gaulle
63000 Clermont-Ferrand.****
  


*Ancien interne en odontologie
Faculté d’odontologie
Université Claude-Bernard Lyon-1
11, rue Guillaume-Paradin
69372 Lyon cedex 08
Hospices civils de Lyon, Service de consultations et de traitements dentaires.
Exercice privé
58, cours de Verdun
38200 Vienne.
**Ancienne interne en odontologie
UFR d’odontologie
Faculté de chirurgie dentaire
Université d’Auvergne Clermont-1
11, boulevard Charles-de-Gaulle
63000 Clermont-Ferrand.
***Ancien interne en odontologie
Ancien assistant hospitalo-universitaire
Exercice privé
27, rue André-Martin
76710 Montville.

Il est actuellement admis que les éléments implantaires présentent un très bon taux de survie. Cependant, survie implantaire et succès implantaire sont des notions différentes. En effet, parmi les implants en survie, certains peuvent présenter des complications. Cette étude rétrospective a eu pour but de déterminer la prévalence des complications biologiques implantaires tardives chez des sujets ayant bénéficié d’une restauration implantaire 5 ans auparavant.

Il est actuellement admis que les éléments implantaires présentent un taux de survie variant de 90 à 95 % pour des périodes de 5 à 10 ans [1, 2]. Cependant, survie et succès implantaire sont des notions distinctes. La survie est définie comme « le maintien d’une fixation rigide et asymptomatique de l’implant dans l’os durant la mise en charge », alors que le succès implantaire doit répondre à des critères psychologiques, fonctionnels et physiologiques. En effet, la restauration prothétique doit apporter une satisfaction esthétique et fonctionnelle au patient. Chaque implant doit maintenir son niveau d’ostéo-intégration et ne générer aucune douleur. Enfin, aucun processus pathologique ne doit affecter l’environnement péri-implantaire [1]. Les complications implantaires sont réparties en quatre groupes : les complications mécaniques, les complications biologiques, les complications iatrogènes et, enfin, l’absence d’adaptation du patient à sa restauration prothétique [1]. Les complications biologiques peuvent aboutir à la perte de l’implant et mettre en péril l’ensemble de la restauration prothétique [3]. Ces complications, définies comme l’inaptitude des tissus péri-implantaires à établir ou maintenir une ostéo-intégration, sont différenciées en fonction de leur délai d’apparition. Les complications biologiques précoces (primaires) correspondent à un échec de l’établissement de l’ostéo-intégration de l’implant entraînant sa fibro-intégration. Les complications biologiques tardives (secondaires) sont un échec du maintien de l’ostéo-intégration. Les mucosites péri-implantaires et les péri-implantites sont définies comme des pathologies d’origine infectieuse [4]. Ces maladies sont caractérisées par l’inflammation des tissus péri-implantaires. Pour les mucosites, le phénomène inflammatoire est réversible et superficiel, alors que pour les péri-implantites, il aboutit à la destruction irréversible des structures profondes [4].

La faible prévalence des complications explique le manque d’informations disponibles dans la littérature [5, 6] ; c’est ainsi que l’utilisation fréquente du taux de survie comme seul critère d’observation dissimule les complications implantaires. Cependant, une meilleure compréhension de l’épidémiologie et des facteurs de risque de ces complications biologiques s’avère essentielle pour améliorer la pratique de l’implantologie.

L’objectif principal de cette étude rétrospective était de déterminer la prévalence des complications biologiques implantaires chez des sujets ayant bénéficié d’une restauration implantaire 5 ans auparavant. Les objectifs secondaires étaient d’identifier d’éventuels facteurs de risque des complications biologiques tardives.

Matériels et méthodes

La présente étude a été réalisée après obtention du consentement des patients. Ces derniers ont été informés de leur état de santé parodontal/péri-implantaire et avisés des traitements à suivre en cas de nécessité.

Critères d’inclusion

Le groupe était constitué de 72 patients ayant bénéficié d’un traitement implantaire durant l’année 2002 au sein du Service d’odontologie du CHU de Clermont-Ferrand. Les sujets ont été traités par les membres de l’équipe d’implantologie (maîtres de conférences, assistants, internes) en respectant les recommandations des fabricants (Straumann®, Nobel-Biocare®, Friadent®). Après la pose du ou des implants, une antibioprophylaxie (amoxicilline : 500 mg 3 fois par jour) et une antisepsie locale à base de chlorhexidine (3 fois par jour) ont été prescrites pendant 1 semaine. L’ablation des sutures a été réalisée après 7 jours de cicatrisation. Une fois l’ostéo-intégration obtenue, les prothèses ont été réalisées toujours dans le même service. Aucun des patients n’a bénéficié d’une thérapeutique implantaire de soutien.

Tous les patients ayant bénéficié de ce traitement, qu’ils aient été fumeurs, diabétiques, insuffisants moteurs ou cérébraux, ont été inclus dans cette étude. Les implants ayant été mis en place en dehors du Service d’odontologie de Clermont-Ferrand et/ou avant ou après 2002 n’ont pas été analysés.

Collecte des données du patient

Un interrogatoire et un questionnaire médical ont permis de déterminer les pathologies, les traitements, les antécédents médicaux/chirurgicaux, le passé tabagique ainsi que la qualité de vie orale de chaque patient [7].

Le nombre et la nature des complications implantaires ont été recensés lors de l’interrogatoire et de l’examen clinique.

Examen parodontal, péri-implantaire et implantaire

Les examens cliniques ont été réalisés par un seul examinateur non informé du choix et des modalités thérapeutiques. L’examen des structures parodontales et péri-implantaires comprenait l’évaluation de la perte d’attache, de la profondeur de poche et de la hauteur de récession. Ces mesures ont été réalisées au millimètre près à l’aide d’une sonde parodontale manuelle (Premier® PerioWise®). Toutes les dents, à l’exception des dents de sagesse, ont été examinées sur 6 sites (mésio-vestibulaire, vestibulaire, disto-vestibulaire, mésio-lingual/palatin, lingual/palatin et disto-lingual/palatin). Pour les implants, l’examen a été réalisé en 4 sites (mésio-vestibulaire, vestibulaire, disto-vestibulaire et lingual ou palatin) sans démonter la suprastructure prothétique. Les indices dichotomiques de plaque [8], de saignement au sondage [9] et de suppuration ont été réalisés aux niveaux implantaire et parodontal.

La parodontite a été définie comme la présence d’au moins 4 dents ayant une perte d’attache de 5 mm ou plus. Par la suite, les patients ont été répartis en deux groupes égaux en fonction de leur indice de saignement au sondage péri-implantaire. Deux nouveaux groupes ont été formés en fonction du contrôle du biofilm (parodontal et implantaire).

Les implants de diamètre inférieur à 4,6 mm ont été qualifiés d’« étroits » par opposition aux implants « larges » de plus de 4,6 mm de diamètre. Les implants de longueur inférieure ou égale à 10 mm étaient qualifiés de « courts », et ceux de plus de 10 mm de « longs ». Les implants situés dans les secteurs incisivo-canins ont été définis comme « antérieurs » et ceux des secteurs prémolo-molaires comme « postérieurs ».

Examen radiographique

Une radiographie rétroalvéolaire a été effectuée pour chaque implant, par un seul investigateur, selon la technique des plans parallèles avec une incidence orthogonale des rayons à l’axe implantaire [10] (films : Insight Kodak®, taille n° 2, IP-21, Periapical ; Générateur : Satelec® X-Mind®. AC. 70 kVp, 8 mA, 0,415 kVA).

Les clichés ont été interprétés par un seul investigateur non informé de l’état de santé des tissus péri-implantaires. Après visualisation du niveau osseux (contact os-implant le plus coronaire), la perte osseuse proximale péri-implantaire a été mesurée au demi-millimètre près (calque millimétré 70 g/m2 Canson®) en partant du sommet du col implantaire. Pour chaque système, la hauteur du col a été soustraite à la valeur précédente afin de déterminer la hauteur de perte osseuse. Du fait de l’absence de systématisation de la technique des plans parallèles lors des examens radiographiques initiaux, il n’a pas été possible de déterminer les variations du niveau osseux entre la pose des implants et au bout de 5 ans de mise en charge. Seule la perte osseuse proximale la plus importante a été retenue.

Analyse statistique

L’ensemble des données a été collecté sur Excel®, puis analysé par le logiciel SPSS11.5® après transfert. Dans un premier temps, l’analyse a été descriptive (moyenne et écart type pour les variables continues, pourcentage pour les variables nominales).

Étude des relations entre les caractéristiques du sujet et la présence d’une péri-implantite

La relation de chaque caractéristique relevée par sujet et la présence ou non d’une péri-implantite a été étudiée par un modèle en régression logistique binaire ( (*) variable dépendante : présence d’au moins une péri-implantite chez le sujet : OUI/NON ; variables explicatives : âge, sexe, score de GOHAI [geriatric oral health assessment index]).

De manière similaire, la relation de chaque paramètre médical avec l’existence d’une péri-implantite a été étudiée (variable dépendante : présence oui/non d’une péri-implantite, variable explicative : tabagisme, maladie parodontale).

Étude descriptive de la distribution du type d’implant utilisé et des paramètres étudiés

Afin de vérifier que la distribution du système implantaire (ITI, Straumann® ; Brånemark, Nobel-Biocare® ; Frialit-2®, Dentsply-Friadent®) n’était pas dépendante de la localisation (antérieure/postérieure, maxillaire/mandibulaire) et des dimensions implantaires (diamètre, longueur), une série de tests du chi carré a été réalisée.

Étude de l’impact des paramètres relevés sur la perte osseuse par implant

Afin d’étudier l’impact des différents paramètres, relevés indépendamment pour chaque implant, sur la perte osseuse par implant, une série de mesures linéaires générales univariées (GLM : global linear model) a été réalisée en contrôlant le facteur sujet :

• (**) étude de l’impact du type d’implant (variable dépendante : perte osseuse ; variables fixées : « sujet », « système implantaire », type de l’implant « court/long » et « étroit/ large »). Un test post-hoc de Student Newman’s Keuls (p = 0,05) a été réalisé pour vérifier les éventuelles différences entre chaque type d’implant ;

• (***) étude de l’impact de la localisation implantaire sur la perte osseuse par implant (variable dépendante : perte osseuse par implant ; variables fixées : « sujet », « localisation antérieure/postérieure », « localisation maxillaire/mandibulaire »).

Résultats

Parmi les 72 patients ayant bénéficié d’un traitement implantaire pendant l’année 2002, 4 (5,6 %) sont décédés, 15 (20,8 %) ne souhaitaient ou ne pouvaient pas venir et 14 (19,4 %) ont été perdus de vue. Trente-neuf sujets (54,2 %) ont été réexaminés entre le 25 janvier et le 4 avril 2008. Ce groupe, composé de 25 femmes (64,1 %) et de 14 hommes (35,9 %), avait une moyenne d’âge de 58,7 ± 3,9 ans (extrêmes : 25 et 87 ans).

Prévalence des pertes implantaires, des mucosites péri-implantaires et des péri-implantites

Parmi les 198 implants posés en 2002, 118 (59,6 %) l’ont été chez les 39 sujets réexaminés. Quatre implants (3,4 %) ont été perdus avant obtention de l’ostéo-intégration chez 3 patients. Trois autres patients ont perdu 7 implants (5,9 %) après obtention de l’ostéo-intégration. Au total, 6 sujets (15,4 %) ont perdu au moins 1 implant. Le taux de survie implantaire de la population étudiée était de 90,7 %.

Des 39 sujets réexaminés, 36 étaient encore porteurs d’implants (106) répondant aux critères d’inclusion (11 pertes implantaires, 1 implant non connecté à la prothèse). La majorité des implants (91,5 %) présentaient un saignement au sondage. Une mucosite péri-implantaire (saignement au sondage + perte osseuse marginale péri-implantaire < 2,5 mm [11] était diagnostiquée pour 61 implants (57,5 %) chez 28 sujets (77,8 %). Pour ces implants, la profondeur de poche moyenne était de 3,8 mm (± 1,0), la récession de 0,2 mm (± 0,6), la perte d’attache de 4,0 mm (± 1,1) et la perte osseuse de 0,93 mm (± 0,8).

Chez 19 sujets (52,8 %), 40 implants (37,7 %) présentaient une perte osseuse marginale supérieure ou égale à 2,5 mm. Chez 16 sujets (44,45 %), 36 implants (34 %) présentaient simultanément un saignement au sondage et une perte osseuse [11]. Chez 15 sujets (41,7 %), 29 implants (27,4 %) présentaient une péri-implantite (saignement au sondage + perte osseuse marginale péri-implantaire < à 2,5 mm + profondeur de poche péri-implantaire à 4 mm). La majorité de ces implants atteints de péri-implantites (62,1 %) avait une perte osseuse inférieure ou égale à 4 mm (fig. 1). La profondeur de poche moyenne était de 5,5 ± 1,5 mm, la récession de 0,9 ± 1,2 mm, la perte d’attache de 6,4 ± 1,7 mm et la perte osseuse de 4,1 ± 1,6 mm. La qualité de vie orale des patients atteints de péri-implantite était similaire à celle des patients sains (GOHAI de 53,9 contre 54,3).

Facteurs ou indicateurs de risque des complications biologiques tardives

Un regroupement des cas de péri-implantites chez certains sujets a été mis en évidence. Quel qu’ait été le modèle étudié, la perte osseuse était dépendante du sujet (p < 0,001).

Risques liés au patient

Dans le groupe étudié, la perte osseuse était équivalente pour les hommes et pour les femmes (respectivement 1,9 ± 1,3 mm et 1,9 ± 1,6 mm). De même, la prévalence de la péri-implantite était similaire pour les deux groupes (45,5 % pour les hommes et 40 % pour les femmes) (tableau 1).

Les plus faibles perte osseuse (1,8 ± 1,4 mm) et prévalence des péri-implantites (33,3 %) ont été observées pour les sujets non fumeurs ; en ce qui concerne les 9 anciens fumeurs, la perte osseuse moyenne était de 2,0 ± 1,9 mm. Chez les fumeurs, en dépit d’une perte osseuse plus importante (2,4 ± 1,3 mm) et d’une prévalence supérieure de la péri-implantite (66,7 %), aucune relation n’a été établie entre le tabagisme et la présence ou non d’une péri-implantite (*) (tableau 1).

Dix-sept sujets examinés (47,2 %) présentaient une parodontite lors de la visite de contrôle. Leur perte osseuse péri-implantaire (2 ± 1,5 mm) était très légèrement supérieure à celle des sujets parodontalement sains (1,9 ± 1,5 mm). Malgré l’absence de lien significatif entre statut parodontal et perte osseuse péri-implantaire (*) une augmentation très importante de la prévalence des péri-implantites a été observée chez les patients parodontaux (tableau 1).

Les 18 sujets ayant le meilleur contrôle du biofilm (indice de plaque = 40,4 %) présentaient une perte osseuse marginale de 2,0 ± 1,4 mm ; parmi eux, 6 sujets (33,3 %) présentaient une péri-implantite. Pour le groupe ayant le moins bon contrôle du biofilm (indice de plaque = 84,5 %), la perte osseuse était de 1,8 ± 1,2 mm ; une péri-implantite était diagnostiquée chez 9 d’entre eux (50 %). Dans cette étude, le contrôle du biofilm ne semble pas avoir d’effet sur la stabilité des tissus péri-implantaires (*) (tableau 1).

Risques liés à l’implant

Trois systèmes implantaires ont été utilisés pour traiter les patients. Sur les 106 implants, 72 (68 %) étaient des Straumann®, 18 (17 %) des Nobel-Biocare® et 16 (15 %) des Friadent®. La perte osseuse marginale était de 1,8 ± 1,8 mm pour les implants Straumann®, de 2,4 ± 1,7 mm pour les implants Nobel-Biocare® et de 2,8 ± 1,6 mm pour les Friadent® (fig. 2). La prévalence des péri-implantites était également affectée par le système implantaire : 20,8 % des implants Straumann® présentaient une péri-implantite contre 38,8 % des implants Nobel-Biocare® et 43,7 % des Friadent® ( tableau 2). Le test post-hoc a regroupé les implants Straumann® et Nobel-Biocare® dont la résorption osseuse marginale péri-implantaire était inférieure à celle des Friadent® (F = 6, p < 0,01) (**).

Les dimensions implantaires (diamètre et longueur) étaient semblables pour les trois systèmes implantaires (chi carré non significatif). Les implants étroits présentaient une perte osseuse de 2,5 ± 1,9 mm, alors que pour les implants larges, la perte osseuse était de 1,6 ± 1,5 mm. Une péri-implantite a été diagnostiquée pour 37,3 % des implants étroits contre seulement 14,9 % des implants larges (tableau 3). Autour des implants courts, la perte osseuse était de 2,2 ± 2 mm. Pour les implants longs, elle était légèrement plus faible (2 ± 1,6 mm). Les implants courts étaient plus sujets aux péri-implantites (28,6 %) que les implants longs (26 %) (tableau 3).

Bien que la perte osseuse ait été sous l’influence du système implantaire (F = 6, p < 0,01), elle ne dépendait pas des dimensions implantaires (interactions non significatives pour le diamètre et la longueur de l’implant) (**).

Risques liés au site implanté

La répartition, maxillaire ou mandibulaire, des implants était similaire quel qu’ait été le système implantaire étudié (chi carré non significatif). Cependant, la répartition antéro-postérieure était dépendante du système implantaire (p < 0,05). La résorption osseuse péri-implantaire était significativement plus importante au maxillaire (2,6 ± 1,8 mm) qu’à la mandibule (1,4 ± 1,5 mm) (F = 7, p < 0,01) (***). De manière similaire, les péri-implantites étaient plus fréquentes au maxillaire (33,9 %) qu’à la mandibule (18,2 %) (tableau 4).

Aucun effet de la localisation, antérieure ou postérieure, n’a été démontré sur la résorption osseuse marginale péri-implantaire. Les implants antérieurs présentaient une perte osseuse de 2,7 ± 2 mm ; 43,2 % de ces implants étaient atteints de péri-implantite. Dans les régions postérieures, la perte osseuse était de 1,8 ± 1,6 mm. Une péri-implantite était diagnostiquée pour 18,8 % des implants postérieurs (tableau 4).

Lorsque les implants présentaient un saignement au sondage sur 1 à 3 de leurs faces, la perte osseuse marginale était de 1,8 ± 1,7 mm et la prévalence de la péri-implantite était de 27,5 %. Pour les implants ayant un saignement au sondage sur les 4 faces, la perte osseuse était de 2,3 ± 2,0 mm et le risque de développer une péri-implantite était de 32,6 % (tableau 5).

La suppuration était fortement associée aux péri-implantites (71,4 %) et à une importante résorption osseuse (4 ± 2,2 mm) (tableau 5).

L’absence de rupture du système d’attache (poche péri-implantaire inférieure à la hauteur de muqueuse masticatoire kératinisée) était associée à une résorption osseuse de 2,2 ± 1,6 mm et à la présence d’une péri-implantite dans 23,3 % des cas. La rupture du système d’attache (poche péri-implantaire supérieure à la hauteur de muqueuse masticatoire kératinisée) modifiait faiblement la résorption osseuse péri-implantaire (2,1 ± 1,9 mm), mais augmentait de façon importante le risque de péri-implantite (28,9 %) (tableau 6).

Discussion

Prévalence des pertes implantaires, des mucosites péri-implantaires et des péri-implantites

Parmi les 72 patients ayant bénéficié d’un traitement implantaire pendant l’année 2002 dans le Service d’odontologie de Clermont-Ferrand, 39 ont été réexaminés. Sur les 118 implants posés, 4 (3,4 %) ont été perdus avant obtention de l’ostéo-intégration chez 3 sujets. Trois autres patients ont perdu 7 implants (5,9 %) après obtention de l’ostéo-intégration. Au bout de 5 ans, bien que le taux de survie implantaire ait été de 90,7 %, la perte d’un ou de plusieurs implants concernait 15,4 % des sujets. Ces valeurs sont proches de celles observées par d’autres auteurs [1, 12].

La quasi-totalité des implants (91,5 %) présentait un saignement au sondage. Lorsque la mucosite péri-implantaire était définie comme la présence d’un saignement au sondage associée à une perte osseuse physiologique inférieure à 2,5 mm [11], alors sa prévalence était de 57,5 % des implants et 77,8 % des sujets. Dans une étude rétrospective concernant 218 patients traités depuis 9 à 14 ans, Roos-Jansåker et al. [13] ont observé des prévalences inférieures. En effet, 75 % des implants montraient un saignement au sondage. Seuls 16 % des implants et 48 % des sujets présentaient un saignement au sondage associé à une poche supérieure ou égale à 4 mm et à une perte osseuse physiologique. La grande disparité de ces résultats réside dans l’utilisation de définitions différentes de la mucosite.

Pour évaluer la prévalence des péri-implantites, nous avons utilisé différentes définitions. Dans un premier temps, nous avons considéré uniquement des critères radiologiques. Dans un second temps, nous y avons associé des paramètres cliniques. Chez 52,8 % des sujets, 37,7 % des implants présentaient une résorption osseuse supérieure à la résorption « physiologique » de 2,5 mm (1,5 mm la première année de mise en charge et 0,2 mm chaque année suivante) [11]. La présence simultanée d’un saignement au sondage et de cette perte osseuse était retrouvée pour 34 % des implants. Lorsque la péri-implantite était définie comme une perte osseuse supérieure à 2,5 mm associée à un saignement au sondage et à une profondeur de poche supérieure à 4 mm, 27,4 % des implants et 41,7 % des sujets étaient concernés. Roos-Jansåker et al. [13] ont également observé de grandes variations selon la définition utilisée : 43,3 % des implants présentaient un niveau osseux apical à la première spire et 21 % à la troisième spire. Lorsque la péri-implantite était définie comme une destruction osseuse progressive associée à un saignement au sondage ou à une suppuration, la prévalence passait à 6,6 % des implants et 16 % des sujets.

La répartition des complications biologiques implantaires tardives n’est pas aléatoire. Il existe un regroupement des cas de péri-implantite chez certains sujets [14]. Quel qu’ait été le modèle utilisé pour notre étude, la perte osseuse était dépendante du sujet (p < 0,001). Cela indique l’existence de facteurs ou indicateurs de risque [15].

Facteurs ou indicateurs de risque des complications biologiques tardives

Risques liés au patient

Des variations de résorption osseuse et de prévalence des péri-implantites ont été observées en fonction du passé tabagique des patients [16, 17]. Le groupe des non-fumeurs présentait les plus faibles pertes osseuses (1,8 ± 1,4 mm) et prévalences de péri-implantite (33,3 %). En revanche, ces valeurs (respectivement 2,4 ± 1,3 mm et 66,7 %) étaient les plus fortes pour le groupe constitué de fumeurs. Lindquist et al. [18] ont montré que le tabagisme était l’un des plus importants facteurs de risque de la résorption osseuse péri-implantaire. En effet, quelle que soit la période d’observation (10 ou 15 ans), les patients fumeurs présentaient une perte osseuse significativement plus importante que les sujets non fumeurs. Roos-Jansåker et al. [19] ont observé que le taux de complications biologiques implantaires tardives était deux fois plus important chez les patients fumeurs. La mucosite péri-implantaire, la péri-implantite et la perte implantaire tardive étaient significativement associées au tabagisme.

L’étiologie de la perte dentaire semble influencer le pronostic du traitement implantaire. En effet, le passé parodontal affecte considérablement l’état de santé péri-implantaire [20 -24]. Nous avons observé une très forte augmentation de la prévalence des péri-implantites chez les sujets pour lesquels une parodontite a été diagnostiquée. Roos-Jansåker et al [19] ont aussi observé une augmentation significative du risque de mucosite, de péri-implantite et de perte implantaire tardive pour les patients atteints par ou traités pour une maladie parodontale. Karoussis et al. [25] ont observé qu’au bout de 10 ans, malgré l’absence de variation significative, le taux de survie était légèrement plus faible chez les patients traités pour une parodontite (90,5 %) que chez des patients parodontalement sains (96,5 %). Les premiers présentaient significativement plus de péri-implantites au bout de 10 ans (28,6 % des sujets, 38 % des implants) que les seconds (5,8 % des sujets, 5,5 % des implants).

Certains auteurs ont observé l’influence de l’hygiène bucco-dentaire sur la santé de l’environnement péri-implantaire [2 -29]. Nous avons également noté une augmentation de la fréquence des péri-implantites dans les zones d’accumulation de biofilm. En effet, 50 % des individus ayant le plus mauvais contrôle du biofilm présentaient une péri-implantite. Parmi ceux ayant la meilleure hygiène bucco-dentaire, la prévalence des péri-implantites était de 33,3 %. Les résultats de notre étude sont concordants avec ceux de Lindquist et al. [18]. Ces auteurs ont observé une destruction osseuse péri-implantaire deux fois plus importante pour les sujets ayant un mauvais contrôle du biofilm, biofilm et tabagisme ayant un effet synergique. La résorption osseuse péri-implantaire d’un patient fumeur ayant un mauvais contrôle du biofilm était trois fois plus importante que celle d’un non-fumeur ayant un bon contrôle du biofilm.

Risques liés à l’implant

À travers l’étude réalisée, nous avons mis en évidence une influence du système implantaire sur la résorption osseuse marginale péri-implantaire. La perte osseuse marginale des implants Straumann® (1,8 ± 1,8 mm) et Nobel-Biocare® (2,4 ± 1,7 mm) était significativement plus faible que celle des Friadent® (2,8 ± 1,6 mm). La prévalence des péri-implantites était également affectée par le système implantaire : 20,8 % des implants Straumann® présentaient une péri-implantite contre 38,8 % des implants Nobel-Biocare® et 43,7 % des Friadent®. Dans une revue de littérature médicale réalisée par Esposito et al. [30], les taux de survie et de complications ont été comparés pour les divers systèmes implantaires. Étant donné l’absence de différence significative entre les systèmes, ces auteurs concluaient qu’aucun système implantaire ne pouvait être raisonnablement recommandé.

Comme de nombreux auteurs, nous n’avons pas observé d’influence des dimensions implantaires sur la stabilité du péri-implant [31 -33]. La perte osseuse et la prévalence des péri-implantites n’étaient pas significativement différentes entre implants courts et longs. Cependant, les implants étroits (de moins de 4,6 mm de diamètre) présentaient une péri-implantite dans 37,3 % des cas, contre 14,9 % pour les implants larges. Plusieurs hypothèses peuvent être formulées quant aux raisons de ces complications plus nombreuses. Les implants étroits offrent une surface de contact os/implant plus faible, favorisant la rupture de l’équilibre biomécanique [15, 34, 35].

Risques liés au site implanté

Les pertes osseuses péri-implantaires varient en fonction de la localisation du site implanté [36, 37]. Les implants antérieurs présentaient une plus grande perte osseuse (2,7 ± 2 mm) et plus de péri-implantites (43,2 %) que les implants postérieurs (respectivement 1,8 ± 1,6 mm et 18,8 %). De façon similaire, Lindquist et al. [18] ont observé, dans les secteurs antérieurs, une résorption péri-implantaire deux fois plus importante que dans les secteurs postérieurs. Cette différence de résorption pourrait être secondaire à la transmission de forces de cisaillement aux implants antérieurs alors que des forces de compression sont transmises aux implants postérieurs. La physiologie osseuse offre une meilleure résistance à la compression qu’au cisaillement [38]. De plus, la destruction osseuse est significativement plus importante et plus rapide au maxillaire (2,6 ± 1,8 mm) qu’à la mandibule (1,4 ± 1,5 mm) et les péri-implantites sont plus fréquentes au maxillaire (33,9 %) qu’à la mandibule (18,2 %).

L’absence de saignement au sondage garantit la stabilité des tissus parodontaux dans 97 % des cas [39]. Il semble envisageable que l’absence de saignement péri-implantaire traduise la stabilité tissulaire [40, 41]. Les implants ayant une faible inflammation péri-implantaire présentaient moins de perte osseuse et de péri-implantites (1,8 ± 1,7 mm et 27,5 %) que les implants ayant un saignement au sondage sur les 4 faces (± 2,02,3 mm et 32,6 %). La suppuration ou la présence d’une fistule témoigne d’une activité inflammatoire intense [42]. Dans notre étude, la suppuration était associée à une péri-implantite dans 71,4 % des cas et à une importante résorption osseuse (4 ± 2,2 mm).

Certains auteurs ont évalué l’importance de la hauteur de muqueuse masticatoire dans la stabilité des tissus péri-implantaires. Les mucosites, les récessions et les péri-implantites étaient plus fréquentes lorsque les implants étaient situés dans la muqueuse alvéolaire [37]. Une moindre résistance aux infections de la muqueuse non kératinisée pourrait expliquer des destructions tissulaires plus importantes. Nous avons analysé l’importance de l’intégrité du système d’attache sur la résorption osseuse et la prévalence des péri-implantites. La rupture du système d’attache (poche péri-implantaire supérieure à la hauteur de muqueuse masticatoire kératinisée) n’affectait que faiblement la résorption osseuse péri-implantaire. Cependant, elle augmentait considérablement la prévalence des péri-implantites.

Limites de l’étude

Bien que des outils statistiques aient été utilisés dans cette étude, les résultats doivent être considérés avec précaution. Le faible nombre de patients, l’importance des sujets perdus de vue et le grand nombre de variables (opérateurs, systèmes implantaires…) affectent la puissance de l’analyse. De plus, le caractère rétrospectif ainsi que la multiplication des paramètres analysés diminuent la pertinence de cette étude pilote. Aussi, les informations apportées par ce groupe de patients sont difficilement superposables à d’autres situations.

Conclusion

L’implantologie, ces dernières décennies, a bouleversé les possibilités de restauration orale. Cependant, bien que l’on mentionne des taux de survie très importants, de nombreuses complications peuvent affecter les traitements implantaires. Parmi celles-ci, les complications biologiques tardives ou précoces peuvent aboutir à la perte des implants et mettre en péril l’ensemble de la restauration occluso-prothétique. Dans cette étude, nous avons mis en évidence une prévalence importante des complications biologiques pour ces patients qui n’étaient pas inclus dans une thérapeutique implantaire de soutien. Les complications implantaires, souvent ignorées des praticiens et qualifiées de rares, sont suffisamment fréquentes pour que tout chirurgien-dentiste y soit confronté au cours de son exercice.

La multiplication des études les concernant prouve la prise de conscience des chirurgiens-dentistes. Les connaître est indispensable pour informer les patients et assurer le suivi ou le traitement de ceux ayant bénéficié d’une restauration implanto-portée. Une meilleure compréhension de l’épidémiologie et des facteurs de risque de ces complications s’avère essentielle pour améliorer la pratique de l’implantologie.

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