Euroteknika veut s’imposer sur le marché français de l’implant

À l’origine de cette entreprise de fabrication d’implants qui compte bien jouer dans la cour des grands occupée aujourd’hui par les Suédois, les Suisses et les Américains, il y a un chirurgien-dentiste parisien : Guy Huré met au point son propre implant il y a 20 ans. Et dans la foulée, en 1992, il donne naissance à la société Euroteknika chargée de le produire et de le commercialiser. En 2004, le groupe français de distribution de fournitures dentaires GACD, présidé par Armand Stemmer, rachète la société et l’installe à Sallanches, aux pieds du mont Blanc, dans la vallée de l’Arve qui possède un savoir-faire dans les industries de microprécision. Le processus de production jusqu’alors confié à une société lyonnaise est intégré. Les implants Euroteknika sont donc désormais entièrement conçus et réalisés sur le site savoyard. Cette stratégie d’intégration permet à la société d’afficher une très bonne santé avec un chiffre d’affaires multiplié par 10 en moins de 6 ans et des pics de croissance de plus de 50 % par an. La société franchit un nouveau cap cette année en mettant sur la table 6 millions d’euros pour créer un pôle d’implantologie de 3 000 m² à quelques mètres de l’ancien site. Ce pôle comprend un bureau d’études, un laboratoire d’essais où sont réalisés une bonne partie des tests validant la conception des implants, des ateliers de fabrication, une chaîne de décontamination, une salle blanche pour le conditionnement, un bloc opératoire et un centre de formation pour les chirurgiens-dentistes et les distributeurs. L’ensemble emploie 66 salariés.

Doté de ce nouvel outil, Euroteknika est bien décidé à gagner des parts de marché sur ses concurrents étrangers qui, aujourd’hui, dominent le marché français, au premier rang desquels on compte Strauman, Nobel Biocare, Astra et Zimmer. Un défi d’autant plus attirant pour ce fabricant 100 % français que les perspectives de croissance du marché sont importantes si on les compare avec la situation de nos principaux voisins. Près de 1 850 implants par million d’habitants sont posés chaque année en France contre 4 200 en Espagne, 7 052 en Italie, 8 357 en Suisse ! Il faut dire que l’absence de prise en charge par la Sécurité sociale constitue un grand frein dans l’Hexagone. Pour mettre le traitement implantaire à la portée du plus grand nombre de patients, Euroteknika affiche une gamme de prix plus attractive – inférieure de 30 % – que celle de ses grands concurrents pour une qualité équivalente ! Et, alors que nombre de fabricants recourent à la délocalisation de leur outil de production, Euroteknika produit et se développe sur le site de Sallanches. L’ambition d’Alain Veillard, directeur général d’Euroteknika, est d’atteindre 25 % du marché d’ici 3 à 5 ans en France et de se développer davantage dans les 26 pays où la marque est déjà présente.